OM - Polémique : Préfets, députés... Ça s'emballe après les incidents survenus à Nice !
La rédaction

Le match OGC Nice-OM a été interrompu par un jet de projectile et un envahissement de terrain dimanche. Depuis, les déclarations et critiques déferlent dans la presse française et étrangère. 

La 3e journée de Ligue 1 s'est achevée dans la confusion avec cette rencontre entre Nice et l'OM. Une affiche qui promettait un beau spectacle sur le papier, et ce fut le cas sur le terrain. L'OGC Nice menait 1-0 grâce à un but de son international danois Kasper Dolberg. Mais à la 75e minute, la rencontre bascula. Dimitri Payet s'apprêtait à aller frapper un corner lorsqu'il a reçu une bouteille en plastique dans le dos. Enervé par ce jet de projectile, l'international Français renvoie la bouteille vers la tribune Sud. Ce geste déclenche l'ire d'une frange des "supporters" présents dans cette tribune. Une horde débarque sur le terrain, prêt à en découdre avec les joueurs marseillais. S'en suivit de violentes échauffourées entre les joueurs marseillais, niçois, certains membres du staff de l'OM et des supporters belligérants. Une scène surréaliste qui a conduit le procureur de Nice, Xavier Bonhomme à déclencher une enquête préliminaire aux motifs suivants : « entrée sur une aire de jeu d’enceinte sportive troublant le déroulement de la compétition », « jets de projectiles présentant un danger pour la sécurité des personnes dans une enceinte sportive », « utilisation d’installation mobilière ou immobilière d’enceinte sportive comme projectile », « dégradations graves » et « violences volontaires aggravées commises à l’occasion d’une manifestation sportive ». Des peines pouvant aller jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000€ d'amendes sans compter d'éventuelles interdictions de stade pourraient être prononcées, selon la gravité de certaines blessures. 

Vers une modification de la législation dans les stades ?

Depuis 1993, les différents gouvernements français ont tenté de lutter contre la violence dans les stades, en renforçant de plus en plus l'arsenal judiciaire mais aussi administratif (avec par exemple les interdictions de déplacement pour les supporters). Les graves incidents de ce dimanche, risque d'avoir de lourdes conséquences selon le député LREM de la Vienne Sacha Houillé, qui avait signé un rapport pour lutter contre le "tout-répressif" dans les stades. Dans des propos rapportés par BFM, il confie : «C’est assez désespérant. J’ai voulu qu’on puisse faire le ménage dans la législation sur les interdictions administratives de stade, interdictions commerciales, huis clos… On a voulu tendre la main et qu’on sorte de l’idée selon laquelle il y a, dans les stades, des comportements qui justifient des fermetures, qu’on puisse rénover le droit de ce point de vue-là. Il y a beaucoup de supporters qui ont joué le jeu, on a rencontré des ultras, des groupes, dirigeants, et il y avait une méfiance au départ. On a réussi à la lever. Et là, par quelques événements qui sont extrêmement graves, des ‘supporters’ sont en train de saper un travail de longue haleine. Aucun processus n’est lancé, mais une réunion de l’instance nationale du supportérisme, qui permet de retrouver beaucoup d’acteurs et présidée par la ministre Roxana Maracineanu, est prévue dans les deux prochains mois… Je pense que ce sera un des sujets au cœur de nos débats. ».

Le préfet des Alpes-Maritimes aurait voulu poursuivre la rencontre 

Pour l'instant, aucune décision n'a été prise quant au résultat de ce match. Les deux camps, par la voix de Pablo Longoria, le président de l'OM, comme celle de Jean-Pierre Rivère, pour l'OGC Nice se renvoient constamment la balle. Le président niçois reproche à son homologue de ne pas avoir voulu reprendre la rencontre, conformément à la décision de la LFP et du préfet des Alpes Maritimes Bernard Gonzalez. Ce dernier s'en est d'ailleurs expliqué auprès de RMC Sport : « Nous allons voir quelles mesures peuvent être prises sur le plan administratif. Il fallait poursuivre le match pour préserver l'ordre public et éviter l'émeute générale. Il y a souvent des incidents dans ce genre de match, il y en a eu sur la pelouse mais cela aurait pu être pire si les tribunes latérales s'y étaient mises. En sortie de stade, les supporteurs marseillais ont pu correctement être escortés. Il n'y a pas eu de désordre hors pelouse ou, peut-être, proche des vestiaires ce que je n'ai pas vu. C'est triste pour le sport, je suis un préfet sportif et ce n'est pas ce que l'on veut voir. Maintenant, il faut se demander quel sort réserver à ces tribunes, il y a matériellement des choses à envisager».

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