WWE - JO Paris 2024 : Ils font le grand saut !
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Paris devient la capitale du monde à partir du 26 juillet, date de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2024. Jusqu’au 11 août, les athlètes du monde entier vont se disputer les médailles à travers 43 disciplines. Et certaines d'entre elles ont parfois servi de passerelle vers un divertissement sportif : le catch et sa principale fédération la WWE.

Considéré comme un divertissement sportif, le catch souffre d’une mauvaise réputation dans l’esprit des personnes étrangères à la discipline. Pourtant, cette dernière requiert de solides compétences, notamment sportives. Certains athlètes issus d’une autre discipline ont d’ailleurs tenté la transition, après une aventure aux Jeux olympiques. Un passé glorieux qui n’a pas toujours été gage de réussite.

Gable Stevenson et Tamyra Mensah-Stock – JO de Tokyo 2020

L’un des derniers en date se nomme Gable Stevenson, auteur d’un bref passage à la WWE, l’organisation reine du catch. Vainqueur d’une médaille d'or en lutte libre chez les moins de 125 kg aux Jeux olympiques de Tokyo, l’Américain n’a pas traîné avant de réaliser sa première à la WWE comme simple invité en apparaissant lors de SummerSlam quelques jours après son sacre pour présenter sa médaille aux spectateurs de l’Allegiant Stadium à Paradise (Nevada). Les deux parties annonceront leur union en septembre 2021, aventure qui vire au fiasco avec un départ acté au début de l’année 2024, après quelques rares apparitions à l’écran et seulement 17 matches au compteur, dont 1 seul diffusé à la télévision

Présente au côté de Gable Stevenson à SummerSlam 2021, Tamyra Mensah-Stock, s’est quant à elle engagée en 2023 avec la WWE, devenant la première femme médaillée d’or à rejoindre la fédération qui l’a renommé Tyra Mae Steele. Il a fallu attendre le début du mois pour la voir combattre pour la première fois sur nos écrans à l’occasion du show NXT Level Up, réservé aux jeunes talents.

Chad Gable – JO de Londres 2012

S’il n’a pas connu la même réussite aux JO, avec une élimination rapide à l’épreuve de lutte gréco-romaine en 2012 à Londres, Chad Gable peut néanmoins se targuer de réaliser une brillante carrière à la WWE. L’Américain de 38 ans a rejoint la compagnie en 2013 et apparaît encore aujourd’hui comme l’un des meilleurs techniciens sur le ring.

Anthony Ogogo – JO de Londres 2012

C’est en boxe qu’Anthony Ogogo a quant à lui pris part aux olympiades de Londres, avant une reconversion dans le catch. Si le Britannique n’est jamais monté sur un ring de la WWE, c’est à la All Elite Wrestling, la deuxième compagnie de catch aux États-Unis, que le médaillé de bronze aux JO 2012 a signé son contrat avec une première apparition à l’écran en 2021.

Ronda Rousey – JO d’Athènes 2004 et Pékin 2008

Connue pour son brillant parcours à l’UFC, Ronda Rousey a commencé sa carrière dans les sports de combat en tant que judokate, discipline dans laquelle The Baddest Woman on the Planet a également brillé en décrochant le bronze à Pékin, faisant d’elle la première médaillée américaine de l’histoire en judo après une première participation à Athènes (2004) du haut de ses 17 ans. Rousey s’imposa par la suite comme la plus grande star féminine de l’histoire de l’UFC avant de s’essayer au catch dès 2018 et de suivre les traces du légendaire Rowdy Roddy Piper, l’une de ses idoles. Championne à trois reprises du côté de la WWE, Ronda Rousey impressionne pour ses débuts et participera au premier main event féminin de l’histoire de WrestleMania avec Charlotte Flair et Becky Lynch. La star des arts martiaux mixtes (MMA) s’absentera ensuite des écrans plus de deux ans, profitant notamment de la crise du Covid-19 pour donner naissance à son premier enfant, et fera son retour en janvier 2022 pour entamer un second chapitre plus poussif, jusqu’à son départ l’an dernier.

Jeff Cobb – JO d’Athènes 2004

Connu des puristes pour sa carrière au Japon et ses quelques apparitions à l’AEW, Jeff Cobb a débuté dans la lutte libre avec une participation aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004, terminant 21e en représentant l’île de Guam située dans les Philippines. Il poursuivra sa carrière jusqu’en 2007 avant de se lancer dans le circuit indépendant du catch.

Kurt Angle – JO de Barcelone 1992 et d’Atlanta 1996

Il reste à ce jour la référence de reconversion dans le catch, tant Kurt Angle a marqué les esprits. Dans le divertissement sportif, mais d’abord dans la lutte avec une médaille d’or décroché à Atlanta (1996) malgré un cou brisé, une fracture à deux de ses vertèbres cervicales et une hernie à deux disques. Cette histoire devenue mythique mais bien réelle le suivra tout au long de sa carrière de catcheur débutée en 1998 durant laquelle l’Américain conserve la même abnégation. Réputé pour sa technique sur le ring et son humour, Kurt Angle totalise douze titres de champion du monde à la WWE et à la TNA jusqu'à sa retraite en 2019.

Mark Henry – JO de Barcelone 1992 et d’Atlanta 1996

Également de l’aventure à Barcelone puis à Atlanta quatre ans plus tard, Mark Henry a disputé les JO comme haltérophile et signa dans la foulée son premier contrat à la WWE en 1996, cette dernière n’étant pas passée à côté de la réputation de « l’homme le plus fort du monde », surnom venu de ses exploits dans sa discipline de prédilection. Mark Henry restera fidèle à l’organisation reine du catch jusqu’à la fin de sa carrière en 2018.

Bad News Brown, Brad Rheingans, Yoshiaki Yatsu, Leon Spinks, Shota Chochishvili – JO de Montréal 1976

Les Jeux olympiques de Montréal ont reçu plusieurs athlètes qui ont par la suite décidé de s’essayer au catch. Pour une brève aventure, comme le boxeur médaillé d’or Leon Spinks et le judoka Shota Chochishvili, ou une reconversion durable. C’est le cas du judoka Allen Coage - connu comme Bad News Brown - qui avait décroché l’or au Canada, mais également des lutteurs Brad Rheingans et Yoshiaki Yatsu, catchant tous les trois à la NJPW et la WWE notamment.

Jumbo Tsuruta et Riki Choshu – JO de Munich 1972

Les XXe olympiades de Berlin ont accueilli deux futurs catcheurs japonais avec Riki Choshu (de son vrai nom Tomomi Tsuruta) en lutte libre, et Jumbo Tsuruta, en lutte gréco-romaine. Le chemin des deux hommes se croisera ensuite à de nombreuses reprises au Japon, avec notamment des combats de catch par équipe comprenant également Yoshiaki Yatsu, autre ex-athlète olympique.

Danny Hodge – JO d’Helsinki 1952 et Melbourne 1956

Réputé pour sa force, Danny Hodge a la particularité d’avoir connu trois carrières. D’abord dans la lutte, ce qui lui vaut une participation aux Jeux d’Helsinki en 1952 puis une médaille d’argent en 1956. L’Américain se lance ensuite dans la boxe, débutant chez les professionnels dès 1958 avant de prendre le chemin du catch en 1959, et de remporter à sept reprises le championnat du monde de la NWA.

Karl Gotch, « Mad Dog » Vachon, Dick Hutton – JO de Londres 1948

Entré dans le Hall of Fame de la WWE en 2010 pour sa carrière de catcheur, « Mad Dog » Vachon (ou Maurice Vachon de son vrai nom), s’est lui aussi fait un nom par la lutte en disputant les Jeux olympiques de Londres en 1948 dans la catégorie des poids moyens, finissant 8e à seulement 18 ans, avant de remporter la médaille d’or aux Jeux de l’Empire Britannique, l’ancêtre des Jeux du Commonwealth, en 1950. Viendra ensuite l’heure du catch et de la popularité au Canada sous le nom de « Mad Dog » Vachon.

Dick Hutton, présent aux JO de Londres, connaîtra également la gloire dans le catch après sa 7e position en lutte libre, épreuve à laquelle Karl Gotch participa aussi en plus de la lutte gréco-romaine dans la catégorie des poids lourds-légers. Le Belge est considéré comme une légende au Japon pour son influence dans le catch.

Henri Deglane – JO de Paris 1924

Il y a cent ans, Paris accueillait déjà les Jeux olympiques et fut le théâtre des exploits d’Henri Deglane, décrochant le Graal en lutte gréco-romaine chez les poids lourds. Parti ensuite aux Etats-Unis, le Français y découvrit le catch et devint le premier homme à remporter l’or olympique et un titre mondial dans le catch. Il contribuera à populariser ce sport spectacle dans l’Hexagone.

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