Cyclisme - Mondiaux : « Cette année, Tadej n’est pas normal », le constat fataliste d’Evenepoel
Alexandre Higounet

Vaincu par Tadej Pogacar, qui est parti seul à 100 kilomètres de l’arrivée lors du championnat du monde, éparpillant les grandes équipes lancées à sa poursuite, c’est peu dire que Remco Evenepoel, l’autre favori, n’a pas compris ce qu’il lui est arrivé sur les routes de Zurich dimanche dernier, avouant sans détours qu’il n’avait pas anticipé que Pogacar serait capable d’accomplir un tel exploit.

Dimanche dernier, lorsque Tadej Pogacar s’est lancé dans une offensive folle à plus de 100 kilomètres de l’arrivée des championnats du monde, Remco Evenepoel, l’autre favori pour le titre, n’était pas dans la roue du champion slovène, pas inquiet devant ce mouvement de course. Dans des propos rapportés par cyclingnews.com, le leader de l’équipe belge a ainsi raconté : « Je veux dire, au moment où il attaque au sommet de la montée, je me trouvais à côté de Mathieu Van der Poel. Nous avons pensé que c’était un mouvement suicidaire et que tout allait se regrouper. Mais au bout du compte, il était dans un grand jour et a roulé aussi vite que nous l’avons fait à sa poursuite, alors il le mérite. Lorsque l’on regarde sa saison, il est celui qui mérite de porter le maillot de champion du monde ».

« Je pensais que nous avions le contrôle de la situation »

Et lorsqu’il revient sur la course, le fait est qu’Evenepoel laisse clairement entendre qu'il n'a pas vraiment compris ce qu’il lui est arrivé, ni comment il s’est retrouvé à perdre une course avant même qu’elle n’ait réellement commencé pour lui : « Je pensais que nous avions le contrôle de la situation et j’ai dit à Tiesj Benoot que si nous parvenions à maintenir l’écart à 50 secondes, ce serait parfait. Dans une course, vous pourriez dire que c’est aisément contrôlable, surtout avec le vent de face sur la partie la plus longue de la montée. Quand nous sommes de nouveau arrivés sur la montée raide, j’ai vu mes gars passer derrière. Il ne restait plus que Tim Wellens et Maxim Van Gils pour rouler. J’ai alors dit à Maxim : ‘’Roule à bloc jusqu’au sommet et ensuite j’essaierai de relancer la course’’. Mais je pense que Tadej était juste dans une journée spéciale ».

« Il mérite son titre, de notre côté, il n’y a pas de raison d’être triste »

A l’arrivée, le Belge est resté incrédule, persuadé qu’il avait fait ce qu’il fallait : « Je ne referais pas les choses différemment. Nous avons contrôlé la course avec Victor Campenaerts puis accéléré dans la descente pour mesurer quels pourraient être les dégâts. Il est clair que certaines équipes pouvaient perdre des éléments, mais il y avait encore tellement de km parcourir. Chaque gars normal vous dirait que 100 kilomètres dans ces conditions, c’est beaucoup trop long, mais je pense que cette année, Tadej n’est pas normal. Comme je l’ai dit, il mérite son titre. De notre côté, il n’y a pas de raison de nous rendre fous ou tristes avec cette course. Nous avons essayé, nous avons fait le maximum ».

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