Sébastien Chabal présente son projet «Concept Sport» à Bpifrance
Axel Cornic

Le plus emblématique des rubgymen français est un retraité heureux. En dehors de ses activités dans les médias, il porte un nouveau projet baptisé : Concept Sport. Invité par Bpifrance pour présenter son nouveau rêve, Sébastien Chabal souhaite remettre le sport au centre de la vie des Français.

Vous répondez régulièrement à l’appel des nombreux événements organisés par Bpifrance. Comment s’est faite la rencontre ? Avec Patrice Bégay, on se connait depuis longtemps, c’est devenu un ami. Bpifrance pour moi, est un accélérateur de projets. C’est une banque, mais plus que de vous aider financièrement parlant, elle vous fournit un réseau. Aujourd’hui, c’est une véritable force pour une start-up telle que la mienne. Bpifrance accompagne tout le monde, du petit projet au grand groupe. Ce sont des projets humains, des projets de vie et pour certains ces projets voués à être au service du plus grand nombre de personnes et mon projet s’inscrit dans cette lignée. Justement, que pouvez-vous nous dire sur votre projet ? Comment est-il né ? Sur la fin de ma carrière, j’ai pensé à ma reconversion. Et rapidement, j’ai conçu une structure vouée à créer des équipements de proximité, des terrains multisports, en essayant de concevoir d’une nouvelle façon un équipement qui existe depuis 30 ans. Nous y avons apporté une plus-value en termes de jeu, de partage et de plaisir de pratiquer le sport, en y emmenant également un programme d’éducation des enfants par le sport. Ensuite, tout est né d’une rencontre avec l’ancien Ministre des Sports, Thierry Braillard. Lorsque je l’ai connu, il m’a expliqué qu’il était important de travailler sur l’héritage des Jeux Olympiques de Paris 2024, qu’il fallait que cette candidature laisse une trace sur le territoire français. Dans ce cadre, il y a un axe important qui est la promotion de la pratique sportive. Il m’a donc fait part de sa volonté d’aider les villes à s’équiper et installer des structures de proximité accessibles à tous. Il se trouve que j’avais déjà commencé à dessiner des équipements pour la pratique sportive au poids du corps.

« Je suis allé voir Philippe Stark et il a accepté de m’accompagner »

Une autre rencontre a marqué ce projet, c’est celle avec le designer Philippe Stark ? Au cours de ma carrière, j’ai eu la chance de jouer dans des grands stades et je me suis rendu compte qu’il est extrêmement valorisant de pratiquer dans une structure attractive, belle, accessible et fonctionnelle. Ainsi, si j’avais vraiment envie que mon projet devienne un marqueur fort sur le territoire français, il fallait valoriser l’utilisateur. Je suis donc allé voir Philippe Stark, que je ne connaissais pas au départ et qui a accepté avec beaucoup de plaisir de m’accompagner dans ce projet. Comme nous, il a la volonté de mettre son travail à la disposition du plus grand nombre de personnes. Nous avons donc développé un équipement magnifique, afin d’encourager la pratique. Car quand on a un équipement aussi bien développé, c’est beaucoup plus facile de s’adonner à la pratique du sport. Est-ce qu’il y a un accompagnement parallèle pour les utilisateurs de vos équipements ? Oui, nous voulons accompagner la pratique grâce à une application digitale qui est encore en cours de création en partenariat avec FizzUp, le leader français dans l’accompagnement sportif digital. Nous allons développer des programmes dédiés à l’équipement fourni. Ce n’est pas tout, car le but de ce projet est également de créer le lien humain, qui pour moi est primordial, car le digital ne peut pas tout remplacer. Nous allons donc mettre en place des évènements, ce que nous avons déjà fait dans plusieurs villes, afin d’aller à la rencontre des gens sur le terrain. Cela implique par exemple de mettre des coachs sportifs à disposition. Les pratiquants pourront ainsi partager leurs expériences, faire corriger certains de leurs mouvements et approfondir leurs approches de certains exercices.

« Notre corps est notre outil de vie et qu’il est simple d’en prendre soin »

Il y a dans votre projet une vraie volonté de placer le sport au centre de la vie quotidienne des Français ? Aujourd’hui, il y a des statistiques qui montrent que la pratique sportive baisse en France. Mais il y a également une transformation, car il y a de moins en moins de licenciés dans les différents clubs et les Français choisissent de pratiquer le sport en dehors d’un cadre défini. J’habite en ville et je vois des personnes qui se rassemblent afin de courir, mais également pour faire des mouvements sur le poids du corps comme des tractions, par exemple. Le problème, c’est qu’ils n’ont pas d’équipements à dispositions et c’est ce que je leur propose avec ce projet. Le message que j’ai envie de faire passer, c’est que notre corps est notre outil de vie et qu’il est simple d’en prendre soin. Notre ambition est simple : faire comprendre aux Français qu’ils peuvent mettre leur énergie à leur service en faisant de l’activité régulière afin de se sentir mieux dans son corps et dans sa tête. Vous étiez à Dublin récemment pour présenter la candidature de la France pour la Coupe du monde de rugby 2023. Comment ça s’est passé ? Ça s’est bien passé, même si on était en Irlande et qu’il pleuvait (rire) ! Nous sommes partis avec Bernard Laporte emmener les dix exemplaires de la candidature de France 2023. C’était la remise officielle, assez protocolaire… Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre et espérer que notre projet soit retenu. Je pense qu’on a beaucoup d’arguments en notre faveur, car la France a démontré très récemment avec l’Euro de football, qu’elle savait accueillir les grands évènements sportifs. Nos stades sont en excellent état, puisqu’ils sont soit neufs, soit rénovés très récemment. La France accueille 85 millions de touristes tous les ans, donc on sait faire et en termes de transport, nous avons déjà créé des accords avec la SNCF pour faciliter le déplacement des supporters. Je crois que nous avons tout pour réussir ! Pour finir, il ne faut surtout pas négliger le volet financier, car c’est un évènement qui pourrait avoir des bénéfices de plus de 2 milliards. Il faut savoir que les revenus de World Rugby proviennent à 94% des Coupes du monde. C’est donc un évènement qu’il ne faut pas rater, si on veut avoir assez d’argent pour promouvoir le rugby dans le monde et le développer dans des pays ou notre sport émerge. Le mot de Bpifrance

Patrice Bégay : « Sébastien Chabal bouscule les codes »

Directeur exécutif communication et Bpifrance Excellence, Patrice Bégay pose un regard admiratif et ambitieux autour du projet « Concept Sport » : « Sébastien Chabal est un grand sportif, un grand entrepreneur, mais surtout un grand ami. On soutien avant tout les projets d’entrepreneurs. Ce qu’on aime c’est qu’une start-up devienne une TPE, qu’une TPE devienne une PME, qu’une PME devienne une ETI et que cette ETI devienne finalement un grand groupe. Tout ce qu’on veut faire c’est de permettre à Sébastien Chabal et à ses équipes de devenir un grand groupe français, dans le cadre de la pratique du sport. Le projet de Sébastien Chabal nous plait beaucoup parce qu’on est une banque formée par des investisseurs et le sport d’équipe est quelque chose d’important. Le projet de ce grand champion c’est à la fois un projet social et sociétal, afin de rassembler un maximum de monde pour pratiquer le sport. Où ? Dans les centres-villes, qui sont désertés actuellement. Nous voulons donc créer un nouvel élan dynamique et entrepreneurial en centre-ville. Je n’aime pas le vieux monde vermoulu et le projet de Sébastien Chabal renverse, bouscule les codes. Il faut qu’on l’accompagne, qu’on l’aide, car c’est le rôle de Bpifrance ».