Sur la Flèche Wallonne, Tadej Pogacar a livré une course bien différente de celles qu’il offre habituellement, courant à l’économie avant le final dans le mur de Huy. L’objectif poursuivi était bien sûr de lever les bras au sommet, mais aussi, assurément, de marquer le mental de son grand rival sur les Ardennaises, Remco Evenepoel. Explication...

Après avoir livré un combat titanesque face à Mathieu Van der Poel sur les classiques flandriennes, tant sur le plan sportif que psychologique, Tadej Pogacar renoue avec un duel XXL sur les Ardennaises, cette fois avec Remco Evenepoel.
Il voulait faire mal à Evenepoel dans le mur de Huy
Et dans cette optique, le champion slovène avait indéniablement lâché du lest dimanche dernier à l’occasion de l’Amstel Gold Race. Seul en tête dans le final de la classique hollandaise, le leader du Team UAE avait été repris par Remco Evenepoel, qui était parvenu à grappiller au fil des kilomètres les trente secondes qui les séparaient à l’occasion d’un duel de rouleurs homérique. Et si Evenepoel a pu bénéficier du concours épisodique du Danois Skjelmose, personne ne s’y était trompé, et surtout pas les intéressés : le double champion olympique belge avait concassé Pogacar dans ce face-à-face de gros braquets.
« Je suis content qu’il n’y ait pas eu de photo finish »
L’entaille dans sa domination psychologique ne pouvait perdurer pour le Slovène, conscient que cette domination lui octroie un avantage indéniable sur la ligne de départ. Pogacar devait donc répondre, et c’est pourquoi il a couru la Flèche Wallonne au millimètre mercredi, afin de garder un maximum de ressources pour la montée finale du mur de Huy et d’être en mesure de s’envoler seul, d’écraser son concurrent et de marquer les esprits. Pogacar voulait une victoire éclatante au sommet de Huy, et il l’a eue. Dans la bataille psychologique qu’il livre à son rival, il a indéniablement repris l’ascendant, et il n’a pas manqué d’appuyer fortement sur le sujet après la course, histoire de bien marquer l’esprit de son adversaire : « Quand j'ai regardé derrière mon épaule, il n'y avait plus personne. Je suis content qu'il n'y ait pas eu de photo finish ».