Antoine Dupont : « Un arbitrage pas au niveau »
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Déçus, mais surtout frustrés, les Bleus ont reconnu la victoire des Springboks ce dimanche soir en ¼ de finale de la Coupe du monde (28-29), mais ils ont aussi mis l’accent sur l’arbitrage du soir qui n’a pas toujours eu des décisions favorables au XV de France.

Eliminés de la Coupe du monde en quart de finale, le XV de France va mettre un peu de temps à digérer la défaite. La déception se comprend, la frustration aussi. Elles se conjuguent également avec le sentiment de ne pas avoir eu un arbitrage cohérent durant la rencontre. Un élément que n’a pas manqué de souligner Antoine Dupont en conférence de presse à l’issue de la rencontre. « Il me tarde de revoir des images. Il me semble qu’il y a des choses claires et évidentes qui me semblent facile à siffler et qui ne l’ont pas été, avoue le capitaine. Quand il y a une avancée de 60 mètres et qu’on ralentit un ruck, c’est facile à siffler. Je ne veux pas faire l’aigri qui râle sur l’arbitrage parce qu’il a perdu le match, mais je ne suis pas sûr que l’arbitrage ait été au niveau de l’enjeu aujourd’hui ».

« Il y a des décisions particulières »

« Ce n’est pas une seule personne qui arbitre, a continué Fabien Galthié après avoir écouté les propos de son capitaine. Il y a des TMO, des assistants. Ils ont le temps de regarder les images. Ils ont aussi le droit de participer à l’arbitrage. Je comprends la frustration des joueurs. Je leur demande d’être courageux. Moi je passerai outre, j’accepterai. Comme c’est déjà arrivé par le passé ». Des propos symboliques dans la bouche du sélectionneur qui faisait partie en tant que joueur de l’équipe battu par les Boks dans des conditions délicates en demi-finale de la Coupe du monde en 1995. Plus tard dans la soirée, Peato Mauvaka ne souhaite pas en dire plus sur l’arbitrage. « Antoine a tout dit » a balancé le talonneur toulousain. En suivant, Jonathan Danty a confirmé : « C’est difficile de dire mieux. Il y a le corps arbitral et aussi le gars dans les cabines. Il y a des décisions particulières. On voit que quelques images sont coupées, avant ça par exemple... » Jontahan Danty nous montre alors sa pommette droite martyrisée par un choc que le joueur juge illicite. A chaud, les joueurs ont plusieurs exemples d'erreurs de jugement à mettre en avant : les défenseurs Sud-Africains qui tardent à sortir des zones de rucks, notamment en fin de match, les coups de coudes, les hors-jeux... Côté public, le retour d’Etzebeth sur la pelouse après son carton jaune qui aurait pu être rouge, ou le sprint hors-jeu de Kolbe qui vient contrer la transformation de Thomas Ramos ont suscité de l'interrogation. Pour cette dernière, le ralenti proposé par les images de TF1 après le match montre clairement que l'ailier sud-africain part bien avant la course d'élan de Thomas Ramos. L'arbitre vidéo aurait donc du checker cette action. Autant de faits qui deviennent des petits détails qui comptent au final sur le tableau d’affichage.

Trop de cadeaux pour espérer gagner

A force de frustration, les Bleus sont peut-être sortis de leur match. Agacé par les fautes non sifflées, le langage corporel des joueurs a évolué et la connexion de l’équipe est devenue moins évidente au fil de la rencontre. Les regrets des Bleus sont aussi nourris par les cadeaux offerts aux Springboks, notamment en première période sur les deux premiers essais des Springboks. Et peut-être aussi par la performance XXL des champions du monde en défense, avec un banc de touche qui a une nouvelle fois fait basculer le match en deuxième mi-temps. Les Boks n’ont rien volé. On leur a tout offert.

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