Fickou clashe l’ancien sélectionneur du XV de France
Jean de Teyssière

Elle revient de loin, cette équipe de France de rugby ! Désormais considérée comme favorite pour le titre final, c'était loin d'être le cas il y a huit ans, lors de la Coupe du monde 2015. Gaël Fickou fait parti des doyens de ce XV de France, bien qu'il ne soit âgé que de 29 ans. Et il raconte la période délicate traversée par la France entre 2012 et 2015, et n'hésite pas à tacler Philippe Saint-André, l'ancien sélectionneur à cette époque...

Dans trois jours, le XV de France affrontera l'Afrique du Sud en quart de finale de la Coupe du monde de rugby. Les coéquipiers d'Antoine Dupont, qui retrouvera sans doute une place de titulaire, voudront marquer l'histoire en remportant leur première Coupe du monde. Après les échecs de 1987, 1999 et 2011, l'heure est venue de transformer l'essai et mettre fin à des années de désillusions.

«Je souffrais en silence»

Interrogé par Le Figaro, Gaël Fickou explique que même si certains de ses coéquipiers trouvaient des excuses pour ne pas venir en équipe de France tellement la spirale négative était profonde, lui n'y a jamais songé : « Si j'ai déjà pensé à renoncer à l'équipe de France ? Non! Honnêtement, jamais, jamais. Ça restait une immense fierté. Mais, après, je souffrais en silence. C’était terrible parce que tu sais qu’il n’y a aucun moyen de renverser la vapeur. C’était une période où rien n’allait pour l’équipe de France. On ne nous donnait aucune idée sur la façon de jouer. Il n’y avait aucun contenu dans les entraînements, notre jeu n’était pas structuré. Et tout le monde était dans le déni. »

«Le staff, lui, n’était pas au niveau»

« Je pense que les joueurs étaient au niveau mais, il faut le dire, le staff (dirigé par Philippe Saint-André de 2012 à 2015), lui, n’était pas au niveau, tacle Fickou. Les entraîneurs, c’est comme un papa avec son fils. Si tu l’éduques, tu lui dis de bien manger, de se coucher tôt, de faire ses devoirs et de s’entraîner dur, dans 95% des cas, il va réussir. Mais si tu le laisses se coucher tard, manger des bonbons, ne pas faire de sport, tu as de fortes de chances qu’il devienne obèse et soit mauvais à l’école. En équipe, c’est pareil. Être exemplaire, ça vient du staff, ça vient de la direction qu’il te donne. Si la direction est bonne, tu es obligé de réussir. »

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