Randy Orton, l'une des figures emblématiques de la WWE, s’est confié sur les troubles mentaux dont il avait souffert ces dernières années. Après une blessure au dos qui a failli mettre fin à sa carrière, la star américaine de 45 ans a dévoilé son combat pour lutter contre ses crises de panique et retrouver confiance en lui.
Alors qu’il a fêté ses 45 ans en avril dernier, Randy Orton est aujourd’hui l’une des stars les plus expérimentées de la WWE, la première compagnie de catch à travers le monde. On pourrait l’imaginer hermétique à la pression, lui qui a commencé ses premiers combats au début des années 2000, mais une grave blessure au dos est venue bouleverser son équilibre en 2022. Opéré, Randy Orton a déjoué les pronostics des médecins l’envoyant à la retraite pour faire son retour en novembre 2023, après plus d’un an d’absence. Mais si son corps fut soigné, ce fut une autre affaire sur le plan psychique.
« J'ai cru que c'était fini »
Depuis quelques mois, la parole se libère chez les personnalités publiques concernant la santé mentale. Un sujet qui ne fait pas exception dans le monde du catch, Randy Orton se livrant comme jamais sur les troubles psychiatriques dont il a souffert. « Je faisais des crises de panique et c'était devenu difficile de prendre l'avion, difficile de dormir dans un autre lit, et je restais éveillé toute la nuit. C'était vraiment dur, et je pense que ça a atteint son paroxysme quand j'ai eu ma fusion vertébrale et que j'ai été hors circuit pendant environ un an et demi, a raconté la légende du catch dans le podcast "What's The Story". C'est ce que je suis. C'est la seule chose que je sais faire et pour laquelle je reçois du respect, et je ne peux plus le faire. Pendant environ six mois, j'ai cru que c'était fini. »
Randy Orton sous antidépresseurs
« J'ai rencontré ce médecin incroyable, le Dr (Adam) Kanter, à Newport Beach, en Californie, et il a pu pratiquer l'opération sur moi pour que je puisse redevenir un athlète et sans couper aucun muscle. Une fois que vous coupez un muscle et que ce muscle est recousu, il y a une infiltration graisseuse dans le tissu, ce qui fait que le muscle ne fonctionne plus comme avant. Ça peut permettre de vous en sortir, mais vous ne serez pas un catcheur ou un athlète professionnel, poursuit Randy Orton. Pendant cette période, ces six mois où j'ai pensé que c'était fini... Quand j'étais plus jeune, je me sentais si fort mentalement et si résistant que rien ne pouvait m'ébranler, et je suis arrivé à un point sombre et j'ai commencé à revenir à certaines de mes vieilles habitudes. J'ai une femme et cinq enfants, et heureusement, j'ai pu y mettre un terme rapidement. » La star de la WWE fait référence aux problèmes d’addiction rencontrés au début de sa carrière.
« Elle a vu ce qui se passait et on m'a mis sous ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine). C'est un médicament contre la dépression et l'anxiété, enchaîne Orton. Ça fait environ six mois que je ne les prends plus et je me sens à nouveau moi-même, mais j'en ai eu besoin pendant quelques années car… Je n'arrive pas à croire que je parle de ça. Je ne savais pas si je pouvais encore faire ce travail, même après mon retour. J'avais la tête qui tournait... Je jouais tous les scénarios, les pires. J'essayais d'aller au lit le soir et je ne pouvais pas m'allonger parce que mon esprit commençait à s'agiter et tout d'un coup, j'avais chaud et je devais sortir du lit et tout le monde dormait dans la maison, alors je me promenais dans notre jardin, je respirais profondément, et j'ai rencontré un médecin extraordinaire. Elle m'a donné des pages et des pages d'informations sur la façon de gérer les crises de panique ».
« La dépression, c'est une vraie maladie, mais on est forts »
Une prise de parole forte qui permet à l’Américain de dévoiler une autre facette de sa personnalité, loin l’image qu’il donne à l’écran, où le multiple champion du monde de la WWE apparaît comme une menace sérieuse face à ses adversaires. « La dépression, ça peut toucher tout le monde, avait-il déjà confié l’an dernier en privé à un fan sur le réseau social X. J'ai été sur la touche pendant 18 mois, on m'a dit que ma carrière était terminée. Pendant 6 mois, j'étais vraiment mal dans ma tête. Il faut trouver quelque chose qui te motive pour commencer quelque chose et t'y tenir, devenir régulier. Quelque chose de sain. Pour moi, ça a été de soigner mon dos, de manger équilibré, de faire du sport sérieusement et de voir les résultats. (…) La dépression, c'est une vraie maladie, mais on est forts. N'abandonne pas ».
La confidence du catcheur Kevin Owens, interrogé en exclusivité par le10sport.com en mai dernier, avait déjà permis de constater l’image qu’avait Randy Orton de lui-même. « Ça fait très longtemps qu'il est là et c'est une légende, mais Randy Orton ne se considère pas comme une légende, nous confiait le Canadien. Randy Orton ne réalise pas qui est Randy Orton. Il ne réalise pas l'impact qu’il a, et à quel point les gens l'apprécient. » La vague de soutien dont a bénéficié l’Américain depuis sa dernière sortie lui a sans doute permis de s’apercevoir que les fans étaient bien derrière lui.