Très engagé sur les questions sociales, Eric Cantona s'est livré sur ce sujet au cours d'un entretien accordé à la presse allemande. L'ancienne gloire de Manchester United a notamment évoqué le thème brûlant de l'immigration et ses incroyables bénéfices en prenant comme exemple son cas personnel, et plus globalement le football.
Discret dans les médias, Eric Cantona a accordé un long entretien au Sports Illustrated Deutschland. L’ancien joueur de Manchester United a évoqué les sujets qui lui tiennent à cœur, et notamment celui du vivre-ensemble. Pour lui, un terrain de football est la meilleure représentation de la société. Dans ce petit carré vert, des joueurs d’origine différente se mélangent pour travailler en équipe. Cantona a pris l’exemple de Zinédine Zidane ou de Michel Platini pour appuyer ses propos.
« Nous sommes habitués à ce que le football rassemble »
« Nous avons tous grandi en sachant que c’était un sport ouvert. Les meilleurs joueurs en France comme Raymond Kopa, Michel Platini ou Zinedine Zidane sont tous issus de l’immigration. Nous sommes habitués à ce que le football rassemble. Nous jouons ensemble, nous profitons ensemble, nous gagnons et perdons ensemble, nous jubilons et pleurons ensemble. C’est merveilleux, et cela me fait toujours penser à la musique. Car comme dans la musique, dans le football, beaucoup de choses différentes se combinent et arrivent pour former un grand et beau tout. Elles se rassemblent. Je pense que les caractéristiques de base du football et de la musique sont de bons modèles pour notre société » a confié Cantona.
Cantona évoque son histoire personnelle
Au cours de ce riche entretien, l’ancien international français a détaillé les sources de son engagement. « Mes grands-parents paternels sont originaires de Sardaigne. Ils ont émigré en Sardaigne pour trouver du travail. Les ancêtres de ma mère sont originaires d’Espagne. Mon grand-père a combattu pendant la guerre civile espagnole et plus tard contre la dictature de Franco. Cette partie de ma famille a fui et a ensuite traversé les Pyrénées à pied pour se rendre en France, où ils ont passé deux ans dans dans un camp de réfugiés. J’ai donc l’histoire de ma famille et d’où je viens, ce n’est pas oubliée. Malheureusement certaines personnes le font » a lâché Cantona.