Alors qu’il vient de recevoir le Vélo d’Or suite à sa saison 2024 incroyable, Tadej Pogacar se projette sur la suite de sa carrière et de ses ambitions, et il apparaît certain qu’au fil du temps la question de Paris-Roubaix se posera avec de plus en plus d’acuité. Si Tom Boonen n’a pas caché que le Slovène pouvait gagner la reine des classiques, une interrogation reste ouverte : quand sera-t-il en mesure de le faire ? Analyse.

A l’occasion de la remise du Vélo d’Or, qu’il a remporté sans surprise compte tenu de sa saison incroyable, au cours de laquelle il a remporté toutes les courses auxquelles il a participé à l’exception de Milan San Remo (3ème) et du Grand-Prix de Québec (7ème), Tadej Pogacar s’est retrouvé en face du sujet Paris-Roubaix, l’un des deux monuments qu’il n’a pas encore décrochés avec Milan San Remo.
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— le10sport (@le10sport) December 2, 2024
Il existe un hic
Alors qu’il n’a jamais pris le départ de l’Enfer du Nord, une course qu’il a bien l’intention de remporter à l’avenir, Pogacar peut-il réellement y défendre ses chances, avec un gabarit peu adapté pour les pavés et un manque d’expérience sur cette épreuve si particulière ? Présent à la cérémonie des Vélos d’Or, Tom Boonen, grand spécialiste de Roubaix, a livré son verdict (« Je suis sûr à 100 pour cent qu'il peut gagner Paris-Roubaix. Parce qu'il sait très bien faire du vélo. Il peut tout faire à vélo »), non sans une pointe d’humour pour finir : « Essaie d’éviter les pavés autant que possible et tout ira bien ».
Pogacar peut gagner à Roubaix, mais quand ?
Mais au-delà de la boutade, il existe une réalité difficilement contournable pour Pogacar : il est beaucoup trop léger pour bien passer les pavés, et s’il doit prendre deux ou trois kilos de muscles, cela remettra en question ses chances de victoire dans le Tour de France. Aussi, quand bien même il est probable que Pogacar s’aligne rapidement au départ de la classique du nord, ce sera plus dans l’optique d’emmagasiner de l’expérience pour l’avenir. Et il est permis de supposer que dans son idée, le champion slovène fera de Paris-Roubaix un objectif prioritaire plutôt dans le dernier tiers de sa carrière, lorsqu’il aura déjà remporté un grand nombre de Tours de France et qu’il pourra prendre le risque d’augmenter sa masse musculaire pour mieux franchir les pavés. L’hypothèse d’un tel plan de carrière apparaît plausible et cohérente. Tout en gardant à l’esprit qu’il en existe une autre, celle que Pogacar soit malgré tout capable d’aller décrocher la victoire à Paris-Roubaix dès ses premières tentatives.