Le second passage de Luis Fernandez sur le banc du PSG a incontestablement été marqué par sa relation conflictuelle avec Ronaldinho, qui a vu son temps de jeu se réduire au cours de sa deuxième saison à Paris en raison de ses écarts extra sportifs. Interrogé par L’Équipe, l’ancien entraîneur parisien regrette encore le manque de soutien de sa direction.
Figure emblématique du Paris Saint-Germain, Luis Fernandez a connu un deuxième passage d’entraîneur loin d’être évident dans la capitale avec la gestion du cas Ronaldinho. Arrivé en provenance du Grêmio Porto Alegre en 2001, le Brésilien a changé de statut du côté du Parc des Princes, remportant notamment la Coupe du monde 2002 en étant un joueur du PSG. Les attentes étaient alors très grandes pour sa deuxième saison à Paris, mais c’est la déception qui a primé avec un temps de jeu irrégulier du fait de sa relation électrique avec Luis Fernandez, agacé par les sorties nocturnes de sa star. Interrogé par L’Équipe, l’ancien entraîneur du PSG s’est souvenu.
« On m'a fait passer pour le méchant de service »
« Ronaldinho est, avec George Weah, le plus grand joueur que j'ai entraîné. Je me souviens qu'à son arrivée au club en 2001, on m'avait souhaité bon courage pour gérer ce jeune homme de 21 ans. Pourtant, la première année, il s'est bien adapté. Avec le staff, on l'a fait grandir. Il s'est aguerri et a fini champion du monde avec le Brésil. Ça s'est gâté la saison suivante, confie Luis Fernandez. Les gens de la sécurité du Parc me disaient qu'il faisait la bringue tous les soirs, on m'a aussi averti que des filles venaient le voir dans sa chambre lors des mises au vert. Ce n'était pas mon rôle de m'occuper de la vie de chacun de mes joueurs. Normalement, le club aurait dû s'en occuper. Mais Laurent Perpère (alors président délégué du PSG) n'a pas voulu. On m'a fait passer pour le méchant de service (il n'a titularisé le Brésilien que vingt fois en D1 en 2002-2003), alors que je défendais l’institution. »
Parti le même été que Ronaldinho, Luis Fernandez affirme encore en vouloir à la direction de l’époque « car ils n'ont rien fait », explique-t-il dans L’Équipe, et d’ajouter : « Le club m'a abandonné. La direction a laissé à Ronaldinho la liberté de faire ce qu'il avait envie de faire. C'est important que les dirigeants et l'entraîneur soient sur la même ligne. Perpère m'avait dit : "Entre Ronaldinho et Fernandez, j'ai choisi Ronaldinho." Si le club ne soutient pas son entraîneur, ça part dans tous les sens. »