Mercato - OM : Départ, supporters… Le maire de Marseille met un coup de pression à McCourt et Eyraud !
B.C.

Interrogé par La Provence, Benoît Payan n’a pas échappé aux questions concernant l’Olympique de Marseille. En guerre avec ses supporters, Jacques-Henri Eyraud est invité par le maire de la ville à rapidement apaiser la situation en renouant le dialogue.

Plus que jamais, la guerre est déclarée entre Jacques-Henri Eyraud et les supporters. Ces derniers n’ont pas digéré la mise en demeure envoyée par la direction à plusieurs associations suite aux débordements de la Commanderie. Un nouvel affront à leurs yeux qui ne passe pas. Le point de non-retour semble avoir été atteint entre les deux camps, obligeant les politiques de la ville à s’en mêler. Les supporters ont reçu le soutien de nombreuses personnalités, jusqu’au maire de Marseille Benoît Payan. Dans un entretien accordé à La Provence, ce dernier s’est prononcé sur cette guerre et appelle Jacques-Henri Eyraud à vite réagir. 

 « Il appartient à Eyraud de mettre tout le monde autour de la table en faisant un premier pas »

« Le maire de Marseille doit apaiser la situation. C'est mon rôle et c'est ce que je fais. J'ai demandé au président de l'Olympique de Marseille d'arrêter de mettre de l'huile sur le feu, de mettre tout le monde autour de la table et surtout de retirer ses mises en demeure. Parce qu'une dizaine de fous furieux ont saccagé la Commanderie, on ne peut pas punir des dizaines de milliers de supporters. Ils sont l'âme du club, de la ville. C'est ce 12e homme qui nous a souvent fait gagner des matchs, il fait partie de l'histoire de l'OM. On ne peut pas le balayer d'un trait de plume ou d’un revers de la main. Jacques-Henri Eyraud doit comprendre que c’est un moment particulier de l’histoire du club. Il ne va pas bien, on a de mauvais résultats, le moment est mal choisi, la méthode n’est pas la bonne. Il lui appartient de mettre tout le monde autour de la table en faisant un premier pas. Sans le retrait de la mise en demeure, il ne peut y avoir de discussion. On ne discute pas avec les gens avec un bâton à la main. Tant que je serai là, ça ne se passera pas comme ça. Personne ne brisera la façon dont on supporte à Marseille », explique Benoît Payan, qui refuse néanmoins de prendre position pour l’avenir de Jacques-Henri Eyraud : « Il ne m’appartient pas de décider s’il doit démissionner, je ne suis pas encore l’actionnaire. Il m’appartient de mettre les gens autour de la table. S’il ne prend pas ses responsabilités, je prendrai attache avec l’actionnaire principal et je mettrai tout le monde autour de la table. Le rôle du maire de Marseille est de préserver l’unité de sa ville et l’unité de son club. Il n’est pas la propriété de la Ville de Marseille, mais fait partie de l’âme de cette ville. Je ne laisserai personne, président ou pas président, couper le club en morceau ».

« Il va falloir à un moment donné qu’il s’exprime » 

Benoît Payan a également souligné le mutisme de Frank McCourt, l'incitant lui aussi à réagir pour apaiser ce climat de tension. « Je ne l’ai pas au téléphone (Frank McCourt). J’ai le président. Il va falloir à un moment donné qu’il s’exprime, qu’il presse ses responsabilités. Aujourd’hui, l’interlocuteur, c’est Jacques-Henri Eyraud. Encore une fois, l’Olympique de Marseille n’est rien sans ses supporters, ajoute le maire de Marseille à La Provence. Ils sont dans une situation difficile. Ils sont tous identifiés aux casseurs de la Commanderie. C’est insupportable pour eux. Je les comprends. Ils nous ont fait vibrer, ils ont emporté cette équipe. J’allais au stade petit sur les épaules de mon père. C’est le seul stade en Europe où on a mis à l’extérieur les fachos, où il y a une manière de vivre différente, qu’on s’appelle Benoît ou Mohamed, quel que soit notre quartier, notre histoire. Et vous croyez que je vais laisser faire un retournement de situation ? Peut-on accepter que des supporters viennent, applaudissent, que l’on gagne ou que l’on perde, mangent du pop-corn et repartent. Ce n’est pas cela notre histoire. Cela ne le sera jamais. » Reste à voir si cela sera suffisant pour mettre un terme à ce conflit.

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