Thierry Granturco, avocat spécialiste du sport, a estimé que l’OM avait « de bonnes chances de limiter la casse » concernant le fair-play financier qui menaçait le club.
Surveillé de très près par le fair-play financier et l’UEFA pour ses déficits financiers ces dernières saisons, l’Olympique de Marseille échappe au pire. En juin 2019, le club marseillais avait signé un accord de règlement avec la chambre d’instruction de l’Instance de contrôle financier des clubs de l’UEFA (ICFC) concernant le fair-play financier. Un accord qui soumettait notamment le club marseillais à vendre pour 60M€ de joueurs avant le 30 juin 2020. Celui-ci n’est plus valable, comme l’avait annoncé L’Équipe, mais il est reporté à une date ultérieure. Après que les dates du mercato estival aient été décalées, l’OM avait de bons arguments pour gagner face à l’UEFA. C’est ce qu’estime un avocat spécialiste du sport.
« L’OM avait de bonnes chances de l’emporter »
Interrogé par Le Phocéen, Thierry Granturco a estimé que l’OM n’avait pas volé sa victoire concernant le fair-play financier. « Il aurait été totalement injuste que l'OM soit exclu de cet assouplissement du FPF », affirme l’avocat. « Évidemment, le club s'était engagé à vendre pour 60 M€ avant le 30 juin, mais il n'a échappé à personne que cette date avait explosé en vol avec la crise et l'arrêt des championnats qui a suivi. De fait, les dates du mercato estival 2020 ont été décalées parce que les grands championnats européens ont repris. Cette échéance n'a donc plus de sens puisque le marché va se poursuivre jusqu'à début octobre. C'est pour cela que je restais assez optimiste pour l'OM. Pour moi, une équipe de dirigeants et de juristes bien huilée pouvait légitimement plaider ça et obtenir une certaine souplesse. Ils avaient de quoi aller devant l'UEFA en prouvant qu'ils auraient pu être prêts si le mercato s'était déroulé normalement, et c'est aussi le cas devant la DNCG d'ailleurs. Là, compte tenu de ce mercato décalé, il est facile d'expliquer que l'Angleterre, l'Espagne, l'Allemagne ou l'Italie vont différer leurs achats, et que ce n'est pas avec le mercato franco-français que l'OM pourra obtenir ces 60 M€. Cet argument, ajouté aux pertes de droits TV, billetterie et sponsoring entraînées par l'arrêt de la L1, tenait parfaitement. Car si les juges de l'ICFC sont raides, ils sont quand même conscients de cette particularité française. L'OM avait de bonnes chances de l'emporter, ou au moins de limiter la casse ».