Symbole du soft-power qatari, le PSG est un moyen pour l'émirat d'envoyer au monde une image positive. Il est donc difficile d'imaginer les responsables quitter la capitale dans les prochains mois.
En 2011, le PSG entrait dans une nouvelle ère. QSI avait racheté les parts à Colony Capital, pour devenir actionnaire majoritaire, puis dans un second temps propriétaire du club parisien. « Le prince Tamim ? Très bon joueur de tennis mais fou de foot ce qui suffit à expliquer le rachat du PSG » a confié le diplomate Louis Blin pour l'Equipe, qui évoque les relations entre le Qatar, et ses voisins. Cette acquisition avait fait grand bruit puisque les nouveaux décideurs du PSG avaient évoqué leur projet de réussite, notamment en Ligue des champions. Pour mener à bien ses objectifs, le Qatar n'a pas hésité à dépenser énormément ces dernières années, notamment pour bâtir la meilleure équipe. Dix ans sont passés et le constat est douloureux. La formation de la capitale n'a pas fait mieux qu'une finale en Ligue des champions, en 2020. Cette année encore, le PSG a déçu sur la scène européenne, battu par le Real Madrid dès les huitièmes de finale. Quelques jours après cette élimination, la presse espagnole balançait une incroyable rumeur. Selon le journaliste Edu Aguirre, les responsables qataris avaient l'intention de vendre le PSG après la Coupe du monde, organisée au dans leur pays. Une information démentie par le club, qui avait évoqué « des fake-news ».
Le PSG, une stratégie de soft-power
En effet, le Qatar n'a aucune raison de se désengager. Le PSG est un moyen pour le petit état, critiqué pour sa pratique de l'islam radical, sa position sur l'homosexualité ou pour ses liens troubles avec certains groupes terroristes, d'envoyer une bonne image au monde occidental. « Pour le Qatar, l’objectif est davantage géopolitique : apparaître autrement qu’un tuyau à gaz ou le siège du centre de commandement de l’armée américaine au Moyen-Orient. Le PSG est sa brillante vitrine sportive » a confié Vincent Chaudel, fondateur de l’Observatoire du sport business dans des propos rapportés par L'Equipe. Le sport est devenu, ces dernières années, un instrument du soft-power. « Les Emirats et le Qatar ont montré à quel point le langage du sport est puissant pour séduite le public occidental et changer le regard sur eux, souvent de manière positive » précise Andreas Krieg, spécialiste du Golfe au King’s College de Londres
« Il est peu probable que le Qatar cesse d'investir dans ce secteur »
Le Qatar en a bien conscience et n'a pas l'intention de stopper ses investissements dans le sport, et notamment au PSG. L'ambassadeur du Qatar en Espagne a indiqué que son pays n'avait pas l'intention de réduire la voilure à Paris. « Comme dit précédemment, le sport est très important pour le Qatar. Nous sommes l'un des seuls pays au monde à avoir déclaré la Journée nationale du sport comme une foire publique chaque année en février. Notre pays reconnaît l'importance du sport et, à travers cette journée, vise à incarner les valeurs sportives et à inspirer la population locale à faire du sport. Promouvoir le sport, c'est promouvoir la santé et le bien-être, il est donc peu probable que le Qatar cesse d'investir dans ce secteur » a confié Abdalla Al-Hamar lors d'un entretien accordé à OK Diario, alors que l'émir du Qatar s'est rendu à Madrid pour négocier des contrats avec l'Espagne.