Rio la premiere danse
La rédaction

Changement d'ère : Rio de Janeiro sera la première ville sud-américaine à organiser des Jeux Olympiques. Samba !

Avec Madrid et Chicago, la triangulaire s'annonçait indécise. Au final le résultat du vote est sans appel : victoire de Rio sur Madrid (66 voix contre 32). Une victoire accueillie comme une bénédiction du ciel par près d'une soixantaine de milliers de cariocas réunis au pied du podium installé en face du Copacabana Palace. Explosion de joie, chants et cris d'espoirs, mêlés au son des zabumba (tambours). Rio, qui s'était arrêtée de respirer depuis 13 heures, a vibré comme un seul homme, sous la protection de l'indétrônable Cristo Redentor. Voilà un pays émergent et toute une population à l'unisson, tournés vers l'avenir. Avec en toile de fond, une première répétition dans ce calendrier olympique : l'organisation de la Coupe du monde de football 2014. D'Ipanema à Copacabana, hier, la victoire a fait jaillir des milliers de drapeaux, créant aussi inévitablement de monstrueux embouteillages, les habitants de la « cidade maravilhosa » (ville merveilleuse) ayant décidé d'investir les rues, comme s'il s'agissait d'une nouvelle fête nationale. Au rayon festivités justement, le week-end s'annonce chargé et endiablé puisque l'école de samba de Salgueiro, vainqueur du carnaval 2009, mais aussi de nombreux artistes brésiliens se succéderont en bord de plage.

Les larmes de Lula Après l'émotion et les larmes de Lula passées en boucle sur toutes les chaînes de télé brésiliennes et mondiales, restent encore quelques «détails» à éclaircir dans le cahier des charges de ce gigantesque projet : la question des enceintes sportives (Barra, Maracana, Deodoro, Copacabana), des transports, de l'hébergement, la fonctionnalité des hôpitaux publics, et bien sûr de «l'insécurité». «Ici, il n'y a pas de guerre ou de terrorisme. Seulement un peu de violence liée au trafic de drogue», explique calmement André Luis, vendeur ambulant de bracelets artisanaux, qui se rappelle le succès des Jeux Panaméricains, organisés par Rio en 2007. «Les forces policières avaient été largement renforcées et les gens se sentaient beaucoup plus en sécurité. Avec les JO, on développera les structures et les transports. Et le quotidien des Cariocas s'en trouvera forcément amélioré», conclut le jeune homme qui se fait le porte-parole de plusieurs millions de Brésiliens.

Anneaux dessinés dans le sable Déjà, depuis le début de semaine, l'interminable plage de Copacabana ressemblait à un gigantesque jeu de piste. Avec, pour indices, des anneaux deci-delà, dessinés dans le sable, imprimés sur des t-shirts, bandanas et autres paréos. Seule l'indémodable capirinha (apéritif local) paraissait réchapper à cette vague olympique qui fait monter la température le long de l'Avenida Atlantica. Une avenue prise d'assaut hier à l'heure du déjeuner au moment où, à Copenhague (avec quelques heures de plus), le CIO s'apprêtait à dévoiler le nom du vainqueur, sous les yeux du président Lula et de la légende Pelé. Selon un site internet en faveur de Rio-2016, ils étaient d'ailleurs près de 4 937 000 millions à soutenir la candidature du représentant sud-américain. Visiblement leurs prières ont été entendues. Désormais place à la... Samba !

Olivier Schwob, à Rio de Janeiro

Crédit photo : PREGOO AGENCY