Depuis un mois, Mohamed Ayachi Ajroudi affirme vouloir racheter l'Olympique de Marseille afin d'en faire le club de la Méditerranée. Néanmoins, Frank McCourt a souhaité mettre fin à ce feuilleton cette semaine en expliquant qu'il refusait de négocier avec l'homme d'affaires franco-tunisien, qui semble aujourd'hui à court de ressources.
L'annonce avait fait l'effet d'une bombe il y a maintenant près d'un mois. Le 26 juin dernier, Mourad Boudjellal annonçait à la surprise générale être porteur d'un projet de rachat de l'Olympique de Marseille avec des fonds provenant du Moyen-Orient. De quoi faire rêver les supporters phocéens, qui assistent impuissants depuis huit années à l'hégémonie du PSG sur le territoire français. Très vite, un autre homme fait son apparition dans ce dossier, il s'agit de Mohamed Ayachi Ajroudi, homme d'affaires franco-tunisien qui dévoile sans hésitation ses ambitions pharaoniques pour l'OM. Il souhaite faire du champion d'Europe 1993 un club « méditerranéen » grâce à un budget important et fait part de ses rêves les plus fous, en affichant notamment son admiration pour CristianoRonaldo et ZinedineZidane. Mais rapidement, la réputation peu reluisante de l'homme de 68 ans inquiète les supporters de l'OM, tandis que la direction s'agace du battage médiatique provoqué par Ajroudi et Boudjellal. Ainsi, FrankMcCourt fait savoir au bout de quelques jours via sa porte-parole qu'il n'envisage pas de vendre l'OM, tandis que Jacques-HenriEyraud tient le même son de cloche. Pas de quoi inciter les deux candidats à la reprise de l'OM à changer de stratégie, mais les derniers faits de cette semaine ont peut-être mis fin à ce feuilleton.
McCourt, Eyraud, Macron... Ajroudi commence à agacer tout le monde
En effet, l'OM a décidé de sonner la fin de la récréation cette semaine après les nombreuses prises de paroles de Mohamed AyachiAjroudi et MouradBoudjellal, qui n'ont pas hésité à pointer du doigt le bilan de Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud à l'OM. Mardi, le club a annoncé dans un communiqué vouloir « faire condamner les auteurs de cette campagne de déstabilisation », tout en réaffirmant que le Bostonien n'était pas vendeur. « À aucun moment Monsieur McCourt n’a envisagé de céder sa participation dans Olympique de Marseille SASP à Messieurs Ayachi Ajroudi et Boudjellal. Contrairement à ce qui a pu être affirmé dans les médias, ni Monsieur McCourt ni quiconque appartenant au groupe McCourt et à l'OM n’a eu le moindre contact avec eux ou leurs conseils », était-il écrit. Et si cela ne suffisait pas, Frank McCourt a officiellement fait savoir jeudi via son avocat, Olivierde Vilmorin, qu'il refusait d'ouvrir les négociations avec le Franco-Tunisien pour le rachat de l'OM. « Le club n’est pas à vendre, Monsieur McCourt ne souhaite pas engager de discussions avec vos clients », a confié l'avocat dans un courrier que l'AFP a pu consulter. Une nouvelle sortie visant à faire stopper les rumeurs autour de l'avenir de l'OM, puisque FrankMcCourt serait réellement en colère contre MohamedAyachi Ajroudi selon RMC, et il ne serait pas le seul puisque la radio française affirmait ce jeudi que ce conflit entre le clan Ajroudi d'un côté et le clan McCourt de l'autre commencerait également à agacer « au plus haut sommet de l'État français », où l'on estime l'action du Franco-Tunisien « trop cavalière et peu solide ». Ce qui n'est pas étonnant lorsque l'on sait qu'Emmanuel Macron suit de près la situation de l'OM, un club qu'il affectionne, et que Jacques-HenriEyraud dispose d’une connexion privilégiée avec l’Élysée et le chef de l'État comme vous l'avait expliqué le 10 Sport.
Ajroudi tente un dernier coup avec Tapie... qui l'envoie dans les cordes
Mais ce vendredi, Mohamed AyachiAjroudi a tout de même décidé d'abattre l'une de ses dernières cartes. Dans un mail envoyé aux médias durant la nuit, la firme suisse Greenberg, Hornblower, Deschenaux & Partners, LLP, qui « représente les intérêts de M. Mohamed Ayachi Ajroudi et de ses investisseurs », a indiqué que l'homme d'affaires n'avait pas abandonné l'idée de prendre les rênes de l'écurie marseillaise, « idéalement au même coût d'acquisition que celui payé par M. McCourt, montant auquel s'ajoutent toutes les dépenses qu'il a encourues pour les acquisitions de joueurs, ses apports subséquents et surtout, le montant nécessaire à financer la solution avec l'ICFC-UEFA au sujet des pertes annuelles abyssales de ces trois dernières années, lesquelles avoisinent les 202 millions d'euros. » Afin de ne pas perdre le soutien d'une partie des supporters marseillais souhaitant mettre fin à l'ère McCourt, Mohamed AyachiAjroudi a même fait un énorme appel du pied à BernardTapie, l'emblématique président de l'OM qui est parvenu à faire briller le club phocéen durant les années 1990. « Notre client, M. Ajroudi considère que personne ne connaît mieux le Club que M. Bernard Tapie, c’est pourquoi il souhaiterait sa présence dans le comité du Club ». Mais là encore, le Franco-Tunisien n'obtiendra pas gain de cause puisque BernardTapie, atteint d'un double cancer de l'œsophage et de l'estomac, a rapidement expliqué qu'il n'était absolument pas intéressé par ce projet. « C’est totalement bidon de A à Z. Y’a rien, assure Tapie à La Provence. Il y a trois choses à savoir d'emblée. Un : le Franco-Tunisien, j'ai dû le croiser trois fois dans ma vie parce qu’il est dans le milieu des affaires, c'est tout. Et la dernière fois, c’était il y a au moins 3 ans. Deux : Boudjellal, je sais qui c’est mais je ne l’ai jamais rencontré. Trois : je n'ai ni la force, ni l’envie de jouer un rôle, quel qu’il soit à l’OM. Faudrait quand même être cinglé ! » BernardTapie, qui semblait être l'une des dernières bouées de sauvetage d'Ajroudi, en a d'ailleurs profité pour envoyer ce dernier dans les cordes : « Je n'ai jamais cru à ce projet. Je pense qu'il est temps de fermer ce dossier. Qu'on en finisse. » Plus que jamais, le feuilleton concernant le rachat de l'Olympique de Marseille par le duo Ajroudi-Boudjellal semble se rapprocher de son épilogue, mais il ne faut encore jurer de rien tant les rebondissements sont nombreux et imprévisibles dans cette affaire...