La déclaration de Romain Ntamack sur un potentiel départ du Stade Toulousain suscite des débats dans le monde du rugby. Alors que certains voient cette aventure à l'étranger comme une opportunité personnelle et professionnelle, allant jusqu’à encourager Antoine Dupont à étudier la question, d'autres font part de leur incompréhension à ce sujet.
Formé à Toulouse, Romain Ntamack pourrait bien prendre le large à l’avenir. « A l'étranger, ça me plairait bien », a reconnu l’international français dans un entretien accordé à L’Équipe. S’il affirme être « loin d'avoir commencé les démarches », Ntamack a néanmoins quelques destinations potentielles en tête : « Le rugby aux États-Unis va sûrement se développer encore plus avec l'organisation de la Coupe du monde 2031. J'aime bien aussi l'Australie et le Japon. »
Dupont et Ntamack encouragés à aller voir ailleurs
La position de Romain Ntamack fait réagir la planète rugby, les spécialistes étant divisés sur le sujet. « Tu restes par amour du club, mais après c’est tellement bien de partir. Il faut découvrir des choses ailleurs ! Si tu n’as rien gagné, tu restes au Stade Toulousain, mais lui a tout gagné, estime notamment le consultant Denis Charvet sur RMC. Je comprends tout à fait Romain Ntamack, qui veut découvrir des nouveaux territoires, d’autres personnes et d’autres mentalités. Dans son cas, partir au Japon ou en Australie, c’est autre chose ». Selon lui, Antoine Dupont devrait même s’inspirer de son coéquipier : « Être le symbole du futur aux États-Unis, par rapport à la Coupe du monde 2031, je trouve que ça a un sens incroyable. D’être le pionnier, d’aller les aider à grandir, je trouve ça formidable. J’aimerais que plein de joueurs français y aillent. On peut penser à Antoine Dupont, dans sept ans, en fin de carrière, aller aider cette nation à grandir ».
Même son de cloche chez Sarah Pitkowski, au micro de RMC. « Ntamack, un peu comme Antoine Dupont, ces joueurs-là ne sont jamais allés jouer dans l’hémisphère sud car on ne les met pas sur cette tournée d’été pour la protection des joueurs, a confié l’ancienne joueuse de tennis. Les spécialistes rugby m’ont expliqué qu’aller découvrir un autre univers, un autre rugby, aller jouer en Nouvelle-Zélande, en Australie ou en Afrique du Sud, c’est particulier. Je trouve que c’est une démarche de progression, d’ouverture sur autre chose. »
« Quand t’es Dupont-Ntamack, qu’est-ce que tu vas aller t’emm*rder dans un club qui ne gagne pas ? »
Également présent dans l’émission Les Grandes Gueules du Sport, le journaliste Simon Dutin ne partage absolument pas ce point de vue et l’a fait savoir. « En termes de rugby, ça n’a aucun sens, quand t’es au sommet de ton art, de quitter le Stade Toulousain, a-t-il affirmé. Même les Néo-Zélandais, il y a deux ans sur quatre où ils ne jouent même plus dans leur province chez eux, ils reviennent juste pour disputer la Coupe du monde. En Australie, le rugby est au plus bas, les Sud-Africains n’ont même plus les moyens de prendre l’avion pour aller jouer en Nouvelle-Zélande, ça n’a plus aucun sens. (…) Pour l’expérience de vie j’applaudis des deux mains, mais qu’on ne m'explique pas qu’on quitte le Stade Toulousain parce qu’on a un challenge rugby à atteindre, ou des objectifs rugby. Si t’es un joueur de top niveau du rugby, que t’es titulaire au Stade Toulousain, t’as aucune raison de bouger tant que c’est la performance qui t’intéresse. (…) Quand t’es Dupont-Ntamack, qu’est-ce que tu vas aller t’emm*rder dans un club qui ne gagne pas ? » Les deux joueurs ont le temps de la réflexion.