Mercato - OM : PSG, Mbappé... Après Ajroudi, Boudjellal affiche lui aussi ses ambitions XXL !
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Désireux de racheter l'OM, Mohamed Ayachi Ajroudi et Mourad Boudjellal ont tous les deux pris la parole ce vendredi pour évoquer leur projet et leurs ambitions pour le club phocéen. Si le Franco-Tunisien ne cache pas son rêve d'attirer de grands noms sur la Canebière, l'ancien président du RCT affiche pour sa part une vision plus entrepreneurial.

Alors qu'officiellement, l'OM n'est toujours pas en vente à en croire l'entourage de Frank McCourt, Mohamed Ayachi Ajroudi et Mourad Boudjellal continuent de croire au rachat du club phocéen, et les deux hommes ne cachent pas leurs ambitions. Interrogé par Le Figaro ce vendredi, le Franco-Tunisien n'a pas caché son rêve de convaincre un jour Cristiano Ronaldo et Zinedine Zidane de débarquer dans la cité phocéenne, le tout pour concurrencer le PSG à l'avenir : « Je suis un gagneur et j’ai les ambitions qui vont avec. C’est le seul club français qui a gagné la Ligue des champions. La gagner, c’est le rêve. C’est dans les victoires qu’on rassemble encore plus autour de soi. C’est ça l’objectif. Ce n’est pas un objectif politique, l’Arabie contre le Qatar. Détrôner le PSG ? Bien sûr. Gagner le Championnat de France serait un plaisir. On veut rentrer en compétition avec ce qui existe. Et gagner pourquoi pas la Coupe d’Europe ». Avec ses fonds provenant du Moyen-Orient, lui permettant d'avoir un budget « plus proche du PSG que de Lyon », Mohamed Ayachi Ajroudi se met donc à rêver plus grand, comme le club de la capitale. Des ambitions qu'il partage avec Mourad Boudjellal.

« Pour Mbappé, 200 millions, on a crié au scandale… Ce n’était peut-être pas une mauvaise affaire du Paris Saint-Germain »

« Bien sûr qu’il (Ajroudi, ndlr) a de l’ambition et j’en ai aussi. Et bien sûr que si on a la chance de reprendre ce club, si on m’a demandé de le présider, c’est pour faire du Boudjellal. J’ai un style et je n’en changerai pas », explique l'ancien président du RCT ce vendredi sur RMC, avant d'en dire plus sur son projet ambitieux sur le plan entrepreunarial. « Ce n’est pas qu’une question de financement. Bien sûr qu’il faut un actionnaire solide à l’OM. Il faut des financiers. Mais je pense, et ça va faire bondir des gens, que si par exemple l’OM avait signé ces deux dernières années une immense star, peut-être qu’ils n’auraient pas aujourd’hui 130 millions de pertes. Peut-être que cette star, dans un club comme l’OM qui a un vrai potentiel public, consommateur, folie, engouement au-delà de Marseille et dans la Méditerranée, aurait généré beaucoup plus de produits que les charges qu’elle aurait engendrée. Et s'il y a un club en Europe qui peut faire ça, qui peut s’autoalimenter sur des stars tout en s’appuyant sur un actionnariat solide, c’est l’OM. Mais ça, il faut le voir. Moi je ne vois que ça ! Il y a quelques années, pour Mbappé, 200 millions, on a crié au scandale… Ce n’était peut-être pas une mauvaise affaire du Paris Saint-Germain. Ça, c’est la démarche entrepreneuriale qu’il faut avoir dans un club comme l’OM. Si vous voulez diriger l’OM, vous êtes obligé de voir ça, ce potentiel économique qui existe dans cette ville, cette région, et toute la richesse que peut générer ce club pour faire un recrutement très ambitieux. En ayant un actionnaire solide bien sûr, ça vous met à l’abri de mauvaises surprises. (…) Celui qui ne voit pas le potentiel énorme qu’il y a à développer dans ce club, il n’a rien compris. Il n’a rien compris. Je veux simplement montrer que Marseille peut-être l’un ou le plus grand club d’Europe uniquement par sa propre économie. On aura de l’actionnariat solide, mais ça c’est mon boulot, c’est ce que je veux faire. Parce que sincèrement, je l’ai toujours dit: dans ce club, dans cette ville, dans cette région, il n’y a qu’à se baisser pour ramasser. Le plus dur, Marseille l’a ! Le beau stade, l’engouement…. L’engouement, ça ne s’achète pas. La folie, ça ne s’achète pas. L’envie, ça ne s’achète pas. Et ces trois choses que les autres essayent d’acheter, Marseille l’a. Donc il y a tout ce qu’il faut pour construire », ajoute-t-il.

Le processus est en route pour le rachat de l'OM selon Boudjellal

En attendant, le clan McCourt continue d'assurer qu'une vente de l'OM n'est pas envisagée, et alors que le profil de Mohamed Ayachi Ajroudi incite à la méfiance, Mourad Boudjellal ne perd pas espoir sur l'issue de ce dossier : « Une banque et même deux ont été désignées. Aujourd’hui, la lettre d’intention est médiatique. On a démontré que monsieur Ajroudi s’appelait Mohamed Ajroudi et non pas Mohamed Kachkar. Quand vous désignez des banques, il faut garantir les fonds. Notre souhait est d’aller au-delà des frontières de Miami. Je peux vous dire que des contacts sont établis. Nous ne sommes plus au-delà de la lettre d’intention mais au stade de dire: "On est là". Est-ce que vous voulez grandir? Est-ce qu’on peut vous aider à grandir et faire en sorte que l’OM retrouve la place qu’il n’aurait jamais dû quitter. Je vais peut-être faire rire mais je suis intimement convaincu que l’OM doit être l’un des plus grands clubs de football en Europe, qu’il doit regagner la Coupe d’Europe. C’est mon intime conviction. Si je veux me lancer dans cette aventure, c’est pour amener l’OM très haut, sinon ça ne m’intéresse pas. Quelqu’un a dit, l’important c’est de participer, pour moi c’est une connerie absolue. L’important, c’est de gagner. Nous n’avons pas le droit de limiter ces ambitions. Les gens qui sont avec moi sont très ambitieux parce que notre groupe est très fort. Je pense qu’on peut faire de grandes choses pour ce club mais, je le répète, il faut comprendre dans quel environnement on est et tout ce que l’on peut apporter comme bonheur. Les joueurs sont portés par la force du public, mais les gens qui dirigent un club aussi. Quand vous avez un tel engouement, ça vous donne beaucoup de force. Vous êtes obligé d’être bons. J’ai l’impression que ce que fait monsieur Eyraud, c’est pas mal mais ce n’est pas suffisant. » Reste à voir désormais si Ajroudi et Boudjellal auront l'occasion de faire mieux que Jacques-Henri Eyraud.

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