PSG : Tuchel tient la bonne formule
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Depuis le début de saison, Thomas Tuchel confirme sa réputation de grand adepte de la tactique qui aime que ses équipes soient capables d'évoluer dans différents systèmes. Mais depuis quelques rencontres, le technicien allemand semble avoir trouvé la bonne formule. Décryptage.

Adepte de la tactique, Thomas Tuchel semble tenir la bonne formule. Après avoir tâtonné depuis le début de saison, voilà trois rencontres de suite que le PSG débute dans un système qu'on pourrait qualifier de 3-4-2-1. Contre l'OM (2-0), le LOSC (2-1) et Naples (1-1), Tuchel a reconduit cette formule qui fonctionne et sur laquelle il pourrait s'appuyer sur le long terme. Ce système présente en effet des avantages non négligeables surtout dans le domaine défensif et offre un équilibre collectif que l'on avait pas encore vu depuis le début. Toutefois, il pose également des questions et risque d'offrir quelques casse-têtes à Thomas Tuchel.

Un système qui correspond aux qualités de ses joueurs

La première chose qui saute aux yeux est que ce 3-4-2-1 semble le système le plus adapté à l'effectif du PSG. Avec des joueurs offensifs dont le repli laisse à désirer, il fallait une assise défensive plus importante. Souvent abandonnés dans leur couloir quand les Parisiens n'avaient pas le ballon, les latéraux sont cette fois-ci épaulés par un milieu de terrain et surtout, ils sont couverts dans leur dos par un défenseur central qui peut se livrer plus facilement puisque les deux autres axiaux peuvent coulisser pour ne pas laisser trop d'espace dans l'axe. C'est ce que Thilo Kehrer, Marquinhos et Stanley Nsoki ont très bien fait. D'autre part, Juan Bernat et Thomas Meunier étant plus à l'aise en phase offensive que défensive cela leur permet d'être plus libres lorsque le PSG attaque, et plus serein quand il défend. Layvin Kurzawa et Daniel Alves, en phase de reprise, présentent d'ailleurs les mêmes qualités, et les mêmes défauts que les titulaires actuels. Ce qui laisse penser que Thomas Tuchel pourrait persister dans ce système.

Draxler-Rabiot, la discipline face au spécialiste

Dans l'entrejeu, ce système permet également de résoudre quelques problèmes. En effet, dans cette formule, seuls deux milieux de terrain sont alignés, ce qui n'est pas du luxe compte tenu du manque de profondeur à ce poste au sein de l'effectif parisien, qui sont très bien entourés. Avec les deux latéraux quasiment à leur hauteur, et les trois défenseurs centraux derrière, les milieux de terrain ont moins de terrain à couvrir. Mais la grande nouveauté est la présence de Julian Draxler aux côtés de Marco Verratti à la place d'Adrien Rabiot qui paie à la fois ses prestations décevantes et son comportement inadapté. Si le Français est évidement un spécialiste du poste, l'Allemand est d'une discipline sans faille, appliquant à la lettre les consignes de Thomas Tuchel. Contre Naples par exemple, il ne s'est pas beaucoup projeté tout en assurant une relance très propre et donc un déchet technique quasiment inexistant puisqu'il n'a pas perdu beaucoup de ballons. D'autre part, il compense son manque d'expérience défensif par une grande intelligence tactique qui lui permet d'être très bien placé. En revanche, il est évidement apparu plus en difficulté lorsque les Napolitains ont appuyé sur l'accélérateur. Dépassé par les vagues adverses, comme ses partenaires, Julian Draxler a plus de mal en phase défensive et souffre à l'impact physique. Ce qui est normal. Mais à l'heure actuelle il offre plus de garanties qu'Adrien Rabiot qui doit absolument se remettre en question. Ce passage par la case banc de touche permettra peut-être au joueur formé au PSG de se poser les bonnes questions, lui qui devait se sentir intouchable compte tenu du manque de concurrence à son poste. Mais c'était sans compter sur Thomas Tuchel qui a finalement relancer Julian Draxler dans l'entrejeu, à un poste où Unai Emery l'avait déjà utilisé. Malgré tout, sur le long terme, il est évident que le PSG a besoin d'un vrai spécialiste du poste. Adrien Rabiot ou un autre...

Quelle place pour Cavani ?

En ce qui concerne le secteur offensif, Neymar et Kylian Mbappé sont plus proches sur le terrain, ce qui leur permet de combiner. Et aujourd'hui, c'est la plus grande force du PSG. Mais cette situation est rendue possible par l'absence d'Edinson Cavani, blessé jusque-là. Son retour va forcément redistribuer les cartes et forcer Thomas Tuchel à faire des choix. Il semble en effet impensable de repasser avec la quatuor offensif, du moins dans les grands matches. Par conséquent, Angel Di Maria sera-t-il sacrifié, lui qui est très bon depuis le début de saison ? Difficile à dire, mais ce qui est sur, c'est qu'il faut s'appuyer sur le duo Mbappé-Neymar. L'entente entre les deux stars est l'arme fatale du PSG. Cela n'empêche pas d'aligner Edinson Cavani à leur côté, mais force est de constater que leur relation technique est compliquée, les qualités du Matador n'étant pas totalement complémentaires avec celles de ses deux compères. Le nombre passes échangées entre l'Uruguayen et les deux joueurs les plus chers du monde est d'ailleurs significatif. Mbappé et Neymar trouvent peu Cavani, et cela n'a rien à voir avec leur entente en dehors du terrain comme certains le font croire. Le Matador ne possède pas le profil du joueur technique capable de combiner dans les petits espaces. En revanche, il est le seul à posséder cet instinct de tueur devant le but. Et en son absence, le PSG perd en qualité de finition. Impensable en début de saison, la situation de Cavani offre pourtant un casse-tête à Thomas Tuchel qui va encore devoir se creuser les méninges afin d'aligner le onze de départ le plus compétitif. Avec ou sans Cavani. @Arthur_Montagne

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