Cyclisme : Gaudu-Martinez-Madouas, Madiot acte le nouveau pouvoir
Alexandre Higounet

Avec le départ à la retraite de Thibaut Pinot, auquel s’ajoute la fin de contrat d’Arnaud Démare, qui a signé chez Arkea-Samsic, les deux grands leaders de la Groupama-FDJ sur la dernière décennie s’en sont allés, laissant la place à l’exercice d’un nouveau leadership, comme Marc Madiot l’a entériné lors de son interview accordée à cyclismactu.net.

A l’occasion d’un entretien accordé à cyclismactu.net, Marc Madiot a évoqué le changement d’ère qui intervient cet hiver à la Groupama-FDJ, avec la retraite de Thibaut Pinot et le départ d’Arnaud Démare, qui ouvrent la porte à un nouveau leadership, incarné par David Gaudu et les deux grands espoirs Lenny Martinez et Romain Grégoire, sans oublier Valentin Madouas pour les classiques. Après les années Casar et McGee, à qui Pinot et Démare avaient succédé, la nouvelle génération arrive à l’heure pour prendre la relève. Un changement qui nécessitera de nouveaux arbitrages et de nouveaux équilibres au sein de l'équipe, que la saison 2024 devrait permettre de trouver, même si le staff devra veiller à ce que les choses se passent naturellement.

« Ainsi va la vie d’une équipe sportive »

Madiot a notamment déclaré : « Oui, le temps passe, les années s'enchaînent, se succèdent. La preuve, Thibaut a passé 14 années avec nous et on ne les a pas vues passer. Il faut anticiper et la vie est un éternel recommencement. Des coureurs partent, d'autres arrivent, ainsi va la vie d'une équipe sportive. Je suis quand même là depuis un bon nombre d'années, donc progressivement et successivement les effectifs évoluent et bougent. Je me souviens encore de l'époque Sandy Casar, Jacky Durand, Bradley McGee et autres. Aujourd'hui, c'est l'époque Démare-Pinot qui se termine. Maintenant on a les David Gaudu, Valentin Madouas, Romain Grégoire, Lenny Martinez... qui s'installent ».

« Arnaud Démare ? Je sais qu’on aura des contacts un jour »

Dans ce continuum qu’est le changement de générations, Marc Madiot est revenu sur le départ d’Arnaud Démare, son sprinter historique qui s’en est allé brouillé, avec la sensation que son grand apport à l’équipe pendant de très longues années n’a pas été reconnu à sa juste valeur, lui qui a par exemple apporté à l’équipe l’une de ses deux victoires en grandes classiques ces dernières années avec Milan San Remo (Thibaut Pinot ayant lui remporté le Tour de Lombardie) : « La vie est ainsi faite, on se retrouve avec des choix à effectuer. Des choix d'un niveau sportif et économique. C'est sûr que quand tout se passe bien, on peut réguler la situation pour l'intérêt de tous, c'est formidable. Mais, malheureusement, il y a parfois des moments où c'est difficile à réaliser, on a des contraintes. Arnaud avait aussi des attentes que l'on n'a pas pu combler, mais ça c'est la vie économique d'une équipe, il faut faire avec. Je suis triste et déçu que la relation se soit un peu abîmée avec ce moment délicat avec lui. Mais je reconnais son talent, je sais tout ce qu'il a apporté à l'équipe et j'espère qu'on retrouvera une relation apaisée et tranquille avec le temps. (…) C'est une situation que l'on avait peu connue jusqu'à maintenant et que l'on commence à rencontrer. Aujourd'hui, on est face à des équipes mastodontes, qui n'ont pas de limites de budget, qui influencent le marché en terme de contrats. Donc on doit faire des arbitrages et on se retrouve dans des situations délicates. A partir du moment où on ne joue pas dans la même catégorie que INEOS Grenadiers, UAE Team Emirates ou Jumbo-Visma, qui ont plus du double de notre budget, qui n'ont pas les mêmes contraintes... ça complique la situation. (…) Arnaud ? Je n'ai pas eu de contact avec lui, mais je sais que j'en aurai à un moment ou à un autre. J'espère qu'on aura l'occasion de discuter tranquillement ».

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