Cyclisme - Mondiaux : Pogacar ? Son constat fataliste
Alexandre Higounet

A l’occasion des championnats du monde disputés dimanche dernier et remportés par Tadej Pogacar au terme d’un raid phénoménal, l’équipe de France a tenu son rang malgré l’abandon rapide sur chute de Julian Alaphilippe. Pour cyclismactu.net, Cyrille Guimard confirme, tout en dressant au passage un constat fataliste sur les forces en présence.

Interrogé au micro de cyclismactu.net, Cyrille Guimard a livré son analyse sur la prestation de l’équipe de France lors des championnats du monde dimanche dernier, remportés par Tadej Pogacar après un raid impressionnant de quasiment 100 kilomètres. Pour l’ancien sélectionneur et directeur sportif de Greg Lemond, Laurent Fignon et Bernard Hinault, les Bleus n’ont pas grand-chose à se reprocher durant l’épreuve, livrant en cela un constat implacable sur les forces en présence sur la ligne de départ, rappelant la froide et dure réalité physiologique.

« Quand il faut 600 watts pour suivre Pogacar, tu les as ou tu ne les as pas »

Cyrille Guimard a notamment analysé : « Sur un tel parcours et avec les coureurs que nous avions, l'équipe de France a été à sa place. Elle ne pouvait pas jouer avec Tadej Pogacar, Remco Evenepoel ou Mathieu van der Poel. Le seul qui a existé un petit peu, c'est Pavel Sivakov, mais il a vite explosé dans la roue de Pogacar. Romain Bardet a fait une belle course, sérieuse, constante. Après, il ne faut pas s'inventer d'excuses, les Français n'étaient pas au niveau quand ça attaquait. Quand il faut 600 watts pour suivre, soit tu les as, soit tu ne les as pas, c'est tout ».

« Nos leaders depuis ces dernières années ne vont pas progresser »

L’équipe de France de Thomas Voeckler a d’autant moins de choses à se reprocher que le seul coureur capable de lutter un minimum à ce niveau, son leader Julian Alaphilippe, a dû quitter la course au bout de 35 kilomètres sur chute. Dans ces conditions, tout devenait plus difficile. Guimard le reconnaît aisément, et note qu’il faudrait désormais qu’une nouvelle génération prenne le relais : « Je crois qu'on a eu une très belle période avec notamment Julian (Alaphilippe), qui a bien emmené l'équipe de France sur les Championnats du monde et a aussi fait quelques grands numéros sur le Tour de France, mais ceux qui étaient les leaders de la France ces sept ou huit dernières années ne vont pas progresser aujourd'hui, et certains vont même se retirer, comme Romain Bardet ».

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