XV de France : Il annonce du lourd pour Antoine Dupont
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Alors que le XV de France retient son souffle pour Antoine Dupont, qui pourrait faire son retour pour le quart de finale, très probablement contre l'Afrique du Sud, Pierre Pagès, qui a connu une blessure similaire au visage, se montre très optimiste quant à la présence du demi de mêlée français pour le choc.

Depuis jeudi, tous les regards sont tournés vers Antoine Dupont, sorti sur blessure contre la Namibie et dont la présence pour le quart de finale, face à l'Afrique du Sud selon toute vraisemblance, est toujours incertaine. Mais Pierre Pagès, ancien coéquipier du capitaine du XV de France, ne se montre pas particulièrement inquiet. Et l'ancien demi de mêlée de Vannes est bien placé pour en parler puisqu'il a connu la même blessure au visage que celle d'Antoine Dupont comme il le raconte.

Pierre Pagès évoque sa blessure, la même que Dupont

« Ma blessure était plus grave que celle d’Antoine. C’était à la suite d’un contact avec le crâne d’un coéquipier, ça avait tapé fort. J’ai eu une plaque en titane pour la fracture du zygomatique, une plaque résorbable pour la fracture du plancher orbital, plus une broche pour tenir la pommette. J’avais mis trois mois pour revenir, mais il y avait la broche à enlever. Et ce n’est pas les mêmes enjeux, c’était un tout autre contexte. Pour Antoine, ça dépendra de l’avis du staff médical. Il est quand même très bien entouré. C’est à lui de voir s’il est apte, après cet avis. Mais le connaissant, il va vouloir rejouer. Après ma blessure, je me suis fait faire un masque sur mesure, moulé sur mon visage, au CHU de Nantes. C’est un masque en Plexiglas, pour pouvoir absorber les chocs, tant que j’avais encore la plaque en titane. Parce que si j’avais un pet au même endroit, cela risquait de ne pas faire une fracture nette et ça pouvait être grave. Le masque permet de protéger l’endroit de la fracture, et de reporter sur tout le visage les impacts. Quand je recevais un coup sur la pommette, cela se répartissait un peu partout, sur le nez, le front. Cela amortit le choc. C’était un masque solide, comme un bouclier de CRS, avec un peu de mousse derrière. Il faisait moins de 5 mm d’épaisseur (la norme pour être acceptée par World Rugby). Mais je ne me rappelle pas qu’il ait fallu demander une autorisation », explique Pierre Pagès dans les colonnes du Parisien. Et visiblement, il ne semble pas plus inquiet que cela pour Antoine Dupont.

«C’est quelqu’un de très fort, de très résistant»

« Antoine est de toute façon beaucoup mieux suivi. Moi, c’était quand même un peu bricolé. Le masque, ce n’est pas le plus agréable à porter. Quand on a la tête dans un regroupement, il y en a toujours un pour te tirer dessus, il faut le remettre à chaque fois, c’est un peu casse-pieds. Mais ça ne m’a pas trop gêné dans la vision du jeu. C’est plus l’appréhension, au début. Elle est bien présente. Mais après les deux trois premiers contacts, on oublie. On s’y fait petit à petit. Pour Antoine, il y aura un peu d’appréhension aussi, mais il va comprendre direct. Moi je n’aurais pas pu reprendre contre l’Afrique du Sud, je me serais fait rouler dessus (rires), mais là, c’est Antoine. C’est quelqu’un de très fort, de très résistant. Il a un très gros mental aussi. J’espère qu’il va pouvoir la jouer, cette Coupe du monde. Il la prépare depuis quatre ans. C’est l’avis du staff médical qui comptera. C’est un bénéfice-risque à calculer. Mais je le connais, il fera tout pour jouer », ajoute-t-il.

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