Roger Federer et Rafael Nadal comptent désormais 20 Grand Chelem chacun. Le taureau de Manacor a rompu le silence sur cette rivalité.
Une Coupe des Mousquetaires au goût différent. Dans un Roland-Garros particulier, le premier avec un toit, le premier à la saveur automnale, Rafael Nadal a continué d'écrire l'histoire. Défait seulement deux fois sur l'ocre parisienne, le numéro 2 mondial a remporté le tournoi pour la treizième fois de sa carrière. Un sacre parachevé par la lourde victoire contre Novak Djokovic en finale. Grâce à ce titre, le taureau de Manacor a rejoint Roger Federer avec un 20e Grand Chelem. Des hauteurs inimaginables lors de leur premier affrontement. C'était à Miami en 2004. A l'époque, Federer n'a que deux Majeurs dans sa besace et Nadal est un talent prometteur. Pourtant, l'Espagnol crée la surprise en s'imposant 6-3 6-3. Le Suisse prend sa revanche lors de leur deuxième confrontation. C'était encore à Miami, l'année suivante, en finale.
« Nous avons partagé un morceau de vie »
La rivalité était lancée. L'une des plus grandes histoires de la petite balle jaune aussi. 16 ans après leur premier duel, les deux hommes sont encore dans les hauteurs du circuit. Dans un entretien accordé au Corriere della Sera, Rafael Nadal est revenu sur leur relation. « Roger Federer est l'un des plus grands hommes de l'histoire du sport. Pour moi ? C'est un compañero, un collègue. Il était mon grand rival, et cela nous a été bénéfique à tous les deux, et un peu au tennis aussi. Nous avons partagé un morceau de vie. Dans certains domaines, nous sommes semblables : nous nous soucions de la paix et du calme, de la famille. Dans d'autres, nous sommes différents. Il est suisse. Je suis latin. Nous avons des caractères différents, des cultures différentes, des modes de vie différents. Est-ce que notre relation a changé quand il est venu à l'Académie ? Rien n'a changé, parce que la relation était déjà bonne ; sinon, il ne serait jamais venu. Et je suis allé le voir en Suisse et en Afrique du Sud, pour jouer pour sa Fondation ». Une rivalité saine, devenue une formidable course à trois depuis l'émergence de Novak Djokovic.