Enfant en surpoids, plus intéressé par le Coca-Cola et les böreks que par le sport, rien ne prédestinait Nikola Jokic à la NBA. Pourtant aujourd’hui, le Serbe est double MVP de la Grande Ligue et abat record sur record, notamment dans ces playoffs où il tourne en triple-double de moyenne. Misko Raznatovic, son agent, a profité des Finales NBA pour raconter comment il a déniché son joueur à l’époque.
Il est possible que Nikola Jokic soit le double MVP qui s’admire le moins. Ses déclarations modérées ne sont pas très vendeuses. Sa vie en dehors du terrain n’a rien de fascinant. Le Serbe ne force pas le trait et ne s’intéresse pas à grand-chose d’autre qu’à la balle orange et ses chevaux. C’est d’ailleurs tout ce qui fait son charme. Cette simplicité qu’on lui reconnaît aisément n’est pas apparue par hasard, elle est même le fruit de sa rencontre avec son agent d’aujourd’hui : Misko Raznatovic.
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— le10sport (@le10sport) June 6, 2023
Adolescent, Jokic est passé sous les radars
Si la plupart des prospects européens sont découverts par des scouts qui les ont suivis tout au long de leur jeune carrière, ce ne fut pas le cas de Nikola Jokic. Aussi ridicule que cela puisse paraître, aucun scout en Serbie ne savait qui était Nikola Jokic jusqu’à ce qu’un agent sportif ne le remarque dans les journaux grâce à ses statistiques hors normes, ce à l’âge de 17 ans. Raznatovic a raconté l’histoire de sa rencontre avec le pivot des Nuggets dans le podcast Allthesmoke de Matt Barnes et Stephen Jackson : « En lisant le journal, j’ai vu les stats de ce joueur. 29 points et 26 rebonds. Je me suis dit « wow » rien de plus. Puis, la semaine suivante je relis le journal et je vois 30 points et 15 rebonds. J’ai appelé mon département de scouting. J’ai eu un silence en retour : il ne le connaît pas, ce qui était pour moi la surprise de l’année, sachant qu’il connaît tous les gamins de dix ans. Donc je lui dis que c’était évident qu’il jouait pivot, à cause des 26 rebonds. Passe un coup de fil et vérifie. Est-ce que ce gars prend les rebonds parce qu’il est plus grand, plus costaud par rapport aux autres ou est-il polyvalent ? Il m’a rappelé trois minutes après et m’a dit : ‘Non, non, non, il n’est pas costaud et même en léger surpoids, il est très complet, rusé mais talentueux. »
La rencontre avec la famille Jokic
L’histoire se poursuit avec la rencontre de la famille. L’agent la décrit comme une « famille serbe à l’ancienne, géniale, très stable et qui s’occupe vraiment des enfants ». Le scout de Misko Raznatovic va voir les parents de Jokic qui acceptent d’entrer dans l’agence BeoBasket s’il voit l’agent avant. Après une dernière rencontre qui se déroule très bien, les Jokic signent en 2012 et le reste appartient à l’histoire. « C’est le premier et dernier joueur en 27 ans d’histoire de l’agence qu’on a signé sans que personne ne le voit » a ajouté Raznatovic. 11 ans plus tard on peut dire que l’agent a eu du flair.