Pilote de Formule 1 entre 2001 et 2006, Juan Pablo Montoya a eu le temps de laisser une trace dans la discipline reine du sport automobile. Le Colombien s'est effectivement distingué par son pilotage agressif, souvent à la limite, même contre Michael Schumacher. D'ailleurs, Montoya se présente lui-même comme «un vrai conn*rd» en piste, surtout quand il fallait se frotter au Baron Rouge.
Comme de nombreux sports, la Formule 1 a largement évolué, notamment avec l'apparition des réseaux sociaux qui crée une proximité avec les fans, mais également pour les pilotes entre eux. Une situation que regrette Juan Pablo Montoya. Pilote de F1 entre 2001 et 2006 chez Williams puis McLaren, le Colombien a laissé un souvenir impérissable dans le paddock, à savoir celui d'un pilote très agressif et qui n'était pas là pour se faire des amis, et surtout pas Michael Schumacher qui était alors à l'apogée de sa carrière à cette époque. Une époque révolue qui semble clairement manquer à Juan Pablo Montoya.
Schumacher ⚔️ Montoya
— Formula 1 (@F1) March 28, 2023
What a great battle from 2002! 👏#AusGP #F1
«Quand on est gentil, c’est difficile d’être un connard»
« Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, les coéquipiers sont les meilleurs amis du monde ! Ils vont dîner, ils jouent au padel ensemble ! À mon époque, on ne parlait à personne. Je parlais à Fernando Alonso, et c’est toujours le cas, et à Rubens Barrichello. Felipe Massa parfois, mais c’est tout. C’était très hostile. Vous ne parliez à personne. Chip Ganassi a eu l’une des meilleures répliques de tous les temps. J’étais gentil avec quelqu’un, je n’étais pas agressif quand je faisais la course avec lui. Il m’a dit : "Si tu veux des amis, amène-les, tu n’es pas là pour te faire des amis". C’est vrai. Maintenant, tout le monde parle et tout le monde est gentil. Mais quand on est gentil, c’est difficile d’être un connard. C’est difficile de faire une manœuvre pour pousser un gars de la piste, si on l’aime bien. Si c’est le gars avec qui vous avez dîné hier soir ? C’est plus difficile de jeter la voiture à l’attaque. Ce n’est pas aussi impitoyable. Aujourd’hui, les règles ne sont plus aussi extrêmes. À mon époque, on pouvait les pousser de la piste ! », lâche-t-il dans le podcast Beyond the Grid de la F1.
«J’étais un vrai connard, quand je lançais la voiture, ils savaient que je ne m’écarterais pas du chemin»
Juan Pablo Montoya a été relancé plus précisément sur ses batailles en course avec Michael Schumacher, le pilote le plus rapide durant la période d'activité du Colombien. Et l'ancien pilote McLaren regrette le manque d'agressivité à l'époque sur le septuple champion du monde, rappelant au passage qu'il refusait de se laisser faire, quitte à passer pour le méchant. « Ce qui était ennuyeux avec Michael ? C’est que personne ne faisait la course avec lui. Personne ne lui résistait. Quand il arrivait de l’arrière, c’était "ah, Michael arrive, pousse-toi de là". C’est ce qui me mettait hors de moi. C’était "oh, c’est Michael, ne foire pas avec Michael". Il y avait tellement de respect. Mon approche de la course ? J’étais un vrai connard en course. Les gens pensaient que j’étais fou, et ça marchait. Quand je lançais la voiture, ils savaient que je ne m’écarterais pas du chemin. Vous aviez deux choix : vous me laissiez de la place ou c’était l’accident », conclut Juan Pablo Montoya, qui regrette donc clairement le chemin pris par la F1.