La WWE s’apprête à accueillir un rookie pour le moins particulier en la personne de Jelly Roll, star de la musique, qui va monter sur un ring de catch dans la nuit de samedi à dimanche (heure française) à l’occasion de SummerSlam, le grand rendez-vous de l’été dans la discipline. Un pari que l’artiste de 40 ans prend très au sérieux.
C’est une tradition dans le monde du catch, et surtout du côté de la WWE, la compagnie phare de la discipline. De nombreuses célébrités ont osé faire irruption dans le monde du divertissement sportif, allant de la simple visite de courtoisie à une vraie implication physique lors d’un match. Mr. T et Cyndi Lauper ont été les premiers à jouer un rôle majeur lors du premier WrestleMania, considéré depuis comme le Super Bowl du catch, avant d’être imités par Mike Tyson, Stephen Amell, Dennis Rodman, Floyd Mayweather, Shaquille O'Neal, Snoop Dogg, Johnny Knoxville, Travis Scott, et même Bad Bunny, qui s’est illustré à plusieurs reprises sur le ring. Ce dernier sera rejoint ce week-end par une autre star de la musique : Jelly Roll.
L’entraînement intensif de Jelly Roll
Si les prestations de Bad Bunny ont conquis les fans de la WWE, Travis Scott n’a pas laissé la même impression en début d'année, et ce malgré son rôle dans l’histoire principale de la compagnie impliquant Dwayne "The Rock" Johnson, John Cena et Cody Rhodes. L'annonce d'un match impliquant le chanteur et rappeur américain Jelly Roll à SummerSlam, le grand événement estival organisé par la WWE ce samedi et dimanche, a donc suscité des avis mitigés. L'artiste fera équipe lors de la première soirée samedi avec la légende vivante Randy Orton pour affronter Logan Paul, célèbre YouTubeur reconverti dans le catch depuis plusieurs années, et Drew McIntyre dans un match par équipe. Jelly Roll vise à gagner le respect de ses détracteurs dans le public, ainsi que celui des stars de la WWE, qui peuvent parfois être réticentes à l'arrivée de personnalités extérieures dans leur milieu. La préparation méticuleuse du principal intéressé en vue de l'événement n'est déjà pas passée inaperçue dans le vestiaire. « Jelly Roll fait exactement ce qu'a fait Bad Bunny : Il a déménagé en Floride pour être à plein temps au Performance Center (le centre d’entraînement de la WWE) parce qu'il prend ça au sérieux », a récemment salué le catcheur Damian Priest.
Jelly Roll a effectivement passé beaucoup de temps à l’entraînement. « Je vis à Orlando depuis environ trois ou quatre semaines. Je me présente tous les jours là-bas. Ils ne peuvent pas me mettre à la porte. Je suis là-bas dès que je me réveille jusqu'à la fermeture », expliquait fièrement l’Américain dans The Pat McAfee Show, lui qui ne prend pas ce défi à la légère et a attendu le moment opportun pour se lancer, comme l’avait confié en décembre dernier Triple H, désormais directeur créatif de la compagnie. « J'ai vu Jelly Roll l'autre jour et il n'arrête pas de parler de catch. Chaque fois que je le vois, il me dit la même chose : "J'ai encore 45 kilos à perdre, et je fais un match avec vous. »
Un intérêt pour le catch qui ne date pas d’hier
L’artiste de 40 ans doublement nommé aux derniers Grammy Awards est entraîné par Matt Bloom, ancienne star de la fédération, et peut compter sur les conseils de spécialistes de choix : « L'autre jour, The Undertaker est arrivé avec Michelle (McCool, sa femme). "Ils veulent juste regarder une minute, ça te va ?" J’ai répondu bien sûr. Pendant les trois heures que durait la séance, lui et sa femme sont restés debout près des cordes et m'ont donné des conseils à n'en plus finir… Kevin Owens et Jacob Fatu sont venus s'entraîner avec moi l'autre jour pendant trois ou quatre heures. Ces gars-là me donnent tout ce qu'ils ont parce qu'ils voient que j'essaie de prendre ça aussi sérieusement que possible. »
Un travail intensif qui a contribué à l’importante perte de poids du chanteur, nécessaire pour cette reconversion d’un soir, pesant désormais 162 kg contre 245 kg il y a quelques mois. Comme d’autres néophytes avant lui, Jelly Roll a découvert l’effort demandé par une discipline comme le catch, scénarisée mais exigeante sur le plan athlétique. « Je savais à quel point c'était physiquement éprouvant, et je savais que c'était ce dont j'avais besoin à ce stade de mon parcours de perte de poids, que ce serait le feu dont j'avais besoin mais si j'enlevais ma chemise maintenant, non seulement tu serais horrifié par la peau flasque, mais tu verrais que je suis meurtri », a-t-il reconnu dans le podcast de Pat McAfee. « Ce truc de "le catch est faux" doit cesser, a ajouté Jelly Roll sur ESPN à la veille du grand rendez-vous. Il n'y a pas de façon truquée d'atterrir sur une planche de contreplaqué ou de passer par-dessus une corde devant 65 000 personnes. Je me suis cassé le petit doigt la première semaine d’entraînement par accident ».
L’enjeu est de taille pour celui qui est « fan [de catch] depuis toujours », dixit Triple H. « Il a même suivi une formation pendant une courte période pour essayer de devenir catcheur avant de devenir l'un des plus grands artistes au monde », confiait le mois dernier l’ancien champion du monde devenu dirigeant, déjà conquis par les efforts fournis : « Je lui tire mon chapeau. (…) Il est sur le ring tous les jours. Il ne s'est jamais plaint. Il se donne à fond, et je suis ravi pour lui. Il est comme un enfant surexcité. Son enthousiasme est contagieux. Je reçois tous les jours des vidéos de lui en train de s'entraîner, et je me dis : "Waouh". Ça va être incroyable. » L’heure est venue pour Jelly Roll ce samedi soir de voir son rêve de gosse devenir réalité au MetLife Stadium devant plusieurs milliers de spectateurs.