EXCLU - Mercato - Anthony Caci : «Strasbourg m’a tout donné»
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

Après s’être révélé au grand jour sous les couleurs du Racing Club de Strasbourg, Anthony Caci a choisi de signer à Mayence, en Bundesliga, club qu'il rejoindra l'été prochain pour un contrat de 4 ans. Pour Le 10 Sport, le défenseur de 24 ans explique son choix et déclare sa flamme au club alsacien comme à ses supporters, dont il porte les couleurs depuis 11 ans. Interview exclusive.

Quand on retrouve un Strasbourgeois le lendemain d’un derby contre Metz, remporté 2 à 0, généralement, il a le sourire. C’est votre cas…
Ah oui (rire) ! C’est vrai que ça fait toujours plaisir de gagner ce genre de match. Il y a l’engouement des supporters, la rivalité autour des deux clubs, on sait que c’est un match très important. Et puis, c’était aussi l’occasion de bien démarrer l’année en Ligue 1 pour nous. Et c’est ce qu’on a fait. En face, on le savait, c’était une équipe un peu « aménagée ». Ils avaient 7 absents, partis disputer la Coupe d’Afrique des Nations. Mais pour nous, absent ou pas absent, ça ne changeait rien. On voulait absolument gagner ce match, pour nous, pour nos supporters. Et nous l’avons fait de belle manière, c’est top. On se repositionne au classement dans le haut du tableau, avec un match en moins. C’est bien pour la suite.
 
Vous pensez que ce groupe, avec votre nouveau coach, Julien Stéphan, peut faire quelque chose comme aller chercher l’Europe par exemple ?
Je crois beaucoup en cette équipe, en ce groupe, à son staff. C’est vrai qu’en règle générale, ici, on parle d’abord du maintien. C’est la priorité du club. On se maintien et ensuite on voit ce qu’on peut faire. Très honnêtement, avec les nouveaux principes de jeu proposés par le coach et les qualités des joueurs, je pense qu’on peut faire quelque chose de très bien, oui. L’ambition, c’est montrer plus de spectacle tout en faisant grandir le club. C’est notre nouvelle philosophie et je pense très sincèrement que ce groupe va y parvenir.
 
2022 commence bien sur le terrain mais aussi en dehors puisque vous venez de signer avec le club allemand de Mayence. Pourquoi avoir choisi de rejoindre cette écurie de Bundesliga la saison prochaine ?
Tout simplement parce que j’ai ressenti une confiance de la part de tous les acteurs du club. J’ai discuté avec le président, avec l’entraîneur, avec le staff et même le traducteur du club (sourire). J’ai vraiment senti qu’on voulait me voir jouer là-bas, j’ai ressenti ce désir de m’intégrer au projet, de le voir grandir et de me voir grandir avec. On a pu parler de plein de choses, notamment de mon poste et de ce que je pouvais apporter, à différents niveaux. C’était concret, c’était sincère et puis c’est un club qui me suit depuis deux ans maintenant. Ils étaient là les premiers et ne m’ont pas lâché. Ça aussi, ça compte.
 
Un choix « familial », également ?
Tout à fait, puisqu’il faut savoir que ma famille habite à 1h30 de Mayence. Ça a aussi beaucoup compté dans ma décision.

« J’ai vraiment tout fait pour prolonger »

Prolonger avec Strasbourg et poursuivre l’aventure au Racing, ça n’était pas possible ?
C’était ce que je voulais, prolonger, rester et construire encore avec le Racing. Et j’ai vraiment tout fait pour prolonger. Ça fait maintenant 11 ans que je suis ici. Le Racing, c’est mon club… C’est celui qui m’a donné ma chance, qui m’a fait grandir en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme. Notre histoire n’a pas de prix et l’amour que je porte au Racing, comme à ses supporters, non plus. Mais après un an et demi de discussion, quand j’ai vu qu’il n’y avait pas d’accord possible, il a fallu faire un choix. En août dernier, les discussions avec les dirigeants se sont arrêtées. Avec mon entourage et mon conseiller, Yacine Ayad, on a longuement discuté pour prendre la meilleure décision.
 
Depuis le mois d’août dernier, vous savez donc que c’est votre dernière saison avec le Racing Club de Strasbourg ?
C’est ça, je le sais depuis 6 mois maintenant. Et depuis 6 mois, je pense que je réalise les meilleures performances de ma carrière. Ça montre à quel point je tiens à ce club, que je lui donnerai tout et j’espère vraiment pouvoir le faire jusqu’à la dernière seconde de jeu pour partir la tête haute, avec les meilleurs résultats possibles pour le Racing. Depuis le départ, c’est mon objectif. Mouiller le maillot, rester concentré sur les objectifs du club et tout donner pour les atteindre. Je ne suis pas un tricheur, je ne l’ai jamais été et je pense honnêtement que mon début de saison le prouve. A présent, je veux continuer sur cette lancée, faire honneur à ce maillot et tous ces supporters.
 
L’arrivée de Julien Stéphan n’a pas pu inverser la tendance ?
Quand le coach est arrivé, on a très vite pu discuter, échanger et le courant est de suite passé. Il m’a expliqué ce qu’il attendait de moi et j’ai senti sa confiance, immédiatement. Je crois que ça se voit depuis le début de la saison. Il m’a rendu plus fort, sur le terrain et en dehors. C’est même presque dommage de se dire qu’on ne fera qu’une seule saison ensemble… Mais c’est comme ça. A partir du moment où les discussions se sont arrêtées avec le club, il a fallu faire un choix. J’en ai parlé au coach, notamment pour lui annoncer que j’allais m’engager avec Mayence. Il était déçu.
 
Les supporters le sont aussi visiblement. Et notamment de vous voir partir, libre, sans indemnité de transfert…
Je peux le comprendre. Le Racing m’a donné ma chance, m’a fait grandir et je lui dois énormément. Mais j’ai vraiment fait tout ce que je pouvais pour pouvoir prolonger. Ça n’a pas été possible, je le regrette. Et l’été dernier, quand le club a eu l’opportunité de me vendre, car il y avait des clubs qui me voulaient, les demandes de Strasbourg étaient trop élevées pour qu’un accord puisse être trouvé.

Il vous reste 6 mois pour dire au-revoir…
Oui (soupir). C’est quelque chose de quitter le club qui a vous formé, qui vous a fait débuter dans le monde professionnel et avec lequel vous vous êtes construit. Mais c’est mon métier, j’en accepte les règles. J’ai 24 ans, je pense que c’est le bon moment pour franchir un cap. Je veux partir la tête haute, ne rien regretter et offrir le meilleur au Racing Club de Strasbourg. Ce club le mérite. Ses supporters le méritent.

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