EXCLU - Philippe Dintrans : «Voir Ntamack se péter comme ça, ça me pose des questions…»
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

L’ancien talonneur de l’équipe de France et du Stado Tarbais (50 sélections), Philippe Dintrans, a une confiance aveugle en Fabien Galthié pour conduire les Bleus vers une victoire finale lors de la prochaine Coupe du Monde de rugby. Mais après la mésaventure de Romain Ntamack, il est inquiet que d’autres joueurs se blessent.

«Antoine Dupont, il faut le protéger»

Vous craigniez que d’autres joueurs importants se blessent ? Oui. Pourvu que ce ne soit pas Antoine Dupont. Il faut le protéger un peu.  Mais il faut qu’il joue aussi. C’est particulier. C’est bien différent du rugby de mon époque. Mais nous aussi on a connu des grosses blessures. Moi je me suis blessé un an avant la Coupe du monde 1987. Et finalement, je me suis retrouvé sur le banc de touche, parce qu’entre-temps Daniel Dubroca m’avait piqué la place. Et pourtant j’étais capitaine. Je m’en souviens bien. J’en ai souffert énormément. J’allais ramasser les ballons pour les copains. Ça va un moment… Certains disent qu’il s’agit de la meilleure équipe de France de l’histoire. Est-ce votre avis ? On verra s’ils arrivent en finale. Nous, on a perdu en finale. Qu’ils arrivent en finale, et surtout qu’ils la gagnent. Moi je suis remonté comme une pendule pour ça. Toutes mes pensées vont vers eux.

«Je suis malheureux pour Brice Dulin»

La sélection des 33 joueurs annoncée lundi dernier vous semble-t-elle cohérente ? Dans l’ensemble, elle me paraît logique et cohérente. Je suis un peu malheureux pour Brice Dulin. C’est un bon gars. Mais il y en a d’autres qui sont bons à ce poste. C’est aussi une question de feeling. Et de savoir qui va vous apporter quoi. Ça se joue à rien du tout. Que pensez-vous de l’élan populaire autour des Bleus et de cette Coupe du monde ? Ça me donne envie de rejouer au rugby (rires…). Mais faisons gaffe quand même de ne pas nous laisser emporter par notre enthousiasme. La vérité : c’est celui qui tapera le plus fort qui gagnera. Celui qui tapera au pied de 80 m plutôt que de 70 m, ceux qui entreront en mêlée beaucoup plus fort, ceux qui pousseront plus fort. Le plus fort et le plus longtemps ! C’est une devise que j’avais. Et elle est encore d’actualité. Avec ça, tu as des chances de gagner. Celui qui tape le plus fort et le plus longtemps gagnera. On est des boxeurs par moment. Philippe Dintrans se confie sur ses années rugby dans un livre, écrit par Olivier Garochau, à paraître prochainement aux éditions CAIRN : "Dintrans, une épopée de rugby"

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