Ce samedi, les ultras ont de nouveau affiché leur mécontentement en quittant le Parc des Princes avant la fin du match contre le RC Lens afin de fêter le 10e titre de champion de France sans les joueurs devant le stade. Une attitude qui déplaît au sein de l’effectif.
À Paris, l’ambiance est loin d’être à la fête malgré le 10e titre de champion de France obtenu ce samedi soir. Tenu en échec par le RCLens (1-1), le PSG a malgré tout été sacré dans une atmosphère pour le moins tendue, une partie des supporters reprochant les résultats décevants de l’équipe cette saison et critiquant la gestion du club. Comme face à l’OM (2-1) le week-end dernier, les ultras ont donc décidé de garder le silence, avant de quitter les travées du Parc des Princes dès la 75e minute de jeu pour célébrer le titre sans les joueurs. Le mécontentement du CUP à l’égard du PSG n’est pas nouveau et a pris de l’ampleur après l’élimination en Ligue des champions contre le RealMadrid, ce qu’avait déjà irrité Marquinhos après un Classique s’étant déroulé dans une drôle d’ambiance. « Je ne m'attendais pas à cette ambiance. Un 'classico', il faut mettre tout de côté, ce n'était pas le moment de faire cela. On le comprend, ils ont leurs arguments, ils n'ont peut-être pas les réponses qu'ils attendent, mais il fallait mettre l'orgueil et la fierté de côté pour ce moment-là. En tant que joueur, je ne suis pas d'accord », avait lâché le capitaine brésilien au micro de Prime Vidéo. Et ce samedi soir, certains protégés de MauricioPochettino ne se sont pas privés de critiquer la position affichée par une partie du public du Parc des Princes.
« À un moment donné il faut passer à autre chose »
C’est notamment le cas de MarcoVerratti, qui n’a pas caché son incompréhension à l’égard des ultras du club. « Ce sont des choses que je ne comprends pas parce que le football ça se gagne, ça se perd... Je pense que ce serait aussi mal si on gagnait tout chaque année. On essaie toujours, avec le coeur, on est des personnes normales, on peut vivre des échecs. On peut avoir de mauvais moments comme toi, lui, tout le monde. On sait les sacrifices qu’on a fait pour arriver ici, on sait qu’il y a encore beaucoup de personnes qui croient en nous, et nous aussi on est les premiers à vouloir tout gagner. Je sais qu’ils ont été déçus par Madrid, mais à un moment donné il faut changer. Il faut passer à autre chose, a expliqué sur Canal+ l’international italien, premier joueur de l’histoire du football français à remporter 8 titres de champion. Ce sont des êtres humains comme nous, ils ont le droit de faire ce qu’ils pensent être le mieux. Mais la seule chose à savoir c’est qu’ils doivent savoir, c’est qu’on laisse toujours tout sur un terrain de foot. Seulement un club gagne la Ligue des champions par un et ce sont des clubs magnifiques. Il n’y en a qu’un qui la gagne, j’espère qu’un jour on va y arriver, mais déjà cette victoire va rester dans l’histoire du club, dans notre coeur, et j’espère aussi un jour dans leurs coeurs. » De son côté, Marquinhos a lui aussi, une fois encore, regretté la réaction des supporters au micro de Canal+ : « C’est dommage l’ambiance mais le foot c’est notre passion, on a commencé très jeunes. On essaye de prendre un maximum de plaisir. Dommage que ce ne soit pas avec les supporters, mais il faut faire avec. Il y a toujours des bons côtés et des mauvais côtés. Il faut prendre aussi les mauvais côtés. »
« Je vais rester, donc soit ils arrêtent, soit ils vont devoir prendre encore plus d’air »
De leur côté, Neymar et KylianMbappé ont tenu des propos qui devraient faire parler, à commencer par le Brésilien, qui avait été pris à parti dès le match contre Bordeaux le 13 mars dernier, quelques jours après la nouvelle désillusion européenne à Madrid. « Ce fut surréaliste qu'une partie du public abandonne les tribunes. Ils vont se fatiguer de me siffler parce qu'il me reste trois ans de contrat. Moi je vais rester, donc soit ils arrêtent, soit ils vont devoir prendre encore plus d’air », a lâché le numéro 10 sur ESPN. Quant à KylianMbappé, l’important était ailleurs avec ce 10e sacre du PSG, quitte à minimiser l’impact des ultras parisiens qui attendent justement davantage de reconnaissance. « Personne ne gâche mon plaisir ! On fait beaucoup de sacrifices, on bosse tous les jours, On veut laisser notre nom dans l’histoire. Il y a toujours des circonstances dans des saisons, voilà, ça en fait partie aujourd’hui. Personnellement ça ne m’atteint pas. Moi j’étais très content de gagner. Il manquait la coupe pour une plus grande festivité mais le public était là hein. Je pense que les gens étaient contents. Ce n’est pas parce qu’une minorité de supporters est partie. Ils ne représentent pas l’ensemble des supporters du PSG. Ils représentent une minorité. Le stade était rempli, on était contents, on les a remerciés. (…) Moi je m’adapte. Ils veulent fêter ils fêtent, ils ne veulent pas fêter ils ne fêtent pas. Voilà. Ils ont été déçus, on les comprend totalement. La compréhension est totale mais ça fait quand même un mois que c’est passé. Ils ont voulu faire passer un message. Le club l’a compris, les joueurs l’ont compris. Après voilà c’est eux qui décident. On n’est personne pour les obliger à venir fêter », a relativisé le Bondynois.