Mercato - Real Madrid : Après le fiasco de la Super Ligue, Florentino Pérez est en grand danger
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Alors que le projet de la Super Ligue tourne au fiasco, Florentino Pérez se retrouve dans une situation délicate, lui qui en était l’un des principaux instigateurs. Ainsi, le président du Real Madrid est actuellement sous pression pour son avenir, et sa démission est d’ores et déjà attendue par certains. 

Ce qui était annoncé comme une révolution devrait finalement être qu’un énorme fiasco. Alors que douze des plus grands clubs européens, à l’instar du Real Madrid, du FC Barcelone ou encore de la Juventus, ont annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le lancement officiel d’une Super Ligue européenne, le tollé suscité par ce projet a rapidement effrayé la majorité des membres fondateurs de cette compétition fermée visant à faire gonfler leurs revenus et concurrencer la Ligue des champions de l’UEFA. La position du Bayern Munich et du PSG, fermement opposés à cette Super Ligue, avait d’emblée fragilisé cette proposition, mais le vent d’indignation chez la grande majorité des supporters a finalement incité dix des douze participants à se retirer. Chelsea, Arsenal, Liverpool, Manchester City et United, Tottenham, l’Atlético de Madrid, l’AC Milan, l’Inter et la Juventus ont officialisé ces dernières heures leur volonté de quitter ce projet, entraînant la suspension de celui-ci. « Je veux m'excuser auprès de tous les supporters de Liverpool pour les perturbations que j'ai créées ces dernières 48 heures. Le projet n'aurait jamais été lancé sans les supporters. Nous vous avons entendus, je vous ai entendus. Je veux m'excuser auprès de Jürgen (Klopp), Billy (Hogan, directeur général du club), de tous les joueurs et de tous ceux qui travaillent si dur à Liverpool pour rendre nos supporters fiers. Ils n'ont aucune responsabilité dans ce qu'il s'est passé. [...] Je vous ai laissé tomber », a confié le propriétaire de Liverpool, John W. Henry, dans une vidéo diffusée ce mercredi. Le football européen va désormais devoir surmonter cette guerre éphémère et tenter d’oublier cet épisode fâcheux qui a tourné au fiasco, même si le FC Barcelone et le Real Madrid n’ont toujours pas officiellement affiché leur position dans cette affaire. 

Après Woodward à Manchester United, au tour de Florentino Pérez de partir ?

Joan Laporta a néanmoins préparé le terrain dès ce mardi, en expliquant au micro de TV3 que les supporters blaugrana auraient le dernier mot dans cette affaire : « Le FC Barcelone n'entrera pas dans la Super Ligue sans l’accord de l'Assemblée des socios. C’est eux qui décident, c’est leur club. » Il y a ainsi peu de doute sur le retrait du Barça, qui devrait ainsi entraîner celui de Florentino Pérez. Un véritable échec pour le président merengue, l’un des principaux instigateurs de la Super Ligue dont il rêve depuis de nombreuses années et qu’il défendait bec et ongles il y a encore quelques heures. « Je suis dans le football depuis l'année 2000. Le football doit changer, il doit être évolutionnel. Comme les personnes, les entreprises, les réseaux sociaux. Le football doit s'adapter à l'époque dans laquelle nous vivons. Le football perdait en intérêt », confiait Florentino Pérez lundi sur le plateau de l’émission du Chiringuito, en martelant vouloir « sauver le football » tout en garantissant qu’aucun club n’allait abandonner ce projet. Une mauvaise prédiction qui fragilise aujourd’hui sa position au Real Madrid. Le fiasco annoncé de la Super Ligue devrait en effet faire des victimes collatérales, et cela a déjà commencé avec la démission d’Ed Woodward, qui quittera son poste de vice-président de Manchester United à la fin de la saison. D’après les informations divulguées par le journaliste Constantin Eckner sur Twitter mardi soir, la pression serait également mise sur Pérez pour inciter ce dernier à démissionner, alors qu’il vient tout juste d’être réélu à son poste jusqu’en 2025 sans avoir à faire face à un opposant capable de déposer un dossier avant la date butoir du 13 avril. Dans la capitale espagnole, des voix s’élèvent donc pour demander le départ de Florentino Pérez, notamment celle de Ramón Calderón, son prédécesseur. 

« Ce serait un acte de dignité, qu'après cet échec, il démissionne » 

« C'est un coup de poignard dans le dos du football. C'est une folie qui a été faite sans réfléchir. Quand j'ai écouté Florentino (dans l’émission El Chiringuito), j'ai cru qu’il s’agissait d’une blague de mauvais goût. Ce serait un acte de dignité, qu'après cet échec, il démissionne. Il est devenu, sans avoir le droit de l'être, le propriétaire du football et du Real Madrid, a lâché l’ancien président merengue au micro de la Radio Villa Trinidad, dans des propos relayés par Goal. Plutôt que la Super League, c'est la mini-Ligue, parce qu'elle a duré deux jours, qui semble être morte quelques jours après sa naissance. Il ne prospérera pas. Je suis très heureux, en tant qu'homme de football, que cela ne prospère pas, car cette invention est un coup de poignard dans le dos du football. C'est une folie qui a été faite sans réfléchir, de manière insensée. Je suis très heureux que ce soit sur le point d'échouer. C'était fait avec préméditation. Une déclaration faite à minuit, annonçant ce projet insensé. Je ne peux pas imaginer qu'un joueur accepte cette compétition et abandonne son équipe nationale. Ceux qui ont créé cette Super League sont stupides. » Une sortie qui reflète l’état d’esprit de beaucoup à Madrid, obligeant désormais Florentino Pérez à tenir bon pour faire grimper sa cote de popularité qui a dégringolé en quelques heures.

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