Après les incidents, il menace l’OM
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Ce samedi, l’OM reçoit le LOSC au Vélodrome dans des conditions forcément particulières après les graves incidents survenus aux abords de l’enceinte marseillaise dimanche dernier qui ont conduit à l’annulation du match. Dans un entretien accordé à L’Équipe, le président lillois Olivier Létang prévient qu’il souhaite obtenir des garanties avant de faire le déplacement, refusant de « partir les yeux fermés ».

Une semaine après les incidents survenus aux abords du Vélodrome avant la rencontre opposant l’OM et l’OL, finalement remportée après le caillassage du bus lyonnais et la blessure au visage de Fabio Grosso, contraint de se voir poser 12 points de suture, c’est au tour du LOSC de devoir se rendre à Marseille ce samedi (21h), mais la formation lilloise attend des garanties avant de faire le déplacement. Dans un entretien accordé à L’Équipe, le président Olivier Létang lâche un coup de pression sous forme de menace d’un boycott si les conditions de sécurité ne sont pas réunies.

Olivier Létang est déjà passé à l’action

« Il y a une ligne à ne pas franchir, c'est celle de la violence. Un match doit rester une fête. Tout le monde a vu ce qu'il s'est passé à Marseille dimanche et, en tant que président du LOSC, je veux évidemment que notre délégation et nos supporters soient protégés, indique Olivier Létang dans les colonnes de L’Equipe. J'ai donc écrit par courrier mardi à la préfète des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, avec copie à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, au président de la LFP, Vincent Labrune, et au président de l'OM, Pablo Longoria, que j'ai également eu au téléphone. J'ai indiqué que je voulais bien que mon équipe se déplace, mais je veux d'abord des garanties sur le dispositif mis en place. J'attends donc les mesures qui seront prises et l'assurance de la protection de notre délégation et de nos supporters avant de confirmer notre déplacement. »

« On va finir par avoir un blessé très grave ou un mort »

« Nous, ce qu'on souhaite, c'est simplement des garanties, pour dire que ça ne va pas se reproduire, savoir quel est le parcours du car, est-ce qu'il va s'arrêter, où, etc. Deux cent cinquante de nos supporters devraient faire le déplacement, on est en contact avec eux, car il est hors de question qu'ils aillent là-bas pour subir des violences, poursuit le président du LOSC. Malheureusement, ce qu'il s'est passé dimanche, aller au Vélodrome et avoir des vitres brisées, on est plusieurs à l'avoir vécu. Je l'ai connu avec le PSG (lorsqu'il en était le directeur sportif). Si on n'est pas en capacité d'assurer la sécurité des acteurs, il ne faut pas organiser les matches, ça ne sert à rien. On ne veut pas que ça se réédite, on va finir par avoir un blessé très grave ou un mort. C'est le moment de dire stop. »

« On ne va pas partir les yeux fermés »

Interrogé sur la menace d’un boycott de la part de son équipe, Olivier Létang répond : « Les autorités doivent être en capacité de nous assurer que la sécurité et l'intégrité physique de notre délégation seront préservées. On ne va pas partir les yeux fermés en se disant que ça peut se reproduire. On doit tous être responsables, on ne peut pas fermer les yeux en disant : "Ce n'est pas grave, c'est arrivé aux Lyonnais." Ce sera qui le prochain ? Ayons tous le courage d'éliminer cette violence. »

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