Légitimé par son excellente saison 2023, qui vient confirmer qu’il avait la victoire dans une grande classique dans les jambes, Valentin Madouas est en position d’espérer une équipe de top niveau à son service pour l’aider dans sa quête. A l’occasion d’un entretien accordé sur le site de l’équipe Groupama-FDJ, le champion de France paraît prêt à assumer cette ambition. Analyse.
Valentin Madouas, le multitâche de la Groupama-FDJ, capable de briller sur tous les terrains et sur toutes les courses, sort d’une saison particulièrement convaincante, même s’il n’a pas pu reproduire cet été un Tour de France aussi convaincant que l’an dernier (20ème au général final cette saison contre 10ème en 2022). Non seulement Madouas a remporté la Bretagne Classic, qui reste une course de très haut niveau, et le championnat de France au terme d’une journée incroyablement difficile où il s’est avéré être le plus fort, mais il a confirmé qu’il avait dans les jambes la victoire dans un Monument, avec une 5ème place à Liège Bastogne Liège, qui fait suite à sa 2ème place au Tour des Flandres l’an dernier, et surtout avec sa 2ème place aux Strade Bianche, qui si elle n’a pas la qualification de « Monument » n’en reste pas moins aujourd’hui l’une des courses les plus difficiles de la saison, tant par son profil que par les concurrents au départ.
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— le10sport (@le10sport) November 24, 2023
« Il nous faut des équipiers qui soient plus loin avec nous dans le final »
Tout cela permet aujourd’hui à Madouas de disposer d’une réelle légitimité et crédibilité au haut niveau, qui devrait se traduire dans le statut dont il bénéficie au sein de l’équipe Groupama-FDJ, ainsi que des moyens qu’elle met à son service pour l’aider dans sa quête d’une grande classique. Lors de l’entretien qu’il a accordé sur le site de l’équipe, on peut d’ailleurs lire entre les lignes que Madouas espère disposer d’une réelle armada autour de lui en 2024 : « Une victoire dans une grande classique ? C’est atteignable. On tombe à chaque fois sur des coureurs qui raflent tous les Monuments, donc c’est compliqué de s’en défaire, mais on a encore vu avec le top-5 de Stefan sur Paris-Roubaix qu’on tournait autour. L’opportunité se présentera à un moment donné. On progresse d’année en année. On avait un bon collectif, soudé, et c’est à Stefan et moi-même de le tirer vers le haut, pour qu’il soit encore plus fort et homogène, et qu’on puisse jouer au très haut niveau tous ensemble. Si on veut être maîtres de notre destin, c’est à nous de tenter des choses et de ne pas avoir peur de perdre des courses pour les gagner. Ce sont des belles paroles, et c’est plus facile à dire qu’à faire, car on fait face à de très gros effectifs avec Ineos Grenadiers, Jumbo-Visma voire Soudal-Quick Step. Mais je pense qu’on peut être juste derrière. Il faut maintenant avoir l’opportunité et la saisir. On ne l’aura pas sur toutes les courses, il faut être réaliste. On subira parfois, mais on l’aura, et dès qu’on l’aura, ce sera à nous de prendre notre destin en main. Stefan est dans la même optique que moi, il travaille aussi pour. Je pense aussi qu’on a de très bonnes recrues cette année pour combler le manque qu’on avait, et ces recrues vont nous faire beaucoup de bien. Il nous faut des équipiers qui soient là encore plus loin dans le final des courses. C’est ce qui nous permettra d’aller gagner une grande classique prochainement ».
« Avec le départ de Thibaut et Arnaud, plus de responsabilités reposeront sur moi »
D’ailleurs, le champion de France ne recule pas devant les responsabilités du leadership, loin de là : « C’est quelque chose d’important pour moi, d’autant qu’avec le départ de Thibaut et d’Arnaud de l’équipe, plus de responsabilités reposeront sur moi l’an prochain. C’est quelque chose que j’ai envie de faire perdurer, et je veux prouver que je peux prendre leur suite. Ce sera à moi de le prouver sur le terrain, de créer un groupe, des liens avec des coureurs, de tirer tout le monde vers le haut niveau pour gagner des courses. Moi, je dois gagner des courses, mais il faut aussi fédérer des personnes autour de moi et c’est un beau challenge que je me fixe pour les prochaines années. Ça se travaille, et c’est naturel à la fois. Remercier les coureurs, c’est la base. Être respectueux et réglo, c’est le premier pas pour fédérer autour de soi. Il ne faut pas jouer un jeu, savoir être franc et nature. Thibaut en est un parfait exemple, et il savait dire quand c’était bien fait ou mal fait, et expliquer pourquoi. C’est ce schéma là que j’aimerais suivre. Je prends aussi de l’assurance avec mes résultats. Il y a encore quelque temps, je ne me sentais pas légitime par moments car je n’avais pas encore eu de résultats ou certaines victoires par rapport à d’autres coureurs. Mais au fur et à mesure, on prend de l’envergure, de l’expérience et de la confiance en soi. C’est ce qui me permet de fédérer de mieux en mieux autour de moi, et de fédérer aussi l’équipe entre elle. C’est un rôle que j’ai envie d’avoir ».