Grégory Alldritt : « Il va nous falloir un peu de temps pour digérer »
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

A l’issue de la défaite face aux Springboks (28-29) en quart-de-finale, peu de joueurs de l’équipe de France se sont présentés devant la presse pour débriefer le match, à chaud. Le Rochelais Grégory Alldritt, lui, a fait le job, et est venu se confier sur la déception de l'ensemble du XV de France.

Grégory, quel est ton sentiment après cette défaite ?

La déception. Déception de finir en quart de finale et de ne pas pouvoir offrir quinze jours de plus à nos supporters, et de ne pas aller au Stade de France le 28 octobre.

De la frustration aussi par rapport à des éléments en particulier ?

Je ne sais pas. Il y a toujours de la frustration quand on perd. Mais je n’ai pas encore repensé au match. Je fais un peu le vide pour le moment. Il y a de la déception, de la frustration, il y a beaucoup de mauvais sentiments. Il va nous falloir un peu de temps pour digérer. Mais on y arrivera.

Quel regard portes-tu sur l’arbitrage dans les rucks ?

On a été dominé, on a été bien arbitré, on a été aussi mal arbitré, c’est un match de rugby, c’est comme ça. Il faut faire avec l’arbitrage qu’il y a. Et franchement je n’ai pas envie de repenser à tout ça. Je n’ai pas envie d’avoir ce dernier souvenir de ma Coupe du monde. J’ai envie de garder plutôt en tête l’état d’esprit du groupe qui a été de ne rien lâché jusqu’à la fin. Cela n’a pas suffi mais je pense que tous les joueurs, que ce soit les vingt-trois qui étaient là et même les dix que vous ne voyez pas forcément mais qui sont avec nous, tout le monde s’est donné à 300% pendant trois mois et c’est dommage que tant de sacrifices et de travail ça ne paye pas au bout.

« Ces quatre années qu’on a fait ne servent pas à rien »

C’était le dernier match en Bleu de Uini Atonio et Romain Taofifenua, des joueurs qui ont marqué l’aventure…

C’est triste aussi de ne pas leur donner un petit peu plus parce que ce sont deux joueurs formidables. Déjà rugbystiquement ce sont des références à leur poste, et en plus de ça ce sont des supers mecs. Et je pense que dans le groupe il n’y a pas une personne qui vous dira du mal d’eux. Voilà, c’est comme ça, c’est la vie d’une sélection. Il y en a qui arrêtent. Il y en a qui arrivent. C’est toujours dur quand il y en a qui arrêtent mais il va falloir reconstruire plus tard.

Quelle est la suite ?

Il faut repartir. Mais pas à zéro. Il faut garder ces quatre années qu’on a fait et qui ne servent pas à rien. On a la chance d’avoir cette échéance du Tournoi des Six Nations qui arrive assez vite. On va retrouver notre public, avec des matches en province en plus. C’est génial ça. Donc je pense que ce sera vraiment à ce moment là qu’on va pouvoir digérer et passer à autre chose. Mais on va faire étape après étape parce que la prochaine Coupe du monde c’est dans quatre ans, et quatre ans, c’est long.

L’envie immédiate est-elle de retourner en club ou de souffler après trois mois sur la brèche ?

Il y aura plutôt une grosse coupure.

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