Rudy Gobert fait constamment l’objet de vives critiques malgré ses quatre titres de Défenseur de l’année — un record en NBA. Le Français de 32 ans est décrié aussi bien par les fans que par les joueurs, à l’instar de Shaquille O’Neal cette semaine, sans réelles explications. Nous avons donc cherché à comprendre ce qui fait de lui un joueur si clivant.
Récemment qualifié de « pire joueur de l’histoire » par Shaquille O’Neal, Rudy Gobert reste peu apprécié de ses pairs et des fans malgré son succès en NBA. Pourtant, le pivot français, quadruple Défenseur de l’année, est reconnu comme l’un des meilleurs défenseurs de sa génération. Qu’est-ce qui fait donc de lui un joueur si clivant ?
Un rôle défensif difficile à appréhender
La défense en NBA est souvent perçue comme un duel individuel, où des superstars comme Michael Jordan et Kobe Bryant excellaient. Rudy Gobert, lui, incarne un style défensif radicalement différent et plus difficile à appréhender. Aux Minnesota Timberwolves, le pivot français joue le rôle de « roamer ». Cette approche implique de délaisser son adversaire direct pour protéger, à la place, une zone du terrain. En couvrant ses coéquipiers et en intervenant en second rideau, il est la plaque tournante d’une stratégie aujourd’hui très prisée en NBA.
C’est sa capacité à briller dans ce style de jeu — à l’instar de Victor Wembanyama désormais — qui a valu à Gobert quatre titres de Défenseur de l’année. Sa présence transforme complètement la défense de son équipe. Cependant, cette approche, bien qu’efficace, manque de spectaculaire et se retrouve rarement dans les highlights des matches. Avec tant d’incompréhension autour de son rôle et peu d’actions marquantes pour servir d’exemple, son impact est largement sous-estimé.
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— le10sport (@le10sport) September 4, 2024
Les lacunes de Rudy Gobert en défense
Reproche fréquent et légitime : Rudy Gobert montre des faiblesses défensives dans certaines situations spécifiques, en particulier face aux extérieurs plus rapides que lui. En playoffs, les équipes adverses visent son talon d’Achille en l’attirant hors de la raquette, créant ainsi des mismatches — comme lors des derniers playoffs, contre les Mavericks de Luka Doncic et Kyrie Irving. Cette stratégie met en lumière les limites de sa défense individuelle, contrastant avec son efficacité habituelle près du panier.
Paradoxalement, ces tactiques soulignent l’impact dissuasif de Gobert dans la raquette, puisque ses adversaires tentent de l’en éloigner. Mais elles montrent aussi des lacunes qui l’empêchent d’être aussi dominant en playoffs, où les équipes s’adaptent, qu’en saison régulière, où il est régulièrement récompensé. Ces moments de vulnérabilité alimentent des critiques justifiées et influencent grandement la perception du public, éclipsant parfois son influence globale sur la défense de son équipe.
Un attaquant très limité
Bien plus que sa défense, les qualités offensives de Rudy Gobert suscitent constamment des critiques. Malgré sa moyenne solide de 12,7 points par match en carrière, son apport est limité. Utilisé comme finisseur, il est rare qu’il crée lui-même l’action en attaque, où son manque de technique et ses lacunes aux tirs le freinent beaucoup. Dans une ligue où l’attaque prime, ces lacunes sont particulièrement scrutées et contribuent à faire de Gobert un joueur clivant.