Cyclisme : Pogacar les écoeure tous, c'est du jamais vu !
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Sans surprise, Tadej Pogacar a écrasé la concurrence pour s'offrir le Tour de Lombardie pour la quatrième fois de suite. Le Slovène confirme qu'il réalise une saison stratosphérique qui continue de susciter les doutes, notamment face à la facilité déconcertante avec laquelle le champion du monde domine ses adversaires. Quoi qu'il en soit, Pogacar marque l'histoire du cyclisme et entre encore un peu plus dans la légende.

Il banalise l'exceptionnel. Samedi, Tadej Pogacar s'est largement imposé sur le Tour de Lombardie dont il était l'immense favori. Ce n'est donc pas une surprise, mais même son avance surréaliste sur le deuxième, Remco Evenepoel, n'étonne plus personne. Le Slovène entre un peu plus dans l'histoire du cyclisme à chaque fois qu'il prend le départ d'une course. Imbattable, le champion du monde est sur une autre planète depuis le début d'une saison qui l'a fait entrer dans une autre dimension dans la légende de son sport.

Pogacar dans la légende du cyclisme

En effet, les chiffres de cette victoire sur le Tour de Lombardie donnent le vertige. D'une part, Tadej Pogacar a réussi l'exploit de remporter le Tour de Lombardie pour la quatrième fois de suite. Seul Fausto Coppi en avait fait autant jusque-là entre 1946 et 1949. Une autre époque. Comme celle d'Eddy Merckx. Et pourtant, Pogacar a également fait une performance digne du Cannibale qui avait remporté le Tour de Lombardie 1971 avec 3'31'' d'avance sur son dauphin. Le Slovène a fait presque aussi bien en s'imposant avec 3'16'' d'avance sur Remco Evenepoel, champion olympique et troisième du dernier Tour de France. C'est dire l'exploit de Pogacar qui égale des performances dignes d'une époque durant laquelle le niveau du peloton était beaucoup moins dense.

Mais même lorsque l'on compare aux performances du XXIe siècle, le triple vainqueur du Tour de France est tout en haut. Avec 7 Monuments remportés dans sa carrière (4 Tours de Lombardie, 2 Liège-Bastogne-Liège et 1 Tour des Flandres), Pogacar se retrouve à égalité avec Tom Boonen et Fabian Cancellara, deux des plus grands coureurs de Classiques de l'histoire du cyclisme. Mais le Slovène n'a rien à leur envier, puisqu'il a remporté 7 des 15 Monuments dont il a pris le départ. Soit un taux de réussite de 47%. Sa cinquième place sur Milan-San Remo en 2022 est d'ailleurs son plus mauvais résultat. Mais le chiffre qui résume le mieux l'hégémonie de Tadej Pogacar est son nombre de victoires cette saison, à savoir 25. Au XXIe siècle, seul Alessandro Petacchi avait fait aussi bien, c'était en 2005. Mais l'Italien est un pur sprinteur. Contrairement à Pogacar qui s'adapte à tout pour entrer dans l'histoire.

«On regardera ça à la fin de ma carrière»

Après cette course historique, Tadej Pogacar, qui s'est imposé avec une facilité déconcertante, est d'ailleurs revenu sur sa nouvelle victoire au Tour de Lombardie. « Chaque victoire est spéciale et celle d'aujourd'hui (samedi) aussi. L'équipe a travaillé si dur pour chaque victoire obtenue, comme aujourd'hui encore car c'était une grande journée, une longue course, toute la pression était sur notre équipe, donc je pense qu'on a fait un bon travail et je suis très heureux de gagner collectivement. Nous avions prévu une tactique comme ça. Le Tour de Lombardie est si difficile, dans les 40 derniers kilomètres c'était un duel d'homme à homme et je savais qu'avec un bon avantage au sommet (de la Colma di Sormano, à 42 kilomètres de l'arrivée), je pouvais arriver seul. Remco Evenepoel est revenu un peu dans la descente (à 1') mais il était à fond, je pense. J'ai essayé d'accélérer ensuite pour recreuser quelques secondes et remporter la bataille mentale. Et je me disais aussi que c'était la fin de saison pour me motiver (sourire) », confie-t-il dans des propos rapportés par L'EQUIPE. Relancé sur sa place dans l'histoire, Tadej Pogacar préfère ne pas y penser pour le moment : « On regardera ça à la fin de ma carrière. » Il faut dire que le Slovène vient tout juste d'avoir 26 ans et a encore tout le temps d'écœurer encore un peu plus la concurrence.

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