Interrogé à l’occasion de sa chronique pour cyclismactu.net, Cyrille Guimard s’est projeté sur la participation de Tadej Pogacar à Paris-Roubaix, et sur ses réelles chances de victoire. Et pour l’ancien directeur sportif de Bernard Hinault, vainqueur de l’Enfer du Nord en 1981, elles sont très loin d’être négligeables...
Dans la courant de la semaine dernière, Tadej Pogacar a officialisé sa participation au prochain Paris-Roubaix, après que son équipe ait longtemps entretenu un doute. Un doute factice selon Cyrille Guimard, qui à l’occasion de sa chronique pour cyclismactu.net, affirme que la décision était en fait prise depuis longtemps : « La participation de Pogacar à Paris-Roubaix ? Ce n'est pas une surprise. Cet hiver, il s'entraînait sur les pavés, ce n'était quand même pas pour aller enfiler des perles en regardant Paris-Roubaix à la télévision. Je pense que la com, elle est bien faite puisque tout le monde tombe dedans. Je pense que le synopsis a été écrit il y a déjà un certain temps, et qu'il est tout à fait logique qu'un coureur comme Pogacar, qui a de vraies qualités sur les pavés, y soit ».
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« Pogacar peut gagner plus facilement Paris-Roubaix que Milan San Remo »
Et pour l’ancien directeur sportif de Bernard Hinault et Laurent Fignon, également ancien sélectionneur de l’équipe de France, la participation de Pogacar s’avère normal tant le champion slovène a apporté la démonstration dans le passé qu’il était très à l’aise sur les pavés : « N'oublions pas, reprenez son palmarès sur Paris-Roubaix en junior, vous verrez qu'il a déjà fait un podium. Sur le Tour de France, en 2022, il a fait un véritable festival sur les parties pavées, même si ça ne s'est pas traduit par de gros écarts à l'arrivée, mais il avait quand même éparpillé tout le monde. Sur les Strade Bianche, qui se rapproche quand même du cyclo-cross et de Paris-Roubaix, il faut quand même avoir des qualités cyclistes un petit peu au-dessus de la normale, il les a. Il a fait du cyclo-cross, il a fait du VTT... d'ailleurs il suffit de voir dans les descentes ou dans tous les virages, il n'est jamais hors trajectoire, donc Paris-Roubaix s'inscrit logiquement dans son calendrier. Alors on peut toujours dire qu'il y a des craintes... Mais pour moi, ce n'est pas une surprise, c'est tout à fait logique ».
« Ce n’est pas Paris-Roubaix l’adversaire de Pogacar, c’est Mathieu Van der Poel »
Et pour Guimard, une victoire sur Paris-Roubaix apparaît au final moins dure à décrocher pour Pogacar que sur Milan San Remo, où il lui sera toujours très difficile de sortir de sa roue des sprinters au top de leur forme et capables de passer des bosses : « Pogacar, compte tenu de ce qu'on connaît de lui, de la façon dont il fonctionne, il ne pouvait pas ne pas venir sur Paris-Roubaix. Parce que c'est une course qu'il peut gagner, peut-être plus facilement d'ailleurs que Milan-Sanremo, qui est un peu plus aléatoire. Mais sur Paris-Roubaix, il a la force, il a l'adresse, il a l'habileté. Un seul problème, il va y avoir Mads Pedersen, qui est quand même à un très haut niveau en ce moment. Et puis il y a encore Mathieu Van der Poel. Ce n'est pas Paris-Roubaix l'adversaire de Pogacar, c'est Van der Poel ».