Mercato - PSG : À Paris, Al-Khelaïfi a réitéré les mêmes erreurs
Thomas Bourseau

Président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi et ses anciens collaborateurs au sein de la direction parisienne ont dû faire des choix forts pour le poste d’entraîneur du Paris Saint-Germain au cours de la dernière décennie. Et alors que les entraîneurs licenciés ont quasiment tous connu le succès ailleurs, Mauricio Pochettino a pointé du doigt une erreur récurrente du Paris Saint-Germain. 

Depuis l’été 2011 et l’arrivée des nouveaux propriétaires qataris, le projet QSI est en vigueur au Paris Saint-Germain. Dès sa nomination en tant que président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi affirmait vouloir remporter et ce, de manière particulièrement rapide, la Ligue des champions. Finalement, lors d’une interview accordée pour Le Parisien le 21 juin dernier, au cours de laquelle le président du PSG affirmait vouloir mettre un terme à l’ère du bling-bling et des paillettes au Paris Saint-Germain, Al-Khelaïfi revoyait sa position sur la question d’un sacre en Ligue des champions. « Pour la saison prochaine, l’objectif est clair : travailler chaque jour à 200 %. Donner tout ce qu’on a pour ce maillot, donner le maximum et on verra le résultat. Il faut redevenir humbles. (…) On arrête de dire : « On veut gagner ça et ça et ça. » On construit. Il faut se discipliner, sur le terrain et en dehors. Celui qui veut rester dans son confort, qui ne veut pas se battre, il restera de côté ». 

Ancelotti et le coup de pression du PSG en Ligue des champions 

Cependant, ledit changement de direction au sein de la direction sportive du PSG est arrivée très, voire trop tardivement. Alors que tout était misé sur le résultat, ce qui ne semble à ce jour plus être le cas d’après les propos du président Nasser Al-Khelaïfi, les prédécesseurs de Christophe Galtier sur le banc du PSG n’ont eu d’autre choix que d’en pâtir. À commencer par Carlo Ancelotti lors de la saison 2012/2013. « J’ai aimé le projet mais la deuxième année, ils n’étaient pas si contents de moi. Pour un match de Ligue des Champions pour lequel nous étions déjà qualifiés, nous avons perdu un match de championnat (contre Nice, 1-2) avant de gagner (face à Evian, 4-0), et ils m’ont dit que si je ne battais pas Porto, ils me licencieraient…. Je leur ai dit comment ils pouvaient me dire ça, ça brise la confiance. J’ai décidé en février que je voulais partir, même s’ils voulaient me prolonger ». Après un échec face à Manchester City en quart de finale de Ligue des champions en 2016 et ce, bien qu’il avait été prolongé quelques semaines avant, Laurent Blanc a connu le même destin. 

Les interrogations d’Unai Emery sur les échecs des entraîneurs 

Après avoir brillé avec le FC Séville où il a collectionné les Ligues Europa, Unai Emery a débarqué en 2016 au PSG afin de prendre la suite de Laurent Blanc. Finalement, malgré un projet de jeu clair et reconnu, Emery a entamé son crédit après la désormais réputée remontada face au FC Barcelone en mars 2017. Ayant retrouvé ses marques à Arsenal et surtout à Villarreal où il a raflé une nouvelle C3 en 2021, Emery s’est exprimé à L’Équipe cette année sur un problème de fond au PSG alors que les entraîneurs rencontrent le succès après leur départ sans doute trop hâtif du PSG. « Ça veut dire que ce sont tous de très bons entraîneurs. S'ils n'ont pas réussi avec le PSG, c'est qu'il y a autre chose parce que le PSG… (Il ne finit pas sa phrase.) Cette année, c'est un pas en arrière mais je l'ai dit à Nasser (ndlr Al-Khelaïfi) : « Tu gagneras la Ligue des champions. Avec le temps, tu vas la gagner. » Quelqu'un doit briser le plafond. Le PSG est sur le bon chemin parce qu'il y a une forme de constance dans les résultats et qu'il continue de chercher à progresser ». 

La grande différence entre le PSG et les autres gros clubs selon Tuchel 

Il est l’unique entraîneur à avoir accompagné le PSG en finale de Ligue des champions. Cependant, seulement quatre mois après, Thomas Tuchel était remercié par le Paris Saint-Germain et s’engageait en faveur de Chelsea en janvier 2021. L’occasion pour lui lors d’un entretien accordé à Canal+, de faire un parallèle entre les deux gestions de clubs. « Je suis heureux, très heureux, j'ai trouvé un club très compétitif, dans un championnat relevé, avec les meilleurs entraîneurs du monde, des équipes super fortes. C'est merveilleux d'en faire partie. Je suis très heureux, très calme, on a une très bonne communication avec le club, l'équipe est forte, les caractères sont bons. J'ai le sentiment d'être seulement entraîneur et ça c'est un plaisir, j'aime beaucoup ». Relancé sur la différence avec le PSG, Tuchel n’a pas voulu ajouter d’huile sur le feu contrairement aux propos qu’il avait pu tenir par le passé après son départ du PSG. « Je n'ai pas dit ça (rires). C'était différent mais j'ai aimé l'expérience. J'aimais beaucoup mes joueurs, le club, être dans cette ville, et l'ambiance au Parc des Princes était extraordinaire. Je suivrais toujours leurs matchs. C'était une expérience très positive pour moi. Peut-être pas la fin. Mais les deux années et demi, c'était exceptionnel. Avec beaucoup de différences, mais ça c'est normal ». 

Mauricio Pochettino et le manque de temps au PSG 

À son arrivée à Tottenham à l’été 2014 alors que Luka Modric et Gareth Bale notamment avaient successivement quitté le club londonien pour le Real Madrid lors des deux dernières sessions estivales des transferts, Mauricio Pochettino a bénéficié de la totale confiance du président Daniel Levy et de l’ensemble de la direction des Spurs pour mettre en place son propre projet sportif et pour bâtir l’équipe souhaitée. Et surtout, Pochettino a bénéficié d’un temps conséquent pour y parvenir. Un temps que Jürgen Klopp a pu jouir à Liverpool et Pep Guardiola à Manchester City. Mais ce dont lui n’a pas eu le droit au PSG comme il l’a avoué à InfoBae ces dernières heures. « Si vous avez, comme dans ce cas Liverpool ou Manchester City, une structure qui défend l'entraîneur, qui lui fait confiance, qui lui donne les outils et qui lui donne aussi les moyens financiers pour créer et développer un projet de football, avec les caractéristiques des joueurs pour l'idée que vous voulez mettre en œuvre, ce sera beaucoup plus facile que pour l'entraîneur de Gérone ou de l'Espanyol ou de Southampton. Mais si vous me demandez quel est l'idéal de football que je ressens, c'est un football d'attaque, de domination de l'adversaire, de respect du jeu combiné, de pression face à la défaite. Je ne pense pas que ce soit très différent de ce qu'un entraîneur qui est maintenant au Nástic de Tarragona, qui est, j'en suis sûr, un excellent entraîneur, mais qui a une équipe d'une qualité différente de celle du PSG pour développer cette idée ». 

Avant les grands changements estivaux opérés au PSG cet été, la politique était bien différente et a pu desservir les ex-entraîneurs. Reste à savoir si avec cette nouvelle ligne de conduite, Christophe Galtier bénéficiera d’un soutien plus conséquent. 

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