Le Stade Toulousain, cet éternel champion !
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Au bout du bout d’un match de fou, le Stade Toulousain s’est offert une étoile de plus. Et au Capitole, les supporters ont fêté ça comme si c’était la première. Symbole d'un club et d'un peuple jamais rassasiés d'étoiles ou de Bouclier.

A Toulouse, ce lundi est pluvieux mais il est heureux. Heureux car les ondées ne viennent qu’éteindre les braises d’un week-end de feu qui a vu les joueurs du Stade Toulousain, loin des siens, conquérir une sixième étoile continentale, alors qu’au Capitole, près de 20 000 supporters étaient rassemblés pour vivre le match, et presque autant le lendemain pour accueillir le trophée et ses héros. A Toulouse, on ne se lasse pas des titres même s’ils sont nombreux et tombent aussi souvent que la pluie. On les savoure comme un premier. Surtout si la vibration est intacte. Et elle l’était encore ce samedi au moment où les coéquipiers d’Antoine Dupont sont allés au bout d’une prolongation pour terrasser enfin ce chat noir du Leinster qui les avait battus si souvent ces dernières années. Au bout d’un match suffoquant et intense qui ne ressemblait finalement en rien à ce que les Toulousains proposent habituellement, mais à tout d’une finale serrée, neutralisée, indécise, où des défenses exemplaires ont pris le pas sur des attaques dépourvues et têtues.

Dupont stratosphérique !

L’histoire retiendra que Toulouse se métamorphose à l’envie, au besoin. Etincelant de relances et jeux debout tout au long de la saison, les Rouge-et-noir ont cette fois construit leur succès grâce à une défense de fer, une abnégation au combat, une immense solidarité et un dépassement de fonction chez chacun qui mérite bien plus que des applaudissements. Ces joueurs-là, souvent présentés comme parmi les meilleurs à leur poste, notamment lorsqu’il faut faire vivre le ballon, ont démontré qu’il n’y avait pas de récompense sans sacrifice. Et donc qu’il faut parfois se résonner à ne pas tenir le ballon mais continuer à plaquer, encore et encore. Et ensuite viendra la lumière. L’histoire retiendra que Jack Willis, banni des siens outre-manche, et désormais certainement l’Anglais le plus respecté dans toute l’Occitanie. Qu’Antoine Dupont, encore une fois stratosphérique de volume et de précision, a aussi tous les atouts pour jouer en troisième-ligne. Et que Mathis Lebel, aussi génial en défense qu’en attaque, a bien l’étoffe pour être enfin l’autre grand ailier du XV de France.

Et maintenant le doublé ?

En ce lundi de pluie donc, les Toulousains réalisent enfin qu’il y a bien une sixième étoile à broder sur le maillot. Et que leur équipe, déjà héroïque, a encore des titres à défendre et des matchs à gagner. Le doublé est en vue, comme en 2021. Et rien ne semble impossible. Le Stade a déjà un pied en demi-finale et a toute la marge pour se préserver d’ici-là. Il ne restera donc que deux matchs à gagner pour un 23ème Bouclier. Un sacre de plus pour une génération dorée. Mais personne de s’en lassera. A Toulouse, même sous la pluie, on aime les lundis qui suivent les succès.

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