6 Nations : Le XV de France déjà dos au mur !
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

A défaut d’avoir atteint la finale de la Coupe du monde, le XV de France débute le Tournoi des 6 Nations d’après par un choc contre l’Irlande qui s’apparente déjà à une finale. Un immense test pour les joueurs tricolores et le nouveau staff de Fabien Galthié afin d’évacuer le traumatisme du Mondial.

Coucou, revoilà les Bleus ! Trois mois après la désillusion du Mondial, le XV de France de Fabien Galthié retrouve la compétition officielle. Et les Bleus démarrent fort par le match qui sera certainement le plus important de l’année, dans l’enceinte bouillante du Vélodrome, face à l’Irlande. Ce premier match du Tournoi, c’est un peu la finale que la Coupe du monde de rugby 2023 n’a pas su nous offrir. La faute aux arbitres, aux rebonds capricieux, à World Rugby… Un peu ! Aux adversaires de l’Hémisphère Sud plus certainement, Springboks et All Blacks, mieux préparés aux matchs qui comptent en phase finale, plus qu’aux combats de coq en phase de poule. Ainsi l’Irlande, numéro 1 en 2023, n’a toujours pas passé le cap des quarts de finale d’un Mondial, et la France n’est toujours pas championne du monde. Rendez-vous dans quatre ans. En attendant, reste les joutes annuelles du Tournoi, et la répétition des confrontations face aux voisins européens. Un coup chez l’un, un coup chez l’autre. Les années paires offrant pour les Bleus le privilège de recevoir trois fois, notamment l’Irlande et l’Angleterre.

La dette du Mondial

Comme pour l’Irlande, la France a une ardoise à effacer, un traumatisme à évacuer, un rebond à maîtriser. Mais la mission est périlleuse. D’abord parce que l’adversaire est de très haut niveau. Surement le plus redoutable du Tournoi. Le XV du Trèfle a la fâcheuse habitude de ne perdre que rarement. Et la machine huilée du sélectionneur Andy Farrell ne souffre que du départ à la retraite de son maître à jouer Jonathan Sexton, alors que les Bleus collectionnent les absences qui comptent. Aussi parce que les Bleus se doivent de rattraper rapidement l’échec du Mondial. Et pour cela rien de mieux qu’une victoire dans le Tournoi, voire d’un Grand Chelem. Plus abordable donc sur une année paire. Histoire de tourner enfin la page et préparer la suite. Un peu aussi pour éponger ce torrent de dette emmagasiné par la Fédération Française de Rugby. 40 Millions d’euros environ selon les estimations. Héritage de l’ancienne gouvernance qui avait pourtant promis un enrichissement durant le Mondial. Résultat des comptes, la FFR est finalement en proie à de graves difficultés financières et devra faire des économies dans de nombreux secteurs. Un très bon bilan sportif du XV de France en 2024 serait donc plus que bienvenu pour aider dans la manœuvre.

Sans Dupont, Ntamack, Flament, Jelonch et Meafou

Pour les Bleus de Fabien Galthié, la mission est périlleuse aussi parce que le patron n’est pas là. Le capitaine Antoine Dupont a choisi le rugby à 7 en perspective des Jeux Olympiques. Il ne jouera donc aucun match avec le XV de France avant l’automne prochain au mieux. Grégory Alldritt prend la place du leader. Mais malheureusement, Antoine Dupont n’est pas le seul absent ce soir. Ils sont quatre de plus parmi les titulaires habituels ou supposés : Romain Ntamack, toujours convalescent depuis son opération du genou, Thibaud Flament, blessé à l’orteil, Anthony Jelonch, une nouvelle fois lourdement blessé au genou, et même Emmanuel Meafou dont la blessure au genou empêche sa première cape avec les Bleus. Au total, cinq absences d’envergures, cinq joueurs du Stade Toulousain qui auraient à coup sûr trouvé leur place dans le XV de départ face à l’Irlande et qui vont donc manquer ce soir au Vélodrome. Sans eux le XV de France va donc défier l’équipe la mieux organisée de la planète. La victoire est possible mais il faudra livrer une prestation quasi-parfaite. Si les Bleus sortent vainqueur de ce combat-là, la page du Mondial sera en partie tournée et les regards s’orienteront vers l’avenir. A l’inverse, les critiques seront légions et les lendemains plus difficiles.

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