Alors que plusieurs parties du monde ressentent les effets du réchauffement climatique, cela risque à terme de menacer l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver. Une menace dont a bien conscience le Comité International Olympique, qui envisage de prendre plusieurs mesures afin que cette compétition puisse encore avoir lieu à l’avenir.
« Nous devons répondre très rapidement à l’impact dramatique du changement climatique sur les sports d’hiver D’ici le milieu du siècle, il ne devrait rester que 10 ou 12 CNO (Comités Nationaux Olympiques) capables d’accueillir ce festival hivernal. » À l’occasion de la 141e session du Comité International Olympique (CIO) le 29 novembre dernier à Mumbai, Thomas Bach, président du CIO, a alerté sur les risques que le réchauffement climatique pourrait avoir sur les Jeux olympiques d’hiver.
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Une double attribution pour 2030 et 2034
Une situation qui pousse le CIO a envisagé plusieurs mesures afin que les JO d’hiver puissent toujours avoir lieu à l’avenir, comme l’indique l’organisation sur son site officiel. La commission exécutive (CE) a recommandé que le Comité International Olympique cible de potentiels hôtes futurs qui utilisent des sites existants ou temporaires, ainsi que des sites de sports de neige qui soient fiables jusqu’à 2050 minimum. La commission a également conseillé au CIO d’envisager une double attribution en ce qui concerne les éditions de 2030 et 2034. En ce sens, le CE a invité le 29 novembre dernier le CNOSF et l’USOPC à un dialogue ciblé afin d’accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver dans les Alpes françaises en 2030 et à Salt Lake City en 2034.
Une possible rotation pour les Jeux d’hiver
Afin d’aller encore plus loin, la possibilité d’une rotation entre différents groupes de lieux jugés climatiquement fiables, en Europe, Amérique du Nord et Asie est également explorée. « Ce n’est pas aussi simple que de déclarer : ‘‘Tous les 20 ans, nous retournons exactement au même endroit, avec les mêmes personnes, le même nom, tout à l’identique.” Ne serait-ce que parce qu’à un moment donné, la communauté n’acceptera peut-être plus cette idée. Il faut donc de la flexibilité. Vous devez composer avec plusieurs facteurs. Mais la notion d’une certaine forme de rotation est sensée, ça ne fait aucun doute », a déclaré Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux Olympiques du CIO.
Délocaliser les JO
Autre option étudiée, la possibilité de délocaliser les JO d’hiver, afin de les rendre plus durables et abordables. L’organisation de certaines compétitions sportives olympiques serait alors confiée à des organisateurs de compétitions nationales ou internationales qui dirigent régulièrement des coupes ou championnats du monde. Ce serait alors aux hôtes pressentis de développer une stratégie de livraison de l’événement, ce qui serait suivi de la signature d'une lettre d’intention avant l'élection, puis d’un accord cadre détaillé dans l’année qui suit. Les comités d'organisation indépendants seraient ainsi chargés de la logistique sur chacun des sites et ce serait aux hôtes de trouver des sponsors locaux.
Quid de la neige ?
Autre problème : la neige. À Beijing en 2022, presque la totalité des épreuves ont été disputées sur de la neige artificielle. Ce qui a un coût en énergie et donc des répercussions sur l’environnement, d’autant plus que le réchauffement climatique rend difficile la fabrication de neige artificielle pour de nombreux sites. Le CIO est attentif aux avancées technologiques concernant la production et la conservation de neige, ainsi qu’au développement de neige et glace synthétiques. Le saut à ski, par exemple, se pratique aussi l’été sur des revêtements en plastique : « La seule différence, c’est qu’ils atterrissent sur un revêtement synthétique, mais il s’agit exactement du même sport – sauf que ce qui entoure le tremplin n’est pas recouvert de neige. Je dirais que dans 20 ans, si nous n’avons pas de neige pour le saut à ski, nous sommes capables de répliquer les conditions estivales. Vous atterrissez sur un revêtement synthétique qui est d’une valeur égale à la neige », a ajouté Christophe Dubi.