Mercato : Annoncée à l’OM, l’Arabie saoudite prépare un gros coup !
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Désireux de s’implanter dans le monde du sport, Mohammed ben Salmane est lié à l’Olympique de Marseille depuis près d’un an, et ce malgré la succession de démentis. Mais le prince héritier de l’Arabie saoudite pourrait finalement débarquer dans le football du côté de l’Inter Milan. Explications. 

Depuis de nombreux mois, le spectre de l’Arabie saoudite plane au-dessus de l’Olympique de Marseille. Cité comme l’un des acteurs du projet mort-né de Mohamed Ayachi Ajroudi et Mourad Boudjellal l’été dernier, Mohammed ben Salmane a ensuite été lié à un hypothétique rachat du club phocéen par. l'homme d'affaires Al-Walid ben Talal. Toutefois, rien n’a été officialisé depuis la sortie de l’information par le journaliste Thibaud Vézirian, et les démentis se sont succédé. « Le club n'a jamais été à vendre, il ne l'est pas aujourd'hui et il ne le sera pas demain, a affirmé à La Provence Frank McCourt, propriétaire de l’OM, durant son passage en France. Je ne veux pas qu'il y ait le moindre malentendu sur ce point. Ce club sera accompagné par mes enfants et mes petits-enfants après moi. C'est un projet générationnel. Les rumeurs sont parvenues jusqu'à moi. C'est la raison pour laquelle je démens formellement. J'aimerais trouver le moyen d'empêcher les gens de continuer à les propager. Je serai toujours transparent à ce sujet, je ne mens pas, je n'ai jamais voulu vendre l'OM. L'OM n'est pas à vendre. » Du côté des proches de Ben Talal, on réfute également ces rumeurs. Il n’y a « strictement rien avec l’OM », assurait à Challenge une source proche de la Kingdom Holding Company, la compagnie du Saoudien. Ce qui n’empêche pas le pays de suivre de près le monde du football. 

L’Arabie saoudite s’intéresse au foot 

Journaliste spécialisé dans les arcanes de ce sport et généralement bien renseigné sur les coulisses des clubs, Romain Molina confirmait en janvier dernier la volonté de l’Arabie saoudite de s’implanter dans le football. « Aujourd’hui, oui il y a une demande de renseignements des responsables du projet 2030 Saoudien pour regarder divers clubs. Et en effet, il y a une demande de renseignements sur deux clubs français dont l’un est Marseille, confiait-il, avait de calmer les ardeurs marseillaises : Ça ne veut pas dire que les Saoudiens veulent Marseille. » Malgré l’emballement lié aux révélations de Thibaud Vézirian concernant le rachat imminent de l’OM, Romain Molina a campé sur ses positions ces dernières semaines. Après son échec dans le dossier Newcastle, l’Arabie saoudite ne semble pas faire du club de McCourt sa priorité : « Je suis allé à la source, notamment auprès de gens qui travaillent pour le ministère des sports saoudiens, ils voulaient racheter Newcastle pour du business, car ça gagne de l’argent et la Premier League est un championnat mondialisé a-t-il confié à Sputnik. Concernant l’OM Il y a beaucoup de fantasmes concernant l’arrivée du prince Al-Walid ben Talal Al Saoud. (…) De mon côté il n’y a rien. » À l’inverse, un intérêt concret du prince saoudien Ben Salmane existerait à l’égard de l’Inter Milan.

Après Newcastle, l’Inter Milan ?

Ce lundi, la Gazzetta dello Sport a lâché une petite bombe en expliquant que le Fonds d'investissement public d'Arabie Saoudite (PIB) avait affiché son intérêt pour le club milanais. Suning Holdings, à la tête de l’Inter, « étudie les opportunités » comme l’annonçait en début d’année le directeur sportif Beppe Moratta. Le groupe chinois chercherait précisément à intégrer à court-terme de nouveaux actionnaires au capital dans ce contexte difficile de crise sanitaire, qui a notamment obligé les Nerazzurri à retarder certains paiements de transfert, dont ceux d’Achraf Hakimi (Real Madrid) et Romelu Lukaku (Manchester United). Une information confirmée depuis par le Corriere della Sera, assurant que le PIF était disposé à détenir 30% de l'écurie transalpine, une part minoritaire que la famille Suning cherche à vendre. Avec cet investissement, l’Arabie saoudite développerait ainsi le fameux projet Saudi Vision 2030, visant à diversifier l’économie du pays et à réduire sa dépendance au pétrole en s'impliquant dans de nouveaux secteurs d’activité. La ville de Milan représente ainsi un bon moyen pour Mohammed ben Salmane de faire ses débuts dans le football européen quelques mois après son échec avec le rachat avorté de Newcastle. Néanmoins, l’Arabie saoudite pourrait être confrontée aux mêmes difficultés avec l’Inter. Comme l’explique La Repubblica ce jeudi, les obstacles ne sont pas financiers ou sportifs, mais politiques après la plainte inédite déposée contre Mohammed ben Salmane par Reporters sans frontières en Allemagne pour l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, à l'ambassade de Riyad à Istanbul en octobre 2018. En 2019, le conseil d'administration de La Scala avait déjà refusé un financement saoudien pour l’opéra de Milan afin d'éviter tout scandale, tandis que le gouvernement transalpin a bloqué il y a un mois l'exportation de missiles et de bombes vers l'Arabie Saoudite et les Emirats. De son côté, l'ancien Premier ministre italien Matteo Renzi a suscité la polémique dans son pays il y a quelques jours en participant à une conférence à Riyad et en rencontrant Mohammed Ben Salmane. Il pourrait ainsi être difficile pour l'Arabie saoudite de faire des affaires de l'autre côté des Alples, d’autant que BC Partners (Angleterre) et Fortress Investment Group (États-Unis) seraient également en négociation avec Suning.

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