Cyril Baille : «On sait qu’Antoine Dupont va revenir»
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Face à l’Italie, le pilier gauche du XV de France a livré une prestation quasi-parfaite, quinze jours seulement après son retour à la compétition. Comme d’autres de l’équipe, Cyril Baille est déjà à son pic de forme, et il espère que l’aventure des Bleus va continuer encore longtemps. Avec notamment le retour de son pote : Antoine Dupont.

Cyril, cette victoire nette face à l’Italie prouve que vous montez en puissance…
Oui. On voulait les mettre sous pression et c’est ce qu’on a réussi à faire tout au long du match. On s’est régalé de jouer en équipe. Et on est aussi excité de profiter de ce qui arrive, de profiter de chaque instant. Ça va être des moments magiques. Et aujourd’hui, c’est magique avec le public, la communion est incroyable.

Le fait que ce soit un match couperet vous a-t-il permis d’être dans les meilleurs dispositions ?
On savait très bien que si on perdait, on rentrait à la maison. On en était conscient et c’est ce qui fait aussi la force de ce groupe. On a su se resserrer et on a préparé le match de la meilleure des façons. Et ça a beaucoup tapé aussi parce que l’Italie, ça tape fort et ça déblaie fort. C’était un gros match et on est content de la copie qu’on a rendue.

Vous marquez plusieurs essais sur des séquences longues. Cela valide le bon travail actuel ?
Oui, C’est ce qu’on essaye de faire depuis quelques matchs. Contre l’Italie ça a porté ses fruits. On va essayer de travailler là-dessus, avec des longues séquences et de l’enchaînement de tâches. On a aussi de plus en plus d’automatismes. On est de plus en plus connecté. Il faut continuer. La semaine prochaine, il faudra être comme ça aussi.

Un mot sur les vingt premières minutes. Vous avez tué le suspens…
On a vite pris le score et on s’est dit après chaque essai, quand on faisait les bulles, de ne pas baisser les bras, de continuer à mettre la même intensité. On essaie de travailler là-dessus parce que c’est parfois notre point faible. On se relâche un petit peu. Là, on a réussi à rester sur la même intensité. Il faut garder ça.

« La force de ce groupe, c'est de prendre conscience de la chance qu'on a »

La semaine prochaine, ce sera surement l’Afrique du sud…
On va attendre de voir qui on jouera. Qui que ce soit, ce sera un match incroyable à jouer et très difficile à gagner. On en est tous conscient. Mais en tout cas, on a la chance de vivre des moments comme ça.

Fabien Galthié parle d’une deuxième finale…
Oui j’ai entendu. Mais c’est vrai. C’est surtout une finale dans le sens où si tu perds tu rentres à la maison. Et si tu gagnes tu continues. C’est un match couperet. Il faut les vivre comme une finale. Et surtout tout donner pour ne rien regretter. On sait très bien à quoi s’attendre.

Finalement, n’est-ce pas maintenant que cela devient excitant ?
Tous les matches sont excitants. On joue quand même une Coupe du monde en France. On fait partie de la génération qui joue une Coupe du monde dans son pays. Et la force de ce groupe c’est aussi de prendre conscience de la chance qu’on a, et surtout d’être ensemble, de faire partie de cette génération. Donc on est excité avec ce qui arrive. Mais on était aussi excité de jouer les matchs de poule devant ce public. Cela a été incroyable. Tous les stades où on a joué c’était fantastique. Encore hier soir, la Marseillaise a été incroyable. J’ai eu des frissons partout. On se sent poussé par le public. On a de la chance.

« Antoine va tout donner pour pouvoir jouer la semaine prochaine »

Personnellement, comme vas-tu ? As-tu trouvé le rythme ?
Oui ça va. J’ai eu la chance de pouvoir reprendre contre la Namibie pendant quarante minutes. Et contre l’Italie je me suis senti bien. Je suis content parce qu’on travaille dur physiquement et j’ai de bonnes sensations.

Fais-tu partie des joueurs qui ont battu leur record de vitesse à l’entraînement ?
Oui, je l’ai battu. Mais seulement de un centième je crois. (Rires…) Mais je l’ai battu. Je peux le dire. Mais pour certains c’était impressionnant. Mais il faut aussi dire qu’on a la chance d’avoir des préparateurs, des physios qui sont là pour nous aider et que, même si on en chie aux entraînements, quand il y a des résultats comme ça, on est content.

Et Antoine Dupont, comment va-t-il ?
Antoine, on sait l’importance qu’il a dans le groupe. On a voulu lui montrer qu’il pouvait compter sur nous, on voulait faire une bonne copie. Et on sait qu’il va tout donner pour pouvoir jouer la semaine prochaine. Et moi je tire aussi mon chapeau à Max (Lucu) et Baptiste (Couilloud) qui ont fait un super match. Ils ont montré qu’ils étaient solidaires avec lui. C’est ce qui fait la force de ce groupe. On est tous derrière lui. On sait qu’il va revenir vite.

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