Victor Wembanyama connaîtra bientôt la franchise qui devrait le choisir en numéro 1 lors de la prochaine Draft NBA. Sur les 14 équipes qui pourraient remporter la Loterie NBA, certaines font plus rêver que d’autres. Plusieurs experts livrent leur sentiment avant la soirée du 16 mai.
C’est dans quelques jours que Victor Wembanyama saura dans quelle franchise il découvrira la NBA la saison prochaine. Dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17, se tiendra en effet la Loterie de la Draft de la NBA. Au cours de cet évènement, les 14 franchises qui n’ont pas participé aux play-offs sauront dans quel ordre elles pourront choisir les joueurs lors de la prochaine Draft, qui aura lieu le 22 juin prochain. En fonction de leurs résultats au cours de la dernière saison, les équipes ont plus ou moins de chances d’obtenir le premier choix. Un pick one, synonyme de Victor Wembanyama cette année. Le Français est un véritable phénomène. Qui fait certainement plus parler aux États-Unis qu’en France. « C'est un délire absolu. Ce n'est pas qu'une hype franco-française. C'est un truc mondial. Le seul mec hors NBA qui a fait la couverture de Sport Illustrated cette année, c'est Victor Wembanyama », analyse Rémi Reverchon, journaliste pour beIN SPORTS, diffuseur de la NBA et qui retransmettra la Loterie en direct.
Le phénomène Wembanyama
Si la Draft est souvent l’occasion de voir des franchises s’échanger des joueurs et des choix de Draft, aucun des spécialistes de la NBA que nous avons interrogés n’imagine l’équipe qui aura le First Pick, abandonner le projet Wembanyama. « Il y a trop d'attente et d'impatience par rapport à ce phénomène Wembanyama. Ce serait l'une des plus grosses surprises de tous les temps si ça arrive », explique Thomas Dufant du média First Team, dont le compère Erwan Abautret partage l’avis : « Un échange ? Je n'y crois pas une seconde. Sportivement et aussi d'un point de vue marketing, ce serait une folie. Il y a une attente de fou. Drafter Wembanyama c'est l'assurance de remplir sa salle et de voir la valeur de la franchise monter en flèche. Aux États-Unis ils ont annoncé que la franchise qui drafterait Wembanyama verrait sa valeur bondir de 500 millions de dollars. Même pour récupérer Stephen Curry, ça n'arrivera pas. »
Sur les traces de Tony Parker ?
Aucun doute donc, Wembanyama n’aura pas à attendre le mois de juin pour en savoir plus quant à son avenir. Le suspense prendra fin le soir de la Loterie pour lui. Parmi les équipes qui ont le plus de chances d’obtenir le Français avec 14% de chance d’hériter du premier choix, figurent les Detroit Pistons, les Houston Rockets et les San Antonio Spurs, franchise dans laquelle le Français Tony Parker a marqué les esprits. L’histoire est séduisante pour certains, mais est loin de faire l’unanimité : « Je n'aimerais pas que ça tombe sur les Spurs. Par rapport à la legacy de Tony Parker. Il faut qu'il écrive sa propre histoire. Et automatiquement, on parlera toujours de la succession de Tony Parker s'ils ont le pick one », lâche Thomas Dufant. Rémi Reverchon, dont le livre Le Guide USA vient de paraître, appuie : « Je trouve qu’il mérite d'écrire sa propose histoire. Je trouverai dommage qu'il atterrisse à San Antonio et qu'il soit éternellement lié à Tony Parker. » « Ça, c’est une vision française. Moi quand je pense aux Spurs, je pense d’abord à Tim Duncan, un intérieur qui a marqué la NBA. Qu'il aille chez les Spurs, pour l’une des dernières années de Gregg Popovich, avec Tim Duncan qui rôde dans le coin, j'aime beaucoup cette idée. », explique de son côté Alexandre Martin du média spécialisé TrashTalk. « C'est une franchise avec beaucoup de stabilité, un petit marché... Elle est en reconstruction, mais ils ont déjà récupéré par mal de jeunes avec du potentiel. Dans les franchises qui ont le plus de chance, c'est ce que je préférerais », poursuit-il.
Houston et Detroit, les deux autres favoris…
Reste que dans ces trois franchises Wembanyama aura certainement peu de chances de briller collectivement et devra certainement attendre plusieurs années avant de découvrir les playoffs NBA, comme l’explique Stephen Brun, consultant pour RMC Sport : « Les franchises qui ont le plus de chances d’avoir le numéro un de Draft sont les équipes où il y a quasiment tout à reconstruire. Houston, Détroit… ce sont des équipes qui sont en friche depuis pas mal de temps. Il y aura forcément beaucoup de ballons en attaque et beaucoup de responsabilités, mais Victor, qui est un compétiteur et un gagnant, a-t-il vraiment envie d’y passer une ou deux saisons ? Même si avec son arrivée dans une équipe comme ça, il peut éventuellement la faire step-up, ce sont des équipes qui ne sont pas amenées à être de suite des prétendants aux playoffs. »
L’exception Portland
Le lot de toutes les équipes de la Loterie ? Pas forcément ! À Portland, qui a 10,5% de chance d’être tiré au sort, Wembanyama retrouverait la superstar Damian Lillard. L’association, sur le papier, en fait rêver certains « Pour moi, la meilleure destination, ce serait Portland. Il rejoindrait une superstar, un jeune et bon coach, une ville de basket... », explique Erwan Abautret, appuyé par Rémi Reverchon : « Je rêve de voir Victor associer à une superstar comme Damian Lillard qui attend depuis plus de 10 ans une chance de pouvoir remporter un titre NBA. Ça pourrait lui offrir des chances à court terme de jouer le haut de tableau. » Stephen Brun est sur la même longueur d’onde : « Moi ça me ferait kiffer ! Damain Lillard, Anfernee Simons, Jusuf Nurkic, Shaedon Sharpe, des garçons comme ça... Au moins, il y a déjà quelque chose, il y a déjà une vraie base de joueurs expérimentés et peut-être que l’apport de Victor Wembanyama pourrait tout de suite mettre Portland sur une équipe playoffable, voire plus. J’ai envie de voir Victor gagner des matchs, le voir avec des responsabilités, mettre des points dans une équipe qui gagne 35, 40, 45 matchs dans la saison. » Thomas Dufant ajoute : « D'un point de vue sportif, ça lui permettrait de gagner du temps. Ce serait gagnant-gagnant pour tout le monde. Et aussi pour Nike, qui a son siège mondial à Portland. » La marque américaine qui souhaite signer un partenariat très longue durée avec Wembanyama verrait en effet d’un bon œil le fait de voir le joueur des Mets 92 rejoindre l’Oregon.
Lillard n’a plus le temps
Alexandre Martin est lui moins enthousiaste : « Portland ? Non… Je crois beaucoup aux historiques, même si je sais que ça ne reste que des historiques et ils ont un sale historique avec les intérieurs. Pour lui, je n'espère pas que ce sera Portland. » Avant d’ajouter : « Il ne serait même pas la star de l'équipe ! Ce serait Lillard. Et puis il y a aussi Anfernee Simons qui est très talentueux. Il va lui rester quoi comme ballon ? Ils vont lui demander d'aller prendre les rebonds ? Wembanyama, il faut lui filer la balle. J'adore Lillard, mais Wembanyama est un talent générationnel. Je n'ai pas envie qu'il démarre sa carrière avec Lillard. Je veux qu'il débute en s'éclatant avec un autre meneur jeune, passeur qui va le servir. » Autre aspect mis en avant par Alexandre Martin, la pression qu’il y aurait chez les Trail Blazers, où Damian Lillard, 33 ans cet été, a de moins en moins de temps pour aller décrocher un titre NBA. Un sentiment partagé par Jacques Monclar, consultant beIN SPORTS : « Victor ne va pas jouer pour gagner tout de suite. Lillard oui. Même s'il arrive en numéro un de la Draft, il ne va pas écraser tout le monde immédiatement. Il aura moins de pression de résultat ailleurs. Et puis à Portland, l'entraîneur (Chauncey Billups, NDLR) n'a pas fait ses preuves. Ce n'est pas les joueurs qu'il faut regarder, c'est l'entraîneur. C'est important que le coach qui sera en place soit capable de développer Victor. » Jacques Monclar n’a pas de doute en ce qui concerne le talent de Wembanyama, mais rappelle que le Français va découvrir « un autre monde » la saison prochaine. Et qu’il aura forcément besoin de temps : « Le numéro un de l'an dernier, Paolo Banchero, qui a été rookie de l'année, il a fait de belles perfs, mais il a pris le Rookie Wall dans la tête au mois de janvier. Victor est attendu plus fort que ça, mais… C’est la vie d’un rookie (…) Stephen Curry a mis 4 ans pour arriver au niveau. Et je ne compte pas l'année et demie de blessure. LeBron James a dû aller à Miami pour gagner un premier titre. Jordan a attendu 7 ans pour son premier titre… »
Associations intéressantes à Charlotte, Orlando et Indiana
Les Charlotte Hornets avec 12% de chance de récupérer le premier choix pourraient associer LaMelo Ball, l’un des jeunes meneurs les plus talentueux de la Ligue, rookie de l’année en 2021, à Victor Wembanyama en cas de chance lors de la loterie. Sportivement, cela séduit le duo de First Team et Rémi Reverchon. Mais l’avenir incertain de la franchise, que Michael Jordan souhaiterait vendre, laisse forcément perplexe. La franchise du Magic d’Orlando est plus stable. L’équipe de Floride a 9% de récupérer le pick one et l’association avec Paulo Banchero, numéro un de la Draft l’an dernier et rookie de l’année cette saison est également séduisante : « Si vous avez les deux numéros un de Draft successif... Chez Mickey ils vont se régaler », sourit Jacques Monclar. Avec la même idée d’associer Wembanyama à un jeune meneur prometteur, Alexandre Martin lâche sa destination préférée : « L'idéal de l'idéal pour moi, c'est Indiana. Petit marché, coach expérimenté, Rick Carlisle qui connait parfaitement la franchise… Un meneur All Star, qui distribue les ballons. Les Pacers miseraient tout sur ce duo. Ce serait parfait. » Avec 6,8% de chance de récupérer le premier choix le 16 mai, les Pacers sont 7e, devancent les Washington Wizzards (6,7%) et auront un tout petit plus d’espoirs que les New Orleans Pelicans en 2019. Cette année-là, l’équipe de Louisiane avait réalisé le dernier gros steal de la Loterie NBA et pu récupérer le phénomène Zion Williamson. Un autre premier choix, connu d’avance, comme Victor Wembanyama cette année. Avec Florian Barré