ASSE, Arsenal, Wenger : les confessions de Robert Pires
La rédaction

Grâce à l'Opération « Recrutez Robert Pires » organisée par PMU, des amateurs ont pu jouer avec l'ancien joueur d'Arsenal. L'occasion pour le 10sport de faire un zoom sur un ancien champion du monde de 1998. Pas encore à la retraite.

A chacun son souvenir de Robert Pires. Certains, se rappelleront de ces belles années au FC Metz, avec Sylvain Kastendeuch, Cyril Pouget, Pascal Delpierre, Rigobert Song et les autres. Une génération passée tout prêt du titre en 1998 dont le club ne s'est jamais remis. Pires, lui, a continué son chemin. D'autres, retiendront les années marseillaises ou londoniennes à Arsenal et ce titre de champion de Premier League en 2002. Les derniers, se souviendront toujours de son débordement lors de l'euro 2000 à l'origine du but vainqueur face à des Italiens déjà convaincus de leur victoire.

Beaucoup de souvenirs, d'images, qui font du franco-lusitanien un homme hors-norme, entré dans la légende du football français, européen et mondial avec le titre de 98. Mais les lauriers de la gloire s'éteignent aussi vite que la flamme d'une allumette. Aujourd'hui, celui qui a ramené une étoile sur le maillot bleu vit l'expérience de l'après succès, l'après-starisation à outrance.

« On a toujours tapé sur les footeux »

Mais peu importe, car finalement, le natif de Reims n'aime pas ça, les strass. Il a toujours exercé son métier de pro avec la proximité des amateurs. Pas un débordement, une phrase plus haute que l'autre, le comportement de Robert Pires dans sa carrière fut en tout point exemplaire pour celui qui a pourtant eu droit aux quolibets. « Ca fait parti de notre métier. Il faut savoir entendre la critique et effectuer sa propre auto-critique. On a toujours tapé sur les footeux , c'est pas aujourd'hui que ça va changer », déclare-t-il à l'heure de tirer les premiers bilans. A Saint-Etienne, Robert Pires est là pour honorer son nouveau rôle d'ambassadeur du monde amateur grâce à un partenariat noué avec le club house PMU. Le principe est simple : des clubs amateurs ont joué pour recruter Robert Pires le temps d'une journée. Le club qui a récolté le plus de votants accrochait le rêve de jouer avec Monsieur Pires.

Saint-Maurice en Gourgeois, club de l'arrière pays stéphanois a été le meilleur à ce jeu là. Grâce au patron du PMU du coin, ils ont accueilli l'ancien de l'OM chez eux. Enfin, pas tout à fait, c'était à la Fouillouse, car le terrain des locaux était « indigne de recevoir un champion du monde » précise Emilien, le coach du club aux fanion blanc et bleu marine.

Pires aurait pu jouer à Saint-Etienne si...

Sa nouvelle vie, Pires l'a commence dans les bars...pour effectuer une séance de dédicace, Il est seul, au milieu d'une foule d'anonyme, qui ne le calcule pas vraiment au début. « Je crois que c'est Pires », tonne une enfant. Pas de malaise cela dit, juste un temps de latence, mais bizarre pour un champion du monde. On pouvait s'attendre à un véritable bain de foule. Que nenni. L'ex-Messin boit son café tout en prenant des photos. La séance de dédicace se déroule dans le calme alors que les parieurs scrutent l'écran pour voir ce qu'il se passe du côté de Vincennes. Chez les amateurs de Saint-Maurice, on boit sa pression ou son pastis avant de se rendre au terrain de la Fouillouse pour disputer un match contre une équipe de la presse. L'ancien international sourit, donne des poignés de main, répond à ceux qui l'interpellent sur la raison de sa non-venue à Sainté. « C'est simple. L'un de vos deux présidents ne voulait pas, moi j'étais d'accord » répond-t-il avec la franchise qui le caractérise. Lorsqu'il est présenté officiellement à son nouveau club du jour, le respect est de mise pour les barons politiques locaux qui rivalisent d'imagination pour le faire sourire. Les joueurs lui demandent qui a été son meilleur entraîneur. « Wenger, parce que sa causerie d'avant-match durait toujours sept minutes pas plus. Le pire, c'était Santini qui se perdait dans ses discours tellement ils étaient longs ». L'ambiance est à la camaraderie.

« Je m'entraîne seul et je joue au football en salle »

La nouvelle vie de Pires est plutôt du genre tranquille. Devant la presse, l'ancien joueur des Hammers ne veut toujours pas parler de retraite. « Ca ne s'est pas fait en Inde mais je ne suis pas à la retraite. Le problème, c'est que beaucoup de gens viennent me proposer des choses. Alors, je réfléchis. Mais un projet devrait bientôt naître » déclare-t-il. De son avenir, Robert Pires n'en sait que trop dire. « Pour l'instant, je suis consultant chez BeIn Sport et ambassadeur de PMU, après on verra ».

«Je vais au stade tous les quinze jours »

Il s'entraîne toujours seul et cultive sa technique du côté de Londres avec un autre type de football. « Je joue au football en salle, dans la banlieue de Londres. C'est très rythmé et il physique, ce qui me fait garder le niveau », surtout quand on sait que le principal problème du milieu offensif, c'était bien de muscler son jeu, come Aimé Jacquet se plaisiat à dire. Une phrase qui revient quand Robert Pires se retrouve sur le terrain de la Fouillouse, les supporteurs charient un peu à l'entraînement mais lors du match, c'est une autre histoire. N'est pas meilleur joueur de Premier League (2001-2002) qui veut et l'ancien protégé de Wenger semble ne pas avoir perdu grand chose de son jeu. Clairvoyant, rapide, omniprésent, il a assuré le spectacle tout en douceur, pour éviter la blessure. Un petit pont, et c'est les olé que l'on entend du côté de la buvette. Une passe décisive et un but plus tard, il peut s'en aller tranquillement, comme il est arrivé, avec le sourire. En attendant qu'un club autre qu'amateur accepte réellement de le recruter. « Je ne rejouerai ni en France ni en Europe » précise celui qui garde un oeil attentif sur les performances d'Arsenal et de Giroud, « Je vais au stade tous les quinze jours pour le voir. Il faut lui laisser du temps, jusqu'à décembre. C'est compliqué de remplacer Van Persie.» Les amateurs de Saint-Maurice en Gourgois, eux, devaient encore avoir la tête dans les étoiles à l'heure de disputer leur premier match de division 2 de district (remporté 1-3 à Perigneux). Robert Pires les salue une dernière fois avant de s'en aller. « Le football amateur m’a permis d’évoluer pendant 19 ans au plus haut niveau. Je suis fier dêtre aujourd’hui au stade de la Fouillouse, avec PMU, pour rendre au football amateur ce qu’il m’a donné.»


 

Par Arnaud BOISTEAU à Saint-Maurice en Gourgois