A moins d’un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, le sport français s’organise pour répondre présent. Si pour les stars tricolores, la voie est toute tracée pour représenter la France, pour certains athlètes, la tâche est plus complexe. En Mayenne, la spécialiste du 400 mètres Sounkamba Sylla a décidé de tout sacrifier pour réaliser son rêve olympique. Portrait.
Le compte à rebours a commencé. Tous les sportifs français qui rêvent de briller aux prochains Jeux Olympiques de Paris 2024 entrent dans la dernière ligne droite. Au bout, il y a très souvent l’objectif de toute une carrière. Le Saint Graal d’une médaille olympique, peu importe son métal, est dans tous les esprits des athlètes tricolores. Des sportifs qui reçoivent le soutien de leur fédération, de leur club, de leurs sponsors ou encore de leur région. Mais cet accompagnement cinq étoiles, qui permet aux athlètes de se concentrer uniquement sur l’entraînement et la recherche de performances, n’est pas le lot de tous les sportifs de haut-niveau. Beaucoup doivent trouver des solutions par eux-mêmes pour construire le rêve d’une participation à ces fameux « JO ». C’est le cas d’une athlète mayennaise, SounkambaSylla (25 ans). Après avoir participé aux Jeux de Tokyo, cette spécialiste du 400 mètres rêve de prendre part à la grande fête de Paris 2024.
« J’ai dû prendre une grande décision… »
Avec un record personnel à 52’’32, Sounkamba Sylla compte parmi les meilleures athlètes françaises de sa discipline. Elle faisait d’ailleurs partie du relai 4x400 m présent aux derniers championnats du monde de Budapest (9e). Mais pour se donner toutes les chances de décrocher un billet pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, la Mayennaise a pris une grande décision : « Des Jeux, en France, pour un athlète, c’est tout simplement incomparable, confesse SounkambaSylla. Je veux me donner toutes les chances de pouvoir y participer et d’y briller. Mais pour ça, il faut que je m’entraîne et que je ne fasse que ça. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Je travaille, j’ai des obligations. Pour que ce rêve olympique soit possible, j’ai dû prendre une grande décision… » Avec l’appui indispensable de son employeur (Bricoman), l’athlète lavalloise va se mettre en disposition pendant un an. Tout donner pour pouvoir s’entraîner. Et n’avoir aucun regret face à l’objectif ultime de toute une carrière.
Spécialiste du 400 m et membre du relai 4x400 m français, Sounkamba Sylla se lance dans la quête des Jeux Olympiques de Paris 2024Une campagne de crowdfunding vient d'être lancée et mobilise déjà toute la Mayenne derrière son athlète ??https://t.co/TuH6rhSdd5 pic.twitter.com/S4x4bzIFt5
— Alexis BERNARD (@AlexisBernard10) October 12, 2023
Toute une région derrière elle !
Pour prétendre à disposer des mêmes conditions d’entraînement que les meilleures du circuit mondial, Sounkamba ne doit pas uniquement faire le sacrifice de son salaire. Il lui faut également financer le reste de la panoplie indispensable de l’athlète de très haut-niveau. Un staff pour l’accompagner et la préparer, une équipe médicale capable de répondre à ses différents besoins, des déplacements, des équipements et tous les frais inhérents à cette vie intégralement dédiée à l’entraînement et ses compétitions. Pour cela, toute une région se mobilise pour tenter de réunir les 20 000 euros nécessaires à la construction de ce rêve olympique, notamment au travers d’une cagnotte mise en place par un comité de soutien. Plusieurs mécènes locaux, convaincus du potentiel de Sounkamba Sylla, ont déjà confirmé leurs engagements. Touchés par son histoire et son envie de représenter les couleurs de son territoire, les Mayennais sont de plus en plus nombreux à contribuer au succès d’une opération qui embarque bien plus qu’une simple athlète dans ce projet un peu fou. Si elle parvient à obtenir les fonds nécessaires et à se concentrer sur son objectif ultime, Sounkamba ne sera certainement pas seule au moment de lever les yeux vers les anneaux olympiques, dans un an. Toute une région sera debout pour soutenir son « flambeau ». La représentante d’un département qui a déjà vu ses couleurs portées par des athlètes comme Gérard Lelièvre (Marche), Laurent Fombertasse (Haltérophilie), Marc Madiot (Cyclisme), Manuela Montebrun (Marteau), François Pervis (cyclisme sur piste) ou encore Gabriel Bordier (Marche).