Cyclisme - Mondial : Pourquoi l’équipe de France peut nourrir autant de regrets avec Alaphilippe ?
Alexandre Higounet

En perdant Julian Alaphilippe sur chute lors de l’épreuve sur route des championnats du monde dimanche, l’équipe de France est peut-être passée à côté d’un gros résultat. Car le scénario de la course aurait parfaitement correspondu à un Alaphilippe en grande forme. Analyse.

Dimanche dernier, à l’occasion des championnats du monde, Julian Alaphilippe a été contraint rapidement à l’abandon suite à une chute intervenue au 35ème kilomètre. Leader de l’équipe de France, Alaphilippe devait abandonner ses équipiers l’épaule déboitée.

« Au vu de son état de forme actuel… »

Après la course, les coureurs français et le staff exprimaient de grands regrets malgré la très belle course opérée par les Français sans leur atout numéro un. Bardet a notamment déclaré, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Je ne sais pas si je peux être content de ma prestation... Il y a pas mal de regrets en vrai. J'ai été pas mal actif en début de course, et quand je vois qu'il me manque 200 mètres en haut du dernier faux plat pour basculer devant, je sais où je peux retrouver cette énergie qui a manqué. J'ai aussi fait beaucoup d'efforts à contretemps aujourd'hui (dimanche), donc sur le résultat brut, je pense qu'il y avait moyen de faire mieux. L'abandon de Julian Alaphilippe ? On a pris un coup au moral en le perdant sur chute très rapidement ». Thomas Voeckler, le sélectionneur des Bleus, exprimait lui aussi de grands regrets : « Au vu de son état de forme actuel, du niveau qu'il avait retrouvé et du circuit, la perte de Julian Alaphilippe a été énorme. Je ne suis pas en train de vous dire qu'il aurait pu faire quelque chose face à Pogacar, mais quand Julian abandonne au bout de 35 kilomètres, on se dit que ce n'est pas top, et c'est un euphémisme de dire ça. Il nous a manqué, c'est un élément indispensable, mais ça fait partie du vélo et il faut savoir relativiser ».

Lui aurait probablement tenté d’accompagner Pogacar dans son raid

Il est vrai qu’à l’analyse, Julian Alaphilippe aurait probablement trouvé un excellent moyen d’expression dans ce scénario débridé. Comme il était parti pour courir à l’avant, il y avait d’ailleurs de grandes chances qu’il suive Pogacar lors de son attaque, et compte tenu de ses excellentes jambes actuelles, Alaf’ aurait pu l’accompagner beaucoup plus loin dans son raid que Pavel Sivakov, passant des relais avec le maximum de parcimonie possible, et à défaut de le dominer dans le final, il aurait pu espérer sécuriser une deuxième place.

Articles liés