L'Italie, une menace fantôme pour le XV de France ?
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Pour leur dernier match de poule, les Bleus, sans Antoine Dupont, affrontent l’équipe d’Italie ce vendredi à Lyon (21h00). Un match crucial pour le XV de France afin de basculer officiellement vers le quart de finale. Mais sur le papier, l'Italie pèse peu face aux Tricolores.

Les statistiques sont favorables aux Bleus. En 47 confrontations, la France n’a sombré qu’à trois reprises contre l’Italie. En 1997 à Grenoble, lors du Trophée Européen (32-40), à Rome lors du Tournoi des 6 Nations en 2011 (21-22) et en 2013 (18-23). Mais depuis dix ans, le XV de France a redressé la barre face aux Azurri, y compris lors de la seule confrontation en Coupe du monde, à Twickenham en 2015 (victoire des Bleus 32-10). Ce qui n’empêche pas les Italiens de faire trembler les Français régulièrement dans le Tournoi comme en 2016 au Stade de France lorsque Sergio Parisse tente et loupe un drop à la dernière seconde du match (23-21). Ou plus récemment, à Rome, en février dernier lorsque les Bleus ont bataillé pour sortir vainqueurs (29-24). Et c’est le plus souvent lors du premier match du Tournoi, alors que les automatismes ne sont pas encore au top, que les Italiens arrivent à faire déjouer les Bleus. Vendredi, ce sera le quatrième match de poule, et le huitième consécutif pour les Bleus depuis le début de l’été. L’excuse des automatismes ne sera pas permise.

L'Italie peut encore se qualifier

Pour des prétendants au titre suprême, le match face à l’Italie ne devrait donc pas poser de problème. D’autant que les Italiens, un peu enorgueillis par les deux bonus offensifs contre la Namibie et l’Uruguay, ont finalement pris un K-O historique contre les All Blacks le week-end dernier (défaite 96-17). Une déroute qui fait des dégâts avec notamment la blessure aux côtes de l’excellent pilier gauche Danilo Fischetti, forfait pour la suite du Mondial. Elle laissera peut-être aussi des séquelles sur le mental des Italiens avant de jouer contre les Bleus sur le sol français. Cependant, mathématiquement, les Italiens ont encore un gros coup à jouer. Un succès surprise contre la France leur permettrait de se qualifier pour les quarts de finale. Car les deux victoires bonifiées en début de Mondial leur donnent un avantage sur l’équipe de France. Avec 10 points au compteur, l’Italie représente encore une menace pour les Bleus avant le dernier match. Officiellement, la France finira en tête de la poule si elle ne perd pas contre l’Italie. Elle empochera également la première place si elle perd mais en obtenant les points de bonus défensif et offensif et si l’Italie n’obtient pas de bonus offensif. Mais ce cas de figure semble peu probable. En cas de défaite sans bonus, en revanche, les Bleus seront éliminés.

« Soit on gagne, soit on rentre à la maison »

Comme prévu, c’est donc un véritable huitième de finale qui attend les joueurs de Fabien Galthié face aux Italiens. Un adversaire largement à la portée des Bleus, mais dont il faut évidemment se méfier. « L’Italie, c’est un adversaire redoutable, confirme l’entraîneur des trois-quarts Laurent Labit. Ce match est déterminant. Ce sont toujours des matchs difficiles contre eux. Ils sont capables de se transcender et ils auront forcément une réaction après leur dernier match face aux Blacks. On rentre dans les matchs à la vie à la mort. Soit on gagne, soit on rentre à la maison ». Pour les Bleus, le couperet semblerait bien trop précoce. L’hypothèse n’est même pas envisagée. Malgré l’absence du capitaine Antoine Dupont, et la convalescence de Julien Marchand, le XV de France se présente avec toutes ses autres armes face à l’Italie. Un pack solide et mobile, une troisième-ligne de gratteurs, un centre du terrain puissant, des ailiers rapides, et d’excellents stratèges pour diriger le jeu. Ce qui se fait de mieux au monde sera sur la pelouse du Groupama Stadium vendredi soir. Ce qui devrait largement permettre aux Bleus de remporter le duel face à Ange Capuozzo, Lorenzo Cannone, Paolo Garbisi et leurs amis.

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