Handball - Euro 2024 : Le secret de Prandi
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Mal embarquée après une seconde période très compliquée, l'équipe de France a eu besoin d'un miracle pour battre la Suède et filer en finale du Championnat d'Europe (34-30, a.p.). Dans la dernière seconde du temps réglementaire, Elohim Prandi obtient un jet franc qu'il envoie dans la lucarne d'Andreas Palicka, son coéquipier au PSG. Un shoot qui entre d'ores-et-déjà dans le panthéon du handball français. L'arrière gauche des Bleus revient sur son action légendaire.

C'est le genre d'action dont on parlera encore pendant de très longues années. Vendredi, alors que l'équipe de France était au bord de l'élimination dans sa demi-finale de l'Euro contre la Suède, un miracle s'est produit. Menés d'un but à 10 secondes de la fin du match avec une possession pour les Suédois, les Bleus, pourtant auteur d'une première période flamboyante, sont au bord du gouffre. Mais les arbitres sifflent d'abord un marché qui permet aux hommes de Guillaume Gille de récupérer une dernière possession. Quelques secondes pour remonter le terrain et prendre un ultime shoot. Mais la Suède défend bien et commet du faute qui offre un jet franc alors que le temps réglementaire est terminé. La sirène a retenti et les Suédois se projette déjà vers la finale de dimanche. Difficile de leur en vouloir tant la situation paraît désespérée pour les Bleus. Mais c'était sans compter sur le bras droit d'Elohim Prandi qui envoie un missile flashé à 118,62km/h dans la lucarne d'Andreas Palicka. 28-28, l'équipe de France arrache une prolongation qu'elle va survoler pour s'imposer 34 à 30 face à des Suédois qui ont abdiqué sur le plan mental. 

Prandi décrypte son shoot historique

Un shoot qui va donc bien évidemment marquer l'histoire du handball et qui permet d'envoyer les Bleus en finale de l'Euro afin de tenter de décrocher un quatrième titre continental. Après le match, Elohim Prandi ne cachait pas fierté dans des propos rapportés par L'EQUIPE : « Très fier, très heureux d'avoir pu sortir ce shoot et que ce soit un moment extraordinaire pour l'équipe. Ce sont des moments où on prie, on espère que ça rentre sinon l'aventure est finie. Ça a été un moment hyper fort en émotion mais j'ai préféré rester concentré parce qu'il restait cinq minutes où tout pouvait se passer. Mais quand on met ce genre de shoot, rien ne peut nous arrêter ». Relancé sur la façon dont il prend son shoot en se décalant sur la droite pour contourner le mur, l'arrière gauche du PSG raconte son geste fou : « Parce que j'étais beaucoup trop proche par rapport au mur. Si j'avais été plus loin, je pense que je serais passé par au-dessus. J'ai préféré passer sur le côté, comme ça j'avais la possibilité de faire remonter la balle et c'est rentré. »

«J'ai confiance en moi»

Et pourtant, en plus de l'exploit que représente ce but, Elohim Prandi faisait face à son coéquipier au PSG. Le portier suédois, Andreas Palicka, connaît effectivement parfaitement l'arrière gauche des Bleus. Mais cela n'a pas impacté la réflexion de Prandi : « Non parce que même si se connaît bien, ça dépend de la situation. Andreas (Palicka) fait une seconde période extraordinaire. C'est toujours un kif de jouer contre des coéquipiers et quelqu'un que je considère comme mon ami. » Et plus de tout cela, Elohim Prandi ne réalisait pas un grand match jusque-là puisque sa réussite aux shoots était décevante (1 sur 5). Mais cela n'a pas impacté la confiance du joueur du PSG : « Je peux rater des shoots, ce n'est pas très grave, je suis un shooteur de loin, je suis rentré avec parcimonie dans cette compétition, j'ai un genou un peu fébrile aussi. Donc quelques appréhensions. Mais j'ai confiance en moi, je suis capable d'être en échec mais de bien finir je l'ai déjà montré. Rien ni personne ne me fera douter de ma capacité, de l'équipe. L'équipe a confiance en moi et me pousse à prendre mes tirs et voilà ! C'est le plus important à mes yeux. » Un shoot pour l'histoire, mais afin qu'il soit vraiment inscrit dans la légende à tout jamais, il faudra que les Bleus s'imposent en finale face à un autre de leurs grands rivaux, à savoir le Danemark. Rendez-vous dimanche à 17h45.

Articles liés