Tadej Pogacar a réalisé un très grand Milan San Remo le week-end dernier, exécutant à la perfection avec son équipe UAE Team Emirates le plan établi, mais cela n’a pas suffi à faire craquer Mathieu Van der Poel, vainqueur d’un sprint à trois sur la Via Roma. Alors qu’on voit difficilement comment il aurait pu faire autrement, Milan San Remo s’apparente à une équation impossible pour le champion slovène.
Tadej Pogacar n’a finalement pas remporté Milan San Remo, battu lors d’un sprint à trois sur la Via Roma par Mathieu Van der Poel, mais le Slovène n’a absolument rien à se reprocher. Il a déroulé le plan mis en place quasiment à la perfection.
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— Le 10 Sport Mercato (@le10sport_m) March 19, 2025
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Son plan a été parfaitement exécuté, mais cela n’a pas suffi...
Avant la course, les consignes étaient claires : l’équipe UAE devait monter la Cipressa sur un train d’enfer afin d’éliminer un maximum de sprinters pour mettre au sommet Pogacar en orbite avec un petit groupe, amené à s’expliquer dans le Poggio. Pour cela, la Cipressa devait être montée en moins de 9 minutes. Ce fût le cas, et au sommet seuls Mathieu Van der Poel et Filippo Ganna ont pu accompagner le leader slovène. Pourtant, ce dernier n’a pas gagné à San Remo, et ce parce qu’il n’est pas parvenu à sortir Mathieu Van der Poel de sa roue dans la montée du Poggio, malgré plusieurs attaques tranchantes. Le Poggio, malgré les efforts violents de la Cipressa, ne s’est pas avéré assez sélectif pour permettre à Pogacar de faire craquer le Hollandais. Après la course, Tim Wellens, l’un des équipiers de Pogacar, n’exprimait aucun regret car le plan avait été respecté, comme rapporté par le Het Laatste Nieuws : « Nous étions déjà convenus depuis longtemps - en fait depuis décembre - que nous attaquerions à bloc sur la Cipressa. Tadej a attaqué juste avant la partie raide. Un temps de moins de 9 minutes ? Ça ne m'étonne pas vraiment. À l'entraînement, il roulait encore plus vite derrière le cyclomoteur ».
Il n’y a pas réellement d’alternative à la Cipressa
Quand bien même, lui et son équipe ont parfaitement exécuté le plan prévu, et qu’objectivement, il apparaît comme celui lui offrant le plus de probabilité de victoire, le fait est que Pogacar n’a pas gagné samedi dernier, et qu’il a emmené Van der Poel vers le triomphe. Le drame pour Pogacar, c’est que l’on ne voit pas ce qu’il aurait pu faire de mieux, ni quelles alternatives stratégiques il pourrait activer. Attaquer dès le Turchino ? Cela effectuerait certes encore plus de sélection, mais cela obligerait l’équipe UAE à rouler très loin de l’arrivée et à grandement s’affaiblir avant la Cipressa. Attendre le Poggio ? On a vu que Van der Poel, au sommet de sa forme, pouvait résister. Tant que le petit-fils de Raymond Poulidor est à ce niveau, l’équation apparaît impossible pour le Slovène. La Cipressa est bel et bien le juge de paix, seulement pour décrocher Van der Poel, il faudra y rouler encore plus vite. S’il doit y avoir une issue pour Pogacar, elle se trouve sur ces pentes, et le champion du Team UAE ne s’y est pas trompé : « J’ai fait sur la Cipressa comme lors de mes entraînements derrière la mobylette. Mais il y a encore des progrès à faire. La prochaine fois, il faudra que j'aille encore plus vite ». Et pour cela, une petite marge de progression pourrait exister dans l’organisation collective de l’équipe UAE au pied de la bosse, qui a probablement coûté quelques hectomètres aux équipiers du leader slovène.