Cyclisme : Le verdict est tombé pour Van Aert
Alexandre Higounet

Au sortir de l’enchaînement Tour des Flandres-Paris-Roubaix, où il devait apporter la preuve qu’il était encore au niveau du duo Pogacar-Van der Poel, Wout Van Aert, le leader de la Visma-Lease A Bike, peut-il encore croire à une possible victoire dans l’un de ces deux monuments ? Le verdict est tombé.

A l’occasion du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, Wout Van Aert, le leader de la Team Visma-Lease A Bike, devait apporter la démonstration qu’il était toujours un coureur capable de lutter avec le duo Van der Poel et Tadej Pogacar pour une victoire dans un monument, après deux années plutôt en demi-teinte, que son statut de ténor du peloton mondial était toujours d’actualité.

« Dans la Tranchée d’Arenberg, on a vu des coureurs de second rang dépasser Van Aert, c’est douloureux »

S’il n’a pas démérité sur les deux courses, terminant deux fois à la quatrième place, le constat apparaît aujourd’hui implacable : Wout Van Aert est clairement un ton en-dessous. Si lors du Tour des Flandres, il avait émis des signaux positifs, notamment dans le final où il avait pu se montrer à la bagarre avec Mathieu Van der Poel dans les monts, sa prestation lors de Paris-Roubaix a été nettement moins convaincante, alors que le terrain lui était théoriquement bien plus favorable. S’il finit quatrième au vélodrome de Roubaix, le champion belge n’a jamais été dans la course, revenant de derrière au fil des kilomètres, mais sans jamais avoir été en mesure de suivre dans les moments de grande bagarre.

« On ne peut plus parler des trois grands, mais seulement des deux grands »

A l’occasion du podcast du Het Laatste Nieuws, Wuyts et Vlaeminck, Michel Wuyts, le journaliste belge, a livré son verdict : « Dans la tranchée de Wallers Arenberg, Van Aert lâche prise à trois reprises, et il n’arrive plus à appuyer sur les pédales. Ensuite, on voit des gars du second rang le dépasser. C’est douloureux. Si on entend par la suite qu’il ne pouvait pas faire mieux… Cela signifie qu’on ne peut plus parler des trois grands, mais seulement des deux grands, à savoir Van der Poel et Pogacar. Cela paraît dur, mais c’est la réalité ». Même s’il est un peu plus mesuré, l’ancien coureur Greg Van Avermaert reconnaît que Van Aert n’était pas au niveau de la victoire : « Malheureusement, Wout a dû subir trop souvent. À mon avis, il a été meilleur au Tour des Flandres qu'à Paris-Roubaix ». Pour ce dernier, Van Aert devrait revenir à un mode de préparation plus traditionnel pour espérer retrouver son niveau : « Si j’étais lui, j'essaierais de courir de manière plus traditionnelle. Van der Poel et Pogacar ne se sont pas vraiment entraînés en altitude, et on voit qu'on peut être vraiment bon sans un tel stage d'entraînement en altitude. Une telle préparation conviendrait également à Van Aert, car il est plus proche de sa femme et de ses enfants et cela lui procure une charge mentale plus légère. Si l'on choisit ensuite les bonnes courses où l'on peut immédiatement obtenir un résultat, on peut aborder les classiques flamandes sans trop de pression. Et cela joue en sa faveur ».

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